Presque quatre ans se sont écoulés depuis que le public a découvert ce qui se passe derrière les murs de nombreuses unités fermées de psychiatrie. Neptune n'a qu'un an, mais nous souhaitons revenir sur cet évènement, avec le recul que permet le temps.Les faitsLe 7 mai 2010, la chaîne documentaire Arte diffuse un reportage sur l'unité fermée du plus grand, du plus réputé, de l'un des mieux dotés des hôpitaux psychiatriques de France : l'hôpital Saint-Anne à Paris. Le 13 janvier 2012, les Dr Gérard Massé et François Petitjean, chefs des services dans lesquels a été fait ce reportage (et qu'ils ont donc autorisé), sont condamnés par l'Ordre des Médecins, pour manquements à la déontologie à, respectivement, un an d'interdiction d’exercice dont neuf mois avec sursis, et trois mois d'interdiction d’exercice dont deux avec sursis. Motif : la mention du nom de certains patients, voire de leurs médicaments, traitements, le non-respect de leur dignité, la déconsidération de la profession, toutes choses interdites par la déontologie. Avec le temps, nous savons et voyons qu'hélas, ce film n'a pas provoqué de remise en question profonde du système psychiatrique hospitalier. Quelques réflexions et questions. | SommaireLes faits La réaction de l'ordre des médecins Le cinéaste Quoi de neuf dans le système depuis cette affaire ? Que sont devenus les médecins suspendus ? Le film Témoignages reçus suite à la parution de cet article Contention d'une patiente non agitée, pour une histoire de pyjama |
L'Ordre des MédecinsL'Ordre des Médecins, bien qu'ayant mis un an et demi à prendre sa décision, n'a pas pris la mesure du problème. Un jugement purement ordinal et "règlementaire" eut lieu. L'Ordre a sanctionné la divulgation de la vérité de manière à peine plus sévère qu'il l'aurait fait pour une divulgation malheureuse de la part d'un médecin généraliste de province. Certes il y a divulgation interdite d'informations médicales et de noms. L'Ordre a sanctionné l'image négative de la profession. Le tournage et la diffusion ont en effet été autorisés par les chefs de service. Au passage, on relève que ceux-ci n'ont même pas conscience de l'énormité de leur conduite et de leur attitude caricaturale, mais réelle, dans ce film. Un psychiatre connu (Igor Thiriez), un de ceux qui défend avec acharnement la psychiatrie scientifique, un praticien orthodoxe, parle même de "sketch des inconnus mais sans l'humour" à propos de la scène de la réunion des psys. L'Ordre n'a pas sanctionné en premier lieu et avec sévérité le manquement généralisé à l'article essentiel de la déontologie médicale, qui est le respect de la dignité des patients. L'Ordre n'a pas sanctionné le système et une médecine organisée, ni un hôpital, ce qu'il aurait pu et du faire. Il ne sanctionne pas des pratiques totalement contraires aux valeurs dont il se réclame, car juridiquement ces pratiques ne sont pas interdites, mais seulement couvertes par de vagues recommandations. Donc inattaquables en tant que telles, car on peut toujours se justifier, en tant que médecin, "de faire ceci pour le bien des malades". Si l'ordre a sanctionné, entre autre, une atteinte à la dignité de patients, c'est que, compte tenu de l'impact médiatique, il y était obligé. De fait, il a surtout efficacement sanctionné la divulgation de faits peu glorieux. Et le message reçu est clair : "Ne laissez plus les caméras entrer dans vos services." Suite à cette affaire et en dehors du traitement judiciaire de cette affaire, l'ordre n'a rien fait pour que changent les pratiques dans les hôpitaux psychiatriques. C'est pourtant cela qui aurait pu véritablement changer les choses en France. Arc-bouté sur des bases juridico-juridiques pures, la vieille institution laisse l'image désastreuse d'un "Ordre", garant du serment d’Hippocrate, mais incapable de prendre du recul et de réfléchir sur le fond d'une telle affaire. En lisant la jurisprudence de l'ODM, on trouve d'ailleurs nombre d'affaires médicales très graves classées sans suite, des plaintes rejetées pour des fautes de procédure. On y trouve aussi d'excellents jugements et il faut savoir aussi le dire. Mais peut-être aussi que l'Ordre, comme nombre