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Faut-il arrêter les psychotropes ? - Chapitre V - Sevrage : introduction

Par Neptune 

le 21/04/2014 

0 lectures

À quel point est-il difficile de décrocher des médicaments psychotropes ?

En travaillant avec des centaines de personnes sur un grand nombre d’années, nous avons constaté qu’il n’y a aucun moyen de prévoir comment se passera le processus d’interruption de traitement. Il n’existe vraiment aucune manière de savoir à l’avance qui peut ou non s’en sortir sans médicaments psychotropes, qui peut s’en sortir avec moins de médicaments ou des doses réduites, ou à quel point cela sera difficile. Nous avons vu des gens réussir à se sevrer après plus de 20 ans, des gens qui décident de continuer à en prendre alors qu’illes avaient commencé il y a seulement un an ou moins, et des gens qui rencontrent des difficultés dans un sevrage à long terme. Comme il est a priori possible pour n’importe qui de décrocher des médicaments psychotropes, la seule façon de savoir est d’essayer doucement et avec précaution, et de voir comment ça se passe, en restant ouvert à la possibilité de rester sous traitement.Tout le monde devrait avoir la possibilité d’essayer. L’étude de MIND, la principale organisation caritative sur la santé mentale au Royaume-Uni, confirme notre expérience. MIND a découvert que “la durée d’utilisation d’un médicament est apparue comme le facteur qui influençait le plus clairement la réussite de son arrêt. Quatre personnes sur cinq (81%) qui prenaient un médicament depuis moins de 6 mois réussissent à l’arrêter. En revanche, moins de la moitié (44%) des personnes qui prenaient un médicament depuis plus de cinq ans réussissent. (Un peu plus de la moitié des personnes ayant pris un médicament sur une période comprise entre six mois et cinq ans réussissent).” Faire face à ces inconnues signifie rester flexible et apprendre en cours de route : arrêter complètement peut, ou non, être bon pour vous, mais tout le monde est en mesure de renforcer son autonomie.

Les politiques de sevrage

À certains égards, la question de décrocher des médicaments psychotropes est profondément politique. Des gens de tous niveaux économiques et éducatifs réussissent à diminuer ou arrêter leur traitement. Cependant, le privilège économique détermine parfois qui a accès à l’information et à l’éducation, qui peut se payer des traitements alternatifs, et qui a l’opportunité de faire de grands changements dans sa vie. Les personnes sans ressources sont souvent les plus touchées par les abus psychiatriques et les dommages causés par les médicaments. La santé est un droit humain pour tous les peuples : nous avons besoin d’une refonte complète de notre “système de santé mentale” raté, en faveur d’alternatives vraiment efficaces et compatissantes, qui soient accessibles à tous quels que soient les revenus. Imposer des médicaments risqués et coûteux comme premier et unique mode de traitement doit cesser ; Will Hill - Neptune la priorité doit être donnée à la prévention, la mise à disposition de lieux de refuges sûrs, et aux traitements sans effets nocifs. De nombreuses études, comme celles de Soteria House en Californie et d’Open Dialogue en Finlande, montrent que des traitements sans ou avec peu de médicaments peuvent être très efficaces et coûter moins cher que le système actuel. Pour commencer, une autorité de régulation des produits médicaux, honnête quant aux risques des médicaments, à leur efficacité, et aux alternatives, n’aurait probablement jamais mis la plupart des médicaments psychotropes sur le marché.

Au lieu de considérer les expériences de la folie seulement comme des “in-validités”, ce qui peut être un dénigrement stigmatisant, il est utile de considérer celles et ceux d’entre nous qui traversent des stades émotionnels extrêmes comme ayant une “multi-validité”. La société doit prendre en compte les besoins des personnes hors norme, sensibles, créatives, blessées émotionnellement, et qui contribuent à la communauté au-delà des standards de compétition, de matérialisme et d’individualisme. Afin de véritablement aider les personnes qui sont étiquetées malades mentaux, nous devons repenser ce qui est “normal”, tout comme nous repensons ce que cela signifie d’être incapable d’entendre, de ne pas voir, ou d’avoir une mobilité réduite. Faciliter la vie de celles et ceux d’entre nous qui sont différent(e)s finira par bénéficier à tout le monde. Nous devons contester le validisme sous toutes ses formes, et nous interroger sur cette sagesse qui consiste à s’adapter à une société oppressive et malsaine, une société qui à bien des égards, est elle-même assez folle. Nos besoins sont étroitement liés aux besoins plus larges de justice sociale et de viabilité écologique.

