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Jeu pathologique - définition DSM-IV

Par Neptune 

le 18/04/2014 

0 lectures

Caractéristiques diagnostiques




Critère A


L'élément essentiel du jeu pathologique est une pratique inadaptée, persistante et répétée du jeu qui perturbe l'épanouissement personnel, familial ou professionnel. 5 des critères A1 à A9 ci-dessous doivent être satisfaits.

    Critère A1

    Le sujet peut avoir l'esprit accaparé par le jeu (p. ex., en se remémorant des expériences de jeu passées, en faisant des projets de nouvelles tentatives ou en réfléchissant aux moyens de se procurer de l'argent pour jouer).

    Critère A2

    La plupart des joueurs pathologiques disent qu'ils recherchent « l'action » (un état d'excitation euphorique) ou une excitation plus que l'argent. Des enjeux et des risques croissants peuvent être nécessaires pour atteindre l'état d'excitation désiré.

    Critère A3

    Ces sujets continuent souvent à jouer malgré des efforts répétés pour contrôler, réduire ou arrêter leur pratique.

    Critère A4[

    Il peut y avoir une agitation ou une irritabilité lors des tentatives de réduction ou d'arrêt du jeu.

    Critère A5

    La personne peut jouer pour échapper à des difficultés ou pour soulager une humeur dysphorie (p. ex., des sentiments d'impuissance, de culpabilité, d'anxiété, de dépression).

    Critère A6

    L'habitude de jouer pour « se refaire » peut apparaître avec le besoin pressant de continuer à jouer (souvent avec des enjeux ou des risques supérieurs) pour éponger une perte ou une série de pertes. Le sujet peut abandonner sa stratégie de jeu et tenter de récupérer ses pertes en jouant son va-tout. Tous les joueurs peuvent, pendant une courte période, jouer ainsi pour recouvrer leurs pertes, et c'est surtout la présence de cette conduite pendant une longue période qui est caractéristique du Jeu pathologique.

    Critère A7

    Le sujet peut mentir à sa famille, à son thérapeute ou à d'autres pour dissimuler l'ampleur réelle de ses habitudes de jeu).

    Critère A8

    Il peut recourir à des conduites antisociales (p. ex., falsifications, fraudes, vols ou détournement d'argent) quand il commence à avoir du mal à emprunter de l'argent pour se financer.

    Critère A9

    Le sujet peut mettre en danger ou perdre une relation affective importante, un emploi ou des possibilités d'études ou de carrière à cause du jeu. Il peut prendre l'habitude de se faire "dépanner", et s'adresser à des parents ou à d'autres pour être tiré de situations financières désespérées dues au jeu.

Critère B


Le diagnostic n'est pas justifié si un épisode maniaque explique mieux le comportement de jeu.

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Caractéristiques descriptives et troubles mentaux associés




Des distorsions de la pensée (p. ex., un déni, de la superstition, une confiance en soi excessive ou une impression de pouvoir et de contrôle) peuvent exister dans le jeu pathologique. De nombreux sujets atteints de ce trouble croient que l'argent est à la fois la cause et la solution de tous leurs problèmes.

Ils ont souvent une nature portée vers la compétition et sont énergiques, ils ne tiennent pas en place et s'ennuient facilement.

Ils accordent souvent trop d'importance à l'approbation des autres et peuvent être généreux jusqu'à l'extravagance. Quand ils ne sont pas pris par le jeu, ils peuvent être des forcenés du travail ou être le type de personnes attendant la dernière minute pour donner un grand coup de collier. Ils peuvent avoir tendance à souffrir d'affections médicales générales qui sont associées au stress (p. ex., hypertension, ulcère peptique ou migraine).

Les individus demandant un traitement pour le Jeu pathologique présentent une incidence assez élevée d'idées suicidaires et de tentatives de suicide.

Des études réalisées chez des hommes souffrant de ce trouble suggèrent que des antécédents de symptômes d'inattention et d'hyperactivité dans l'enfance prédisposent à la survenue ultérieure du jeu pathologique. Il a été rapporté que les troubles de l'humeur, le trouble de déficit de l'attention/hyperactivité, l'abus ou la dépendance à une substance, ainsi que d'autres troubles du contrôle des impulsions et les personnalités antisociale, narcissiques ou borderline sont plus fréquentes chez les sujets souffrant de jeu pathologique.

Il a aussi été rapporté que 20 % des individus traités pour ce trouble ont fait des tentatives de suicide.

Examens complémentaires




Il n'existe pas d'examen complémentaire qui puisse affirmer un diagnostic de jeu pathologique.

Cependant, des études comparant des hommes atteints de jeu pathologique à des contrôles ont montré des différences pour divers paramètres biologiques. Il s'agit p. ex. de la mesure de la concentration de neurotransmetteurs et de leurs métabolites dans le liquide céphalorachidien et dans les urines, et de tests neuroendocriniens dynamiques, indiquant des perturbations dans plusieurs systèmes de neurotransmission - notamment dans les systèmes sérotoninergigues, noradrénergiques et dopaminergiques.