de soignants, ne se rend même pas compte que ce que l'on voit tout au long de ce film, à savoir la manière de parler à des humains adultes, d'estimer un état psychique, d'imposer le silence par tous les moyens, est celle qui procède d'un rapport parent-enfant et non plus d'un rapport d'homme à homme. Et encore, il s'agit d'un rapport parent-enfant malsain : les bons parents savent écouter leurs enfants, leurs non-dits, savent les faire s'exprimer, et ne pensent pas à la place des enfants. Qui croit véritablement à l'effet thérapeutique de l'attachement d'une patiente non agitée mais se plaignant juste du harcèlement qui lui est fait pour une idiote histoire de pyjama ? Personne ! Ceux qui croient encore aux vertus thérapeutiques de l'attachement feignent en fait d'y croire. La véritable raison pour laquelle l'attachement est classé dans les "actes thérapeutiques" est l'émergence d'une résistance à cette barbarie. Seule une qualification d'"acte médical" permet de perpétrer cet acte de renoncement, et d'atteinte grave aux droits et à la dignité, sans devoir en rendre compte devant la société. N'était-ce pas l'occasion de véritablement faire réfléchir l'ensemble du corps médical ? Occasion manquée, et avec pour conséquence, la progression forte d'une situation devenue quasi conflictuelle entre patients et médecins psychiatres en France. Revenir au sommaire | L'Ordre des Médecins a suspendu deux médecins pour quelques mois, histoire de faire bonne figure. Des mesures ont été prises : les autorités ont coupé la tête de la statue de Sainte-Anne dans le jardin. |
Le cinéasteCe dernier ne se pose pas la question des conséquences possibles du film sur l'avenir des patients filmés et reconnaissables. Le film aurait été tout aussi percutant en floutant un peu le visage des patients, cette technique existait bien avant 2010 tout de même ! Interrogé après la diffusion, Ilan Klipper aime à parler de son style de film, de ce qu'il a fait... Il parle de lui, donc. Il est content. Ses considérations sur la psychiatrie, et sur ce qu'il a vu pendant les 3 mois qu'il dit avoir passé dans l'hôpital, vont certainement révolutionner le monde, si vous voyez ce que je veux dire. Je résume donc ses réponses à la Vandamme : "le monde moderne a des problèmes psychiques, ouaih c'est vrai. On se rend compte que c'est dur de gérer les crises dans un service comme ça, hein. Les électrochocs c'est pas si mal, les patients en redemandent (ndlr, c'est ni vrai ni faux, mais annoncé comme ça c'est nul). "le problème de la privation de liberté, la nécessité de contenir (sic)" etc. La réalité, malgré son introduction prétentieuse "J’ai toujours eu un fort intérêt pour la psychiatrie et les limites de notre esprit.", est qu'Ilan n'y connaissait rien, a tout découvert sur place, n'a encore rien compris et s'est fait une opinion vite fait, pour l'interview, à partir de ce que lui disaient infirmiers et médecins. Les personnes qu'il a vues, il s'en fout. Un égopathe de plus. On peut s'en convaincre en lisant l'auto-promotion d'Ilan Klipper sur Arte. Si une vedette avait été filmée dans cet hôpital, ce journaliste paierait encore aujourd'hui très cher pour atteinte au droit à l'image, et la presse entière se serait levée pour protester. Mais il faut savoir être prudent dans ce métier. Ce cinéaste n'est pas un héros, c'est un malin qui, pour faire sa promotion, a trouvé des chefs de service tellement idiots et imbus de leur propre personne au point d'être inconscient de l'énormité de leur comportement, et il en a profité pour commettre un scoop qui assurément ferait le tour de l'hexagone. Ce cinéaste ne respecte pas la déontologie de la presse : les personnes non publiques ne peuvent faire l'objet d'un film dans un lieu public. Les victimes de faits divers ne doivent pas pouvoir être identifiées, etc. Mais on n'est plus à ça près dans notre monde du scoop. Oui, ce film était utile, et merci de l'avoir fait, mais oui, vous devriez être vous aussi condamné, pour que le prochain film de ce type investisse quelques euros dans l'anonymisation des "acteurs". Revenir au sommaire | |
