Uzes : violences sur des patients à l’hôpital psychiatriqueParu dans "Objectif Gard" , le 6 novembre 2016 http://www.objectifgard.com/2016/11/06/uzes-violences-patients-a-lhopital-psychiatrique/ | |||
Le centre hospitalier du Mas Careiron (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard) | Deux infirmiers et deux aides-soignants du centre hospitalier spécialisé du Mas Careiron d'Uzès sont poursuivis devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour des violences à l'encontre de patients qui présentent des pathologies lourdes, notamment de l'autisme profond. Ils seront jugés le 15 novembre 2016 (ndlr : voir en bas d'article) | Liens utiles
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"Coups de pied, claques, patient pris à la nuque ou lavé à l'eau froide, violence disproportionnée, surdosage médicamenteux sans l'aval des médecins pour assurer la tranquillité des soignants"... Le procès-verbal de gendarmerie, qui énumère les propos rapportés par des professionnels qui oeuvrent au quotidien dans l'établissement, fait froid dans le dos. Les sévices évoqués à l'encontre des patients handicapés mentaux de l'hôpital psychiatrique du mas Careiron d'Uzès sont nombreux.Les dénonciations concernent un service accueillant entre 7 et 9 patients et plus particulièrement une équipe. Les victimes elles, ne peuvent s'exprimer normalement et sont totalement dépendantes. C'est une étudiante venue faire un stage dans cette unité de patients difficiles en janvier 2014 qui la première va alerter son école sur des agissements qu'elle considère comme inadmissibles de la part de certains personnels de l'hôpital. Une autre élève en stage un mois plus tard dénoncera les mêmes violences. "Des personnes ont le goût de la dénonciation, c'est une jouissance de raconter n'importe quoi et de se sentir au centre du monde pendant quelques temps. Mes clients eux réfutent depuis toujours, totalement et catégoriquement les accusations, souligne pour les 4 salariés incriminés, le bâtonnier Jean-Pierre Cabanes qui estime que la procédure est de toute façon irrégulière". Dans ce dossier, une enquête interne est d'abord diligentée. Des salariés de l'hôpital psychiatrique évoquent des faits de violences et de maltraitances sur des patients, des faits identiques à ceux révélés par les étudiantes en soins infirmiers. 4 salariés sont identifiés et mis à pied. Une enquête judiciaire est ouverte sous la direction du Parquet de Nîmes. De nombreux témoignages vont venir compléter les dénonciations initiales. D'ailleurs, durant l'enquête, les gendarmes de Bagnols-sur-Cèze, vont constater qu'il y a une chape de plomb sur l'affaire et une pression sur ceux qui ont parlé. Ils craignent des représailles. Des salariées seront mises à l'écart du service et seront contraintes de quitter l'établissement ! Après enquête, les quatre employés du centre hospitalier visés dès le départ par les dénonciations sont renvoyés au tribunal correctionnel pour des "violences" sur des patients fragiles. Pour Me Marion Touzellier, de la SCP Fontaine-Floutier, avocat d'une partie civile:" l'enquête de la gendarmerie est remarquable et accablante pour les mis en cause par la profusion de témoignages qui dénoncent avec force les violences subies par certains patients incapables de se défendre et de témoigner ". Boris De la Cruz | |||
De gauche à droite : Dr Thiebaux, Dr Christian Muller, le député Denys Robilliard, le député Christophe Cavard. Article du Midi Libre : http://www.midilibre.fr/2014/11/30/uzes-sante-un-nouvel-espoir-pour-la-psychiatrie-de-secteur,1090323.php | Députés et psychiatres font de la comm' à Uzes en décembre 2014Le député Denys Robiliard vient échanger des belles paroles avec le député de la 6eme circonscription du Gard, Chrisophe Cavard (EELV, PCF jusqu'en 2009), et les cadres psychiatres de l'HP d'Uzes, et Christian Muller, président de la conférence nationale des présidents de CME d'établissements spécialisés. On y parle d'un sujet datant de 1961 et toujours lettre morte : la sectorisation. Le Gard, comme souvent dans le sud-ouest, c'est tout l'inverse : un seul HP pour tout le département, quelques rares CMP dans un très grand département. Bref on se montre au Midi "Libre", journal complaisant par excellence. Neptune | ||
Mais que va donc pouvoir dire le Midi "Libre" ?Obligé de pondre un article, le Midi "Libre" (il ne l'est plus depuis longtemps) relate l'audience et prend clairement la défense des infirmiers. Il ne dit rien sur le jugement. Ref : http://www.midilibre.fr/2016/11/17/psychiatrie-les-infirmiers-etaient-ils-maltraitants,1426185.php On ne recopiera pas ici ce tissu d'insinuations qui commencent avec le titre "Uzès : les infirmiers psychiatriques étaient-ils maltraitants ?" et se poursuit en donnant largement la parole aux avocats de la défense. On l'aura compris : "ces vilaines stagiaires ont affabulé sur nos bons infirmiers par pure méchanceté". Heureusement que les gens n'achètent plus le "Midi Libre", qui survit - le tiers de l'effectif a été licencié en 2015 suite au rachat par "La Dépèche du Midi" - en usant de la brosse à reluire pour les amis du proprio le radical ex-ministre Jean-Michel Baylet. | |||
Le jugement du 15 novembreSource : France 3 Languedoc Roussillon Le 15 novembre 2015, le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné trois des quatre infirmiers et aide soignants poursuivis pour des maltraitances sur des patients à des peines allant de trois ans dont un ferme (pour l’un) à un an avec sursis pour les deux autres. L’un d’entre eux écope en plus d’une interdiction d’exercer son métier pendant cinq ans. Les prévenus étaient accusés d’avoir fait preuve de violences disproportionnées sur des malades du centre psychiatrique. Deux d’entre eux devront verser 3.000 euros de dommages et intérêts à la famille d’une victime qui s’était constituée partie civile. | |||
Des avis contradictoires ou complémentaires peuvent nous être communiqués publiquement (bouton "répondre") ou par email, que nous publions uniquement s'ils sont émis par des personnes ayant été patient(e)s de ces lieux, en spécifiant bien la référence à cet article. Ils seront publiés en respectant l'anonymat si vous le demandez. Nous diffusons des témoignages et articles accablants. Souvent révoltés, nous ne sommes toutefois pas motivés par la colère, ni par volonté de nuire aux personnes, qui appliquent un système parfois contre leur gré. Même si nous avons nous-même vécu ce que les témoins racontent. Nous souhaitons que les personnes découvrant cet univers réfléchissent avant d'y conduire un proche. Et qu'elles restent, justement, très proches et vigilantes avant, pendant et après le séjour. Neptune. |
2016 - Hôpital Psychiatrique d'Uzes (Mas Careiron) - violences sur des patients
Par Neptune
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