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Trouble psychotique induit par une substance - Définition DSM-IV

Par Neptune 

le 19/01/2014 

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Correspond dans le CIM-10, aux "Troubles psychotiques liés à l'utilisation d'une substance psychoactive".

Texte intégral, remis en forme pour une meilleure lisibilité.


Trouble psychotique induit par une substance


Caractéristiques diagnostiques




Critères A et B
Les caractéristiques essentielles du Trouble psychotique induit par une substance sont des hallucinations ou des idées délirantes prononcées (Critère A) qui sont jugées être dues aux effets physiologiques directs d'une substance (c.-à-d. une substance donnant lieu à abus, un médicament, ou l'exposition à un toxique (Critère B).

On n'inclura pas ici des hallucinations dans le cas où le sujet réalise qu'elles sont induites par une substance et on fera alors un diagnostic d'Intoxication par une substance ou de Sevrage à une substance en l'accompagnant de la spécification « avec perturbations des perceptions ».

On fera ce diagnostic plutôt que celui d'Intoxication par une substance ou de Sevrage d'une substance seulement si les symptômes psychotiques excèdent ceux qui sont généralement associés au syndrome d'intoxication ou de sevrage et si les symptômes sont suffisamment sévères pour justifier à eux seuls un examen clinique.

Critère C
L'affection ne doit pas pouvoir être attribuée à un Trouble psychotique qui n'est pas induit par une substance.

Critère D
On ne porte pas ce diagnostic si l'affection survient exclusivement au cours de l'évolution d'un delirium.


On distingue un Trouble psychotique induit par une substance d'un Trouble psychotique primaire en étudiant le mode de début, l'évolution et d'autres facteurs.

Pour les substances donnant lieu à abus, on doit mettre en évidence l'existence d'une Dépendance, d'un Abus, d'une Intoxication ou d'un Sevrage d'après les antécédents, l'examen physique ou les examens complémentaires. Les Troubles psychotiques induits par une substance surviennent exclusivement en association à des états d'intoxication ou de sevrage, mais ils peuvent persister pendant des semaines, alors que les Troubles psychotiques
primaires peuvent précéder le début de l'utilisation de la substance ou peuvent survenir pendant des périodes d'abstinence prolongée.

Une fois qu'ils ont été initiés, les symptômes psychotiques peuvent persister aussi longtemps que la substance continue à être utilisée. Comme le syndrome de sevrage à certaines substances peut être relativement différé, l'installation des symptômes psychotiques peut survenir jusqu'à 4 semaines après l'interruption de l'utilisation de la substance.

Un autre argument est la présence de caractéristiques non typiques d'un Trouble psychotique primaire (p. ex., âge de début atypique ou évolution atypique). Par exemple, l'apparition de novo d'idées délirantes chez un sujet de plus de 35 ans sans antécédents connus de Trouble psychotique primaire doit faire évoquer au clinicien la possibilité d'un Trouble psychotique induit par une substance.

Des antécédents de Trouble psychotique primaire n'éliminent pas forcément la possibilité d'un trouble psychotique induit par une substance. On a suggéré que 9/10 des hallucinations non auditives résulteraient d'un Trouble psychotique induit par une substance ou d'un Trouble psychotique dû à une affection médicale générale.

Inversement, les facteurs qui suggèrent que les symptômes psychotiques sont mieux expliqués par un Trouble psychotique primaire incluent :

  • la persistance des symptômes psychotiques pendant une période de temps conséquente (c.-à-d. un mois ou plus) après la fin de l'Intoxication par une substance ou le Sevrage aigu d'une substance ;
  • le développement de symptômes qui excèdent largement ce à quoi on pourrait s'attendre étant donné le type de substance utilisée, ou la quantité ou la durée de son utilisation,
  • des antécédents de Troubles psychotiques primaires récurrents.


D'autres causes de symptômes psychotiques doivent être envisagées, même chez une personne en état d'intoxication ou de sevrage, car les problèmes d'utilisation de substance ne sont pas rares chez les personnes présentant des Troubles psychotiques (présumés être) non induits par des substances.