Quoi de neuf dans le système depuis cette affaire ?Quelles ont été les changements dans cet hôpital, une fois l'affaire retombée ? Continue-t-on de malmener et d'humilier les patients ? A-t-on uniquement tenu un discours plein de promesses, ou bien les choses ont-elles réellement changé ? Et vu l'impact national de ce film, les choses ont-elles réellement changé depuis 2010 en France ? 4 ans c'est suffisant pour que de véritables réformes se mettent en place, mais non : les réformes n'eurent pas lieu, les discours furent certainement nombreux, mais la médecine tout entière et son corporatisme eurent, encore une fois, le dernier mot. En 2012 et 2013 nous avons, nous fondateurs de Neptune, subi exactement les mêmes traitements, à l'exception de la sismothérapie. "L'ambiance ressemble beaucoup à celle du CHU de Strasbourg, les mêmes discours infantilisants et la même incompréhension des malades ; on attache les personnes qu'on n'arrive pas à soigner, et on utilise ensuite la contention comme menace (1) ; par contre, on sent que les infirmiers de Sainte-Anne savent qu'ils sont filmés, et se maîtrisent ; à l'hôpital de Rouffach, la violence est bien pire, ça pète dans tous les sens..." Shoshana~, cofondatrice de Neptune | |
Mais que sont devenus les médecins suspendus ?Nous sommes de ceux qui pourraient avoir tendance à penser qu'il ne faut pas tirer sur l'ambulance, car ces médecins ont été sanctionnés. Notre curiosité nous pousse toutefois à essayer de savoir qui ils sont, ce qu'ils étaient avant, et ce qu'ils sont devenus depuis. Rassurez-vous pour eux ! Aujourd'hui, le Dr Gérard Massé a réintégré l'hôpital Sainte-Anne, et est à nouveau chef de Service du secteur 15 ! Mieux : il a fait partie des personnes auditionnées par le Sénat pour le rapport "Rapport d'information n° 249 (2012-2013), fait au nom de la commission des affaires sociales, déposé le 19 décembre 2012" (2). Nous ne comprenons vraiment rien à la politique, mais assurément Gérard Massé, lui, comprend très bien la politique et c'est réciproque. Il faut savoir que le Dr Gérard Massé était connu bien avant ce film : pour participer à nombre de missions gouvernementales ou autres, comme la "Mission nationale d'Appui en Santé mentale" (3) , tout en maltraitant personnellement ses propres patients. (4) Quant à François Petitjean, il s'est exilé à Bourges en septembre 2011 avant même le jugement de janvier 2012, et y exerce encore aujourd'hui comme médecin psychiatre au CHS d'Ainay le Château (5). Moins politique que Gérard Massé ! Bien qu'il se soit apparemment reconverti dans la bientraitance, son bout de carrière à Sainte-Anne figure encore dans son CV LinkedIn, comme quoi tout le monde se fiche de ce qui s'est passé en 2010. La relève est au niveau : Dr Nathalie Gluck, aussi chef de service du 15, avoue ses pauvres connaissances médicales en répétant aux parents : "On ne guérit jamais de la schizophrénie", ce qui est évidemment faux. Et poursuit la tradition des arrachages de signatures, comme le montre, ci-après, un témoignage récent. Revenir au sommaire | Gérard Massé est revenu ! Toujours en poste malgré la sanction, et toujours dans la politique. (1) Voir notre article "La contention utilisée comme menace, dans quel but ?" (2) Voir http://www.senat.fr/rap/r12-249/r12-2495.html (3) Mission nationale d'Appui en Santé mentale (4) Témoignage d'une victime : http://psychiatrie.crpa.asso.fr/2012-01-03-art-jpa-jord-Suspension-de-deux-psychiatres-medecins-chefs-du-CHS-Sainte-Anne-de-Paris-dont-Gerard-Masse-par-la,183 (5) Voir notre article "CHS d'Ainay le Château - un hôpital bientraitant". |
L'enquête continueSur le cas en particulier de l'Hôpital Sainte-Anne, nous sommes très preneurs de toutes informations sur les suites de cette affaire, ce qui a changé, ou pas. Un film lamentable, sur la maltraitance, dans un hôpital psychiatrique lamentable, mais hélas toujours d'actualité. Revenir au sommaire | |
Sainte-Anne, Hôpital Psychiatrique, Paris, 4 ans après le film
Par Neptune
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Dernière édition par Neptune le 7/3/2018, 17:31, édité 17 fois