Des anomalies de l'activité de la monoamine oxydase plaquettaire ont aussi été rapportées chez les hommes atteints de jeu pathologique. Des tests neuropsychologiques peuvent montrer un degré important d'impulsivité chez les sujets présentant ce trouble.

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Caractéristiques liées à la culture et au sexe




Il existe des variations culturelles dans la prévalence et dans le type des activités de jeu (p. ex., des jeux chinois comme le pai go, les combats de coqs, les courses de chevaux, la bourse).

Les femmes représentent environ un tiers des personnes souffrant de Jeu pathologique mais la répartition selon le sexe peut varier considérablement suivant les cultures et les lieux. Chez elles, le contexte est plus souvent celui d'une dépression et le jeu représente une échappatoire. Les femmes sont sous-représentées dans les programmes de traitement du jeu pathologique et ne représentent que 2 à 4 % de la population des associations de joueurs pathologiques anonymes. Cela traduit peut-être l'opprobre social plus important qui est associé au jeu chez la femme.

Prévalence




La prévalence du jeu pathologique est influencée tant par l'offre de jeux que par la durée de cette offre. Ainsi, la prévalence du jeu pathologique augmente avec la facilité croissante de l'accès à des jeux de hasard légaux. Selon des études menées dans la population générale, la prévalence vie entière du jeu pathologique serait comprise entre 0,4 et 3,4 % chez l'adulte, des taux atteignant 7 % ayant toutefois été rapportés dans certaines régions (p. ex., Puerto Rico, Australie). Des prévalences supérieures, allant de 2,8 à 8 %, ont été décrites chez des adolescents et des étudiants. La prévalence du jeu pathologique semble supérieure chez les personnes qui sont en demande de traitement pour un trouble lié à une substance.

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Évolution




Le jeu pathologique commence typiquement au début de l'adolescence chez l'homme et plus tard chez la femme. Bien que certains sujets soient « accrochés » dès la première fois qu'ils jouent, l'évolution est habituellement plus insidieuse. Il peut y avoir un comportement de jeu social pendant plusieurs années auquel succède l'apparition brutale d'un comportement de jeu pathologique, précipitée parfois par un facteur de stress ou par une exposition plus importante au jeu. Les habitudes de jeu peuvent suivre un mode régulier ou bien épisodique et l'évolution du trouble est typiquement chronique. Il y a généralement une progression dans la fréquence du jeu, dans l'importance des mises, dans l'implication dans le jeu et dans la quête d'argent pour parier. Les envies et les activités de jeu augmentent habituellement pendant les périodes de stress ou de dépression.

Aspects familiaux




Le jeu pathologique et la dépendance à l'alcool sont plus fréquents chez les parents des sujets présentant des conduites de jeu pathologique que dans la population générale.

Diagnostic différentiel





Conduites sociales ou professionnelles

Le jeu pathologique doit être distingué des conduites de jeu qui sont sociales ou professionnelles.
  • Les conduites de jeu sociales se produisent typiquement dans un cercle d'amis ou de collègues, ne durent qu'un temps limité et sont assorties de pertes acceptables dont le montant est discuté à l'avance.
  • Dans le jeu professionnel, les risques sont limités et le contrôle de soi est primordial. Certaines personnes peuvent rencontrer des problèmes liés au jeu (p. ex., une perte de contrôle avec une escalade des mises pour recouvrer rapidement les pertes) sans répondre aux critères complets du jeu pathologique.


Épisode maniaque

Une perte du jugement et une conduite de jeu excessive peuvent survenir pendant un épisode maniaque. Un diagnostic supplémentaire de jeu pathologique ne peut être fait que si l'épisode maniaque n'explique pas mieux les conduites de jeu (il faudra p. ex., des antécédents de conduites inadaptées de jeu en dehors de tout épisode maniaque). Inversement, une personne qui présente des conduites de jeu pathologique peut, au cours des accès, faire preuve de comportements qui ressemblent à un épisode maniaque. Cependant ces symptômes d'allure maniaque disparaissent dès que le sujet est éloigné de la scène du jeu.

Personnalité antisociale

Des difficultés avec le jeu peuvent être observés dans le cadre de la personnalité antisociale ; les deux diagnostics peuvent être portés si les critères des deux troubles sont remplis.

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Correspondance avec les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10




Les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10 pour le Jeu pathologique supposent un ensemble indissociable (p. ex., A, B, C et D doivent tous être présents) alors que les critères du DSM-IV incluent des items différents et sont un ensemble fait d'éléments séparables (p. ex., 5 symptômes parmi 10 doivent être présents). De plus, les critères de la CIM-10 spécifient « au moins deux épisodes de jeu pathologique pendant une période d'un an ou plus ».

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