Sous-types




L'un des sous-types suivants peut être utilisé pour préciser le tableau symptomatique prédominant. En cas de présence simultanée d'idées délirantes et d'hallucinations, coder celles des deux qui sont au premier plan :
Avec idées délirantes
Ce sous-type est utilisé si des idées délirantes constituent le symptôme prédominant.

Avec hallucinations
Ce sous-type est utilisé si des hallucinations constituent le symptôme prédominant.
Le contexte dans lequel se développent les symptômes psychotiques peut être
précisé en utilisant les spécifications indiquées ci-dessous :
Avec début pendant une intoxication
Cette spécification doit être utilisée si les critères d'une intoxication par la substance sont remplis et si les symptômes se développent au cours d'un syndrome d'intoxication.
Avec début pendant un sevrage
Cette spécification doit être utilisée si les critères du sevrage de la substance sont remplis et si les symptômes se développent pendant ou peu de temps après un syndrome de sevrage.

Procédures d'enregistrement




(ndlr: ce paragraphe est utile aux cliniciens utilisant la codification du DSM-IV, donc notamment américians, afin d'alimenter correctement les bases statistiques utilisées par la recherche)
Le nom du Trouble psychotique induit par une substance commence par la substance spécifique (p. ex., cocaïne, méthylphénidate, dexaméthasone) qui est présumée être à l'origine des symptômes psychotiques. Le code diagnostique est sélectionné à partir de la liste des classes de substances figurant dans le tableau des critères. Dans le cas de substances qui ne peuvent figurer dans aucune classe (p. ex., dexaméthasone), le code correspondant à « Autre substance » devra être utilisé. Par ailleurs, pour les médicaments prescrits à des doses thérapeutiques, le médicament spécifique peut être noté sur l'Axe I à l'aide du code E approprié (voir l'Annexe G). Le codage de chacun des Troubles psychotiques induits par des substances spécifiques dépend de la prédominance
des idées délirantes ou des hallucinations clans le tableau clinique : F1x.51 [292.11] pour « avec idées délirantes » et Flx.52 [292.12] pour avec hallucinations, à l'exception de l'alcool, pour lequel le code est F10.51 [291.5] pour « avec idées délirantes » et F10.02 [291.3] pour « avec hallucinations ». Le nom du Trouble (p. ex., Trouble psychotique induit par la cocaïne ; trouble psychotique induit par le méthylphrénidate) est suivi du sous-type précisant le contexte clans lequel les symptômes se sont développés (p. ex., F1451 [292.11] Trouble psychotique induit par la Cocaïne, avec idées délirantes, avec début pendant l'intoxication ; F19.52 [292.12] Trouble psychotique induit par la Phencyclidine, avec hallucinations, avec début pendant l'intoxication). Quand on estime que plus d'une substance joue un rôle significatif dans le développement des symptômes psychotiques, chacune d'entre elles doit être inscrite séparément. Quand on estime que le facteur étiologique est une substance, mais qu'on ignore de quelle substance ou classe de substance spécifique il s'agit, on peut utiliser la catégorie F19.51 [292.11] Trouble psychotique induit par une substance inconnue, avec idées délirantes ou F19.52 [292.12j Trouble psychotique induit par une substance inconnue, avec hallucinations.

Substances spécifiques




La survenue de Troubles psychotiques peut être associée à une Intoxication par les classes de substances suivantes :

  • alcool ;
  • amphétamines et substances amphétaminiques ;
  • cannabis ;
  • cocaïne ;
  • hallucinogènes ;
  • solvants volatils ;
  • opiacés (mépéridine) ;
  • phéncyclidine et substances similaires ;
  • sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques ;
  • autres substances ou substances inconnues.


La survenue de troubles psychotiques peut être associée à un Sevrage des classes de substances suivantes :

  • alcool ;
  • sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques ;
  • autres substances ou substances inconnues.

Le déclenchement du trouble peut varier considérablement selon la substance. Par exemple, le fait de fumer une forte dose de cocaïne peut déclencher une psychose en quelques minutes, alors que des jours ou des semaines d'utilisation de fortes doses d'alcool ou de sédatifs peuvent être nécessaires au déclenchement d'une psychose.

Toutes les modalités hallucinatoires peuvent se rencontrer mais, sauf au cours du delirium, il s'agit habituellement d'hallucinations auditives.