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Nous recevons régulièrement des témoignages et demandes d'aide de personnes en prise avec Sainte-Anne. Nous en publions quelques-uns. "Elle m'a réveillé brutalement pour me faire signer je sais plus quoi"TEMOIGNAGE adressé à Monsieur X, le xx/xx/2014, pour publication sur le site Neptune, avec autorisation de modifications laissées à son appréciation, si nécessaire. note: quelques détails ont été changés pour protéger l'auteur, malgré son désir de voir son nom apparaître. - En date du 12 avril 2014 au matin, j'ai été sollicitée personnellement et téléphoniquement par une infirmière du secteur psychiatrique où est hospitalisé mon fils majeur depuis le 03 avril dernier, afin que j'apporte au service la carte d'identité de ce dernier, que je détiens effectivement, ayant récupéré les papiers de mon fils à son domicile. Je me suis présentée dans le service munie du formulaire de "désignation de personne de confiance" que j'avais téléchargé depuis le site du GIA. Neptune m'avait conseillé cette formalité qui seule, peut me permettre d'assister mon fils lors de l'audition devant le Juge des Libertés et de la Détention, et de l'aider, dans son état, à toutes autres formalités, à rencontrer les médecins, etc. - Ayant bavardé quelques minutes de manière quasi « amicale » avec cette infirmière dont j'avais reconnu la voix, je pensais de bonne foi que cette démarche ne serait qu'une formalité, selon ce que j'avais retenu de cet entretien téléphonique "bienveillant", puisque celle-ci était allée jusqu'à me confier que terminant son service à 14h20, elle m'y accueillerait personnellement « si j'arrivais vite ». Quelle erreur d'appréciation de ma part! L'infirmière -prénommée Irma- n'était pas présente lors de mon arrivée dans le service, et devant mon insistance à rencontrer cette dame, la chef du service, en la personne du dr Nathalie GLUCK, a été appelée à grand renfort, ce qui m'a d'autant étonnée qu'au bout de ces neuf jours d'hospitalisation de mon fils et malgré mes sollicitations réitérées, celle-ci ne s'est jamais montrée (...), ne m'a tenue informée de rien le concernant et m'a interdit toute visite, sous couvert d'une "mise en isolement avec injections de calmants" (?!). Encore plus curieuse fut sa réaction lorsque j'aie dû lui tendre le formulaire, qu'elle a parcouru en disant à l'infirmière (réapparue dans le service) et debout à ses côtés : "c'est pas celui de l'hôpital... ah oui d'accord!", et d'échanger ensemble un regard qui en disait long sur ce qui m'attendait. Effectivement, après avoir "disparu" une bonne vingtaine de minutes dans le bureau officiel, où du personnel médical et paramédical semblait s'entretenir à propos dudit formulaire, la chef de service, toujours escortée de la même infirmière, est ressurgie du secteur où est enfermé mon fils et s'est avancée vers moi. Elle tenait entre ses mains un autre formulaire signé par mon fils "qui avait préféré son père comme personne de confiance" (dixit). - Je lui ai alors signifié clairement que mon fils n'avait pu faire "ce choix" sans qu'on lui ait forcé la main, et rappelé qu'ayant déjà eu à signaler les actes passés violents d'un père qui de surcroit, vit à 650 kms de là, cette dame prenait ses responsabilités, tout comme je m'autorisais à prendre les miennes dans l'intérêt des droits de mon fils. (J'ai un contentieux avec cette psy qui voulait arbitrairement retenir mon fils en avril 2013 et que j'avais réussi à faire sortir afin qu'il reprenne son activité professionnelle, souhait qui n'était alors ni entendu ni écouté). Je n'ai pas décolèré mais sans perdre mon sang-froid, ayant bien cerné que la manoeuvre consistait à me tenir à distance et à m'empêcher d'avoir accès au dossier ainsi qu'aux "traitements" de mon fils. Mme GLUCK m'a alors proposé "d'aller en parler avec mon fils", ce qui est là encore curieux, puisque je n'ai pas été autorisée à le voir jusqu'à présent sous prétexte qu'il était "délirant", mais j'ai accepté et mon fils m'a parfaitement reconnue comme étant sa mère. Evidemment, le pauvre ne comprenait que ce qu'il pouvait, fort perturbé par la démarche précédente de la chef de service, qui, m'a t-il dit "m'a réveillé brutalement pour me faire déjà signer je sais plus quoi" (dixit). Je lui ai expliqué, avec