Valériane, anxiété, insomnies

Valériane, anxiété , insomnies

"Une fois les produits de synthèse éliminés, la phytothérapie prend toute son efficacité. L'approche écologique en médecine nécessite patience et détermination. Le marteau de précision de la Valériane a du mal a exister face au rouleau compresseur du Xanax®." (1)

C'est en ces mots que le Dr Patrick Lemoine, partisan et promoteur des méthodes et produits alternatifs aux médicaments allopathiques et en particulier aux anxiolytiques à base de benzodiazépines, décrit la Valériane.

Inutile donc, comme on nous le demande souvent, d'imaginer que la Valériane, ou tout autre produit "naturel", va vous aider à diminuer votre dose de benzodiazépine. Les guillemets servent à rappeler que "naturel" reste chimique, transformé, mélangé, pollué, et même à l'état brut, produit autant de toxines que la synthèse chimique.

Enfin, voici un avis plutôt encourageant de notre autre expert national du sommeil (2) : "Je ne suis pas convaincue de l'intérêt des médicaments homéopathiques ou phy­tothérapiques. Il faut dire que les patients qui viennent me voir ont très largement essayé tous ces produits sans grand succès. Néanmoins une étude sur un petit nombre de patients aurait mis en évidence un certain effet de l'Euphytose (mélange d'aubé­pine, de passiflore, de valériane et de ballote) sur le sommeil, avec diminution des éveils et augmentation du sommeil lent profond".

Efficacité de la Valériane contre l'anxiété

Elle a été mise en évidence dans des études contre placebo où elle s'est avérée supérieure, selon le Dr Lemoine : "C'est la plus importante et la plus efficace des plantes anti-angoisse". (1)

Efficacité de la Valériane contre l'insomnie

"Des études scientifiques rigoureuses menées sur un nombre significatif de personnes insomniaques ou au sommeil fragile indiquent que trois de ces plantes possèdent des propriétés véritablement hypnotiques : la passiflore, le houblon et la valériane. Leurs effets se traduisent surtout par une amélioration de la qualité du sommeil." (3)

La valériane a une double action : elle diminue le stress et l'anxiété, permettant ainsi la baisse du niveau d'éveil, mais surtout elle augmente la pression de sommeil en agissant directement sur les systèmes cérébraux qui induisent le sommeil. Pour augmenter ses effets, on peut ajouter de la passiflore, du houblon ou de la mélisse. On peut se procurer de la racine de valériane condition­née en gélules ou en sachet à infuser. Dans tous les cas, du lait chaud ajouté dans la tisane peut adoucir son goût et augmenter son effet calmant. (3)

Certaines sources mentionnent qu'il faut parfois prendre la plante pendant 2 à 4 semaines avant d'en ressentir pleinement les bienfaits, notamment en cas d'insomnie chronique. (4)

Ici aussi, inutile de prendre ce produit dans une démarche de substitution à une benzodiazépine, il est nécessaire de terminer un sevrage au préalable.

Posologie

Des préparations pour infusions de Valériane sont proposées traditionnellement, le mieux étant de trouver un bon herboriste, malgré la raréfaction de cette profession. La prescription est une infusion, une a deux tasses, le soir une heure avant le coucher. En cas de grande anxiété, on peut également en prendre entre les repas pendant la journée.


• Racine séchée : infuser de 2 g à 3 g, pendant 5 à 10 min, dans 150 ml d'eau bouillante. Prendre de 30 à 60 minutes avant de se coucher.
  
  
• Teinture (1:5) : prendre de 4 ml à 6 ml, 30 à 60 minutes avant de se coucher.
  
  
• Extrait normalisé (0,8 % d'acide valérinique ou valérique, 1-1,5 % de valtrates) : prendre de 400 mg à 600 mg, 30 à 60 minutes avant de se coucher.


Une des fonctions principales de cette approche est la ritualisation. On n 'avale pas une tisane comme une pilule. Il faut faire chauffer l'eau, attendre que le produit infuse, s'installer tranquillement, la déguster. Bref, c'est une bonne manière de se relaxer, ralentir le temps, abaisser les tensions, calme...
Certaines préparations commerciales sont excellentes aussi, mais il faut être attentif, lire soigneusement la composition et vérifier si possible les modes et les lieux de la cueillette des plantes. (1)

Notre avis

Si l'on attend que sortent des études de large ampleur, multicentriques et portant sur des milliers d'essais, à long terme, contrôlées en double-aveugle et prospectives, bref satisfaisant à tous les critères du "niveau de preuve" maximal, on risque d'attendre longtemps, ce que font d'ailleurs les médecins français : attendre qu'un visiteur médical vienne exposer une "preuve". Nous nous contentons donc des quelques études existantes et, en attendant que les agences de santé internationales ne fassent véritablement leur travail, recommandons à chacun de trouver sa "dose" et son produit, avec le soutien d'un médecin ouvert et non dogmatique. Les laboratoires classiques ne voient pour le moment pas d'intérêt commercial et stratégique aux extraits de plantes, qui remettraient en cause leur système entier de recherche et de production. Les officines naturopathes et autres homéopathes dogmatiques mélangent, eux, les produits réellement intéressants comme celui-ci, aux différents placebos ou légendes : le faible nombre de produits "naturels" réellement intéressants est insuffisant pour garnir un fond de commerce suffisamment rémunérateur...