Le Trouble psychotique induit par l'alcool, avec hallucinations, ne survient habituellement qu'après une ingestion d'alcool massive et prolongée chez des sujets qui présentent apparemment une Dépendance à l'alcool. Les hallucinations auditives consistent habituellement en des voix.

Les Troubles psychotiques induits par une intoxication par les amphétamines ou la cocaïne partagent des caractéristiques cliniques similaires. Des idées délirantes de persécution peuvent se développer rapidement peu de temps après l'utilisation d'amphétamines ou de sympathomimétiques d'action équivalente. Une distorsion du schéma corporel et une perception erronée des visages peuvent se rencontrer. Le fait d'halluciner des insectes ou de la vermine qui rampent sur ou dans la peau (formication) peut conduite à un comportement de grattage et à des excoriations cutanées extensives.

Le Trouble psychotique induit par le cannabis peut se développer peu de temps après l'utilisation à fortes doses du cannabis et comporte généralement des idées délirantes de persécution. Ce trouble est apparemment rare. On peut rencontrer une anxiété marquée, une labilité émotionnelle, une dépersonnalisation, et une amnésie consécutive à l'épisode. Ce trouble rétrocède généralement en une journée, mais peut dans certains cas persister quelques jours.

Les Troubles psychotiques induits par des substances peuvent, dans certains cas, mettre du temps à rétrocéder après le retrait de l'agent responsable. On a rapporté que des agents tels que les amphétamines, la phencyclidine et la cocaïne pourraient déclencher des états psychotiques temporaires qui peuvent parfois persister pendant des semaines ou davantage malgré le retrait de l'agent en cause et un traitement neuroleptique. Ces états peuvent être initialement difficiles à distinguer de Troubles psychotiques non induits par des substances.

On a rapporté que certains médicaments pouvaient déclencher des symptômes psychotiques. Parmi ceux-ci, on compte :

  • les anesthésiques et analgésiques,
  • les agents anticholinergiques,
  • les anticonvulsivants,
  • les antihistaminiques,
  • les médicaments antihypertenseurs et à visée cardio-vasculaire,
  • les antibiotiques,
  • les antiparkinsoniens,
  • les agents chimiothérapeutiques (p. ex., cyclosporine et procarbazine),
  • les corticostéroïdes,
  • les médicaments à visée gastro-intestinale,
  • les myorelaxants,
  • les anti-inflammatoires non stéroïdiens,
  • d'autres médicaments disponibles sans prescription (p. ex., phényléphrine et pseudo-ephédrine),
  • les antidépresseurs
  • le disulfiram. 

On a rapporté que des toxiques divers pouvaient induire des symptômes psychotiques, dont :

  • les anticholinestérases,
  • les insecticides organophosphorés,
  • les gaz neurotoxiques,
  • le monoxyde de carbone,
  • le dioxyde de carbone,
  • des substances volatiles telles que l'essence ou la peinture.



Diagnostic différentiel




On fera un diagnostic de Trouble psychotique induit par une substance plutôt qu'un diagnostic d'Intoxication par une substance ou de Sevrage à une substance seulement si on estime que les symptômes psychotiques excèdent ceux qui sont généralement associés au syndrome d'intoxication ou de sevrage et si les symptômes sont suffisamment sévères pour justifier une prise en charge clinique indépendante. Les sujets intoxiqués par des stimulants, le cannabis, la mépéridine (opiacé) ou la phencyclidine ou même ceux qui font un sevrage d'alcool ou de sédatifs peuvent éprouver une altération de leurs perceptions (scintillements lumineux, sons, illusions visuelles) qu'ils reconnaissent comme des effets de ces drogues. Si l'appréhension de la réalité reste intacte en ce qui concerne ces expériences (c.-à-d. que la personne reconnaît que la perception est induite par la substance, n'y adhère pas et n'agit pas en fonction d'elle), le diagnostic ne sera pas celui d'un Trouble psychotique induit par une substance.
Dans ce cas, on portera le diagnostic d'Intoxication par une substance ou de Sevrage à une substance, avec perturbation des perceptions (p. ex., Intoxication par la cocaïne, avec perturbation des perceptions).