beaucoup de douceur et de tact, qu'on venait de lui faire signer un papier désignant son père comme sa personne de confiance, et là, il s'est quelque peu énervé en bredouillant "non, j'ai plus confiance en toi". J'ai donc pu lui faire signer (en prenant soin de le rassurer) le formulaire émanant du site du GIA et téléchargeable en ligne dans la rubrique « Outils et conseils », mais le service a conservé son précédent formulaire de désignation préalablement obtenu de manière plus que contestable, et qui aurait dû devenir caduque de par la seconde signature apposée par mon fils sur le formulaire du GIA (dument rempli et daté). Le dossier de mon fils comprend donc, à ce jour, DEUX formulaires différents de DEUX personnes de confiance, dont l'une désignant le père, qui est domicilié en Aquitaine et ne gère aucun papier ni dépense quelconques (pâtisseries, tabac, linge adequat, etc), concernant notre fils. De qui se moque-t-on ?! Enfin, bien que le JLD (TGI de PARIS) ait eu à recueillir de ma bouche, lors de l'audience du jeudi 15 avril dernier, la dénonciation nominative de ce genre de pratiques commises par le médecin-chef du secteur, et m'ait assuré devant tiers que « j'étais la seule personne de confiance de mon fils », ce dernier ne l'a pour autant pas notifié dans sa décision (ordonnance) en date du 16 avril 2014. J'autorise le site Neptune à publier mon témoignage, pour servir et valoir ce que de droit, et tient à la disposition des administrateurs dudit site, tout justificatif s'y référant. Bien cordialement. Madame Nelly Legrand Revenir au sommaire Conclusion et recommandationsAvant d'aller à Sainte-Anne, ou dans tout lieu de soins sous contrainte, ou si vous redoutez de devoir y aller un jour, écrivez une désignation de tiers de confiance pour toute hospitalisation (sur papier libre, à la main), gardez une copie de ce papier sur vous et confiez l'original à cette personne. Refusez de signer le moindre papier sans en avoir parlé avec cette personne, qui a bien évidemment un droit de visite privilégié, peut également rencontrer le personnel soignant, et peut vous assister dans toutes démarches pendant votre hospitalisation. De plus, vous pouvez exiger d'être assisté d'un avocat lors de la notification qui vous est faite de votre admission sans consentement. Demandez le par écrit sur tout papier que l'on souhaite vous faire signer. Ces papiers sont importants, et cette demande d'avocat, non satisfaite, a permis à une personne de faire lever de plein droit son hospitalisation sous contrainte (2014). Depuis le 1er Septembre 2014, l'assistance d'un avocat devant toute audience (12 jours, 6 mois ...) devant le juge des libertés est obligatoire. Rétractez vousSi on vous a fait signer un papier sous pression, ou hautement sédaté (on ne comprend même plus ce qu'on lit dans cet état), alors envoyez une rétractation au chef de service et au directeur de l'hôpital. "Je soussigné untel me rétracte de tout document que j'aurais pu signer entre le xx/xx/xxxx et le xx/xx/xxxx, car je n'étais pas en état de réaliser la portée de cette signature, tout comme on a jugé que je n'étais pas en état de consentir aux soins". Cette lettre sur papier libre est valable de plein droit et son double peut être présenté au juge. Demandez un accusé de réception sous la forme d'une signature à une copie que vous garderez en lieu sûr. Faites le par précaution : il est même arrivé que l'on fasse signer, en feignant le papier anodin, une demande de sauvegarde de justice (ou curatelle) à une personne à peine arrivée, et totalement inconsciente de ce qui lui arrivait ! (Thuir, près de Perpignan, mai 2015). Ou encore, un papier attestant que la personne ne "souhaite pas comparaître" devant le juge des libertés et de la détention (Strasbourg, 28 aout 2015 : l'hôpital a été condamné par la cour d'Appel pour de telles pratiques). Revenir au sommaire | En 2010, ce patient, sédaté et ne comprenant pas ce qu'on lui demande de signer, doit signer pour une électroconvulsiothérapie (la loi exige un consentement éclairé : en l'occurrence, même la pièce n'est pas correctement éclairée) |
Dernière édition par Neptune le 6/12/2015, 23:18, édité 4 fois