Les principes de ce guide



CHOIXLes médicaments psychotropes touchent aux aspects les plus intimes de l’esprit et de la conscience. Nous avons le droit à l’auto-détermination : définir nos expériences comme nous le souhaitons, rechercher des praticiens en qui nous ayons confiance, et mettre fin à des traitements qui ne fonctionnent pas pour nous. Nous ne portons pas de jugement sur le fait que d’autres prennent ou non des médicaments psychotropes : nous respectons l’autonomie individuelle. Quand certaines personnes ont des difficultés à s’exprimer ou à être comprises par les autres, elles méritent des aménagements, elles doivent pouvoir être soutenues dans leurs prises de décisions, et être défendues avec patience et attention, selon le principe de “tout d’abord, ne pas nuire” et avec le moins d’intrusion possible. Personne ne devrait être forcé de prendre des médicaments psychotropes contre sa volonté.


INORMATIONLes entreprises pharmaceutiques, les praticiens médicaux, et les médias doivent fournir des informations précises sur les risques des médicaments, la nature des diagnostics psychiatriques, le fonctionnement des médicaments, les traitements alternatifs, et sur la manière d’arrêter les médicaments psychotropes. L’éthique médicale exige que les praticiens comprennent le traitement qu’il prescrivent, qu’ils protègent les patients des effets nocifs, et qu’ils promeuvent des alternatives plus sûres.


ACCESQuand nous choisissons des alternatives aux médicaments psychotropes et aux traitements conventionnels, il devrait exister des programmes, des possibilités abordables financièrement, et une couverture médicale. Un choix sans diverses options n’est pas un vrai choix. Des services contrôlés par la communauté devraient être disponibles pour tous ceux qui ont besoin d’aide pour arrêter les médicaments psychotropes ou qui luttent avec des états extrêmes de conscience. Nous demandons à tous les praticiens de santé d’offrir des services gratuits et à bas prix à certains de leurs patients. De plus, nous sollicitons toutes les personnes privilégiées sur le plan économique et social pour qu’elles travaillent au développement de l’accès aux traitements alternatifs pour tous.
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Sommaire

I. Introduction

II. Réduction des effets nocifs

III. Nous sommes tous différents

IV. Regard critique sur les 'troubles mentaux' et la psychiatrie

V. Sevrage - introduction

VI. Psychotropes et cerveau

VII. Risques des psychotropes pour la santé

VIII. Effets du sevrage

IX. Avant de commencer un sevrage

X. Stratégies alternatives

XI. Etape par étape

XII. Considérations spéciales

XII. Perspectives

Annexes : Bibliographie et remerciements


Sujets similaires

+

Bonjour,

Voici un lien qui m'a été communiqué, à l'attention de celles et ceux qui, souhaitent finaliser un SEVRAGE avec une cure (je n'ai pas les moyens d'essayer) :

http://www.thermes-saujon.fr/ecole-thermale-du-stress/

Humainement.

kiki64

Par kiki64

 4/3/2017, 14:32
J'avais fait des recherches pour m'éviter l'HP local de base, j'en avais parlé à l'assistante sociale du CMP qui ne connaissait pas l'existence de "cures thermales" pour dépressifs mdr, je lui ai fait faire une découverte mais je n'ai pas pu y aller car trop éloignée de ma région et j'étais encore suicidaire, dommage et faute de moyen également.

Symbolique d'incompétence, selon moi.

Il est aberrant que ce soit le malade, le patient, qui informe la structure "spécialisée" sur les dispositifs qui pourraient lui permettre de recouvrer la santé.

Qu'une personne à ce poste ne sache pas, c'est un fait. Mais, si l'on ignore, on peut quand même se renseigner, faire son travail, jouissant d'une bonne santé, au profit des personnes en souffrance.
Cela m'exaspère, me met en colère toutes ces structures, ces gens dont l'incompétence va de pair avec la nonchalance.
Nous, les malades, entretenons toute cette communauté. Bien portante elle.

Une cure thermale n'est peut-être pas la panacée mais au moins, cela existe et peut-être est-ce juste, suffisant pour certains.
En tous cas, cela vaut mieux que n'importe quelle intoxication à long terme qui, se finit mal en général...

Hmt

Neptune

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