Les hallucinations à type de « flashback » qui peuvent survenir longtemps après l'utilisation d'hallucinogènes font porter le diagnostic de Trouble persistant des perceptions dû aux hallucinogènes.

De plus, si les symptômes psychotiques induits par une substance surviennent exclusivement au cours de l'évolution d'un Delirium comme c'est le cas dans certaines formes sévères de Sevrage à l'alcool, les symptômes psychotiques sont considérés comme une caractéristique associée du delirium et ne font pas porter un diagnostic indépendant.

On distingue un Trouble psychotique induit par une substance d'un Trouble psychotique primaire par le fait qu'on estime qu'une substance est liée étiologiquement aux symptômes.

Un Trouble psychotique induit par une substance dû à un traitement prescrit pour une affection médicale générale doit débuter alors que la personne prend le médicament (ou au cours d'un sevrage, s'il existe un syndrome de sevrage associé au médicament). Une fois que le traitement est interrompu, les symptômes psychotiques vont généralement rétrocéder en quelques jours ou en plusieurs semaines (selon la demi-vie de la substance et la présence d'un syndrome de sevrage). Si les symptômes persistent au-delà de 4 semaines, on doit envisager d'autres causes de symptômes psychotiques. Comme les sujets atteints d'affections médicales générales prennent souvent des médicaments pour traiter ces affections, le clinicien doit envisager la possibilité que les symptômes psychotiques soient causés par les conséquences physiologiques de l'affection médicale générale plutôt que par le médicament, auquel cas, le diagnostic sera celui de Trouble psychotique dû à une affection médicale générale. Un tel jugement sera souvent fondé principalement sur les antécédents. A certains moments, un changement du traitement de l'affection médicale générale (p. ex., substitution ou interruption d'un médicament) peut être nécessaire afin de déterminer empiriquement chez la personne concernée si le médicament est l'agent causal. Si le clinicien a pu établir que l'affection était due à la fois à une affection médicale générale et à l'utilisation d'une substance, les deux diagnostics (c.-à-d., Trouble psychotique dû à une affection médicale générale et Trouble psychotique induit par une substance) peuvent être portés.

Si on ne dispose pas de données suffisantes pour déterminer si les symptômes psychotiques sont dus à une substance (y compris un médicament) ou à une affection médicale générale ou s'ils sont primaires (c.-à-d. dus ni à une substance ni à une affection médicale générale), le diagnostic de Trouble psychotique non spécifié sera indiqué.

Correspondance avec les Critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10




Dans la C1M-10, cette catégorie est subdivisée en deux : Flx.5 (Trouble psychotique lié à l'utilisation d'une substance psychoactive) si les symptômes psychotiques débutent dans les 2 semaines qui suivent l'utilisation d'une substance, et Flx.75 (Trouble psychotique à début tardif lié à l'utilisation d'une substance psychoactive) si les symptômes psychotiques surviennent plus de 2 semaines mais pas plus de 6 semaines après l'utilisation d'une substance. D'après les Critères Diagnostiques pour la Recherche de la CIM-10 la durée de Flx.5 ne doit pas, par ailleurs, dépasser 6 mois.
Schizophrénies et troubles psychotiques - Neptune
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bonjour à vous .

je pense avoir été victime de plusieurs épisodes psychotiques du à un usage colossal du cannabis et ce dans des circonstances de stress aigu .

cependant mon psy m'a pas prévenu et j'ai arrêté subitement l'abilify , du coup j'ai un épisode psychotique aigu et j'ai attéri en spdre .

je ne suis pas sur d'être schyzo affectif , je pense plutôt être bipolaire de type b comme diagnostiqué auparavant par un professeur .

en outre , comme l'autre psy m'a pas prévenu de l'évolution de mon trouble et qu'il m'a fait coffré en spdre plus mesure de soin , je lance la démarche auprès d'un avocat .

je me suis enfin inscrit à l'asso neptune et avant , je venais piocher des infos pour avancer et progresser vers une sortie définitive de l'hopital avec sa mesure de soin .

reconnaissance cordiale à Neptune et bon courage à tous qui passez par là , ça vaut je pense le coup de se battre .

Greg .

Neptune

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