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Automutilation

Par Neptune 

le 02/08/2015 

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Définition


"L'automutilation peut être un symptôme de beaucoup de choses très différentes, et se retrouve chez des gens qui ont des diagnostics très divers, en plus des jeunes perturbés pour lesquels aucun diagnostic n'a été posé. Pour moi, l'automutilation avait aussi de très nombreuses significations.

L'une des plus importantes était qu'elle permettait d'exprimer une douleur plus grande qu'aucun de mes mots. Un moyen de montrer au monde environnant que j'allais mal, mais aussi une manière de rendre la douleur concrète et tangible, solide. Se blesser soi-même, c'était une façon de remplacer , ou de couvrir, la douleur intérieure incontrôlable par une douleur externe que je pouvais orchestrer, à peu près comme quand on s'enfonce les ongles dans la paume des mains chez le dentiste.

L'automutilation pouvait aussi renforcer la logique du Capitaine (ndlr : personne qui donnait des ordres à l'auteure, la voix entendue le plus souvent) "Tu a été si paresseuse ou gourmande que tu mérites de... " ou, comme je l'ai mentionné, répondre à un ordre que les voix me donnaient pour éviter que des malheurs ne s'abattent sur ceux que j'aimais.

(...)

Il est très important d'interpréter le contenu des symptômes et d'en trouver la signification cachée. Mais l'interprétation n'est pas exempte de dangers sérieux. Car il s'agit d'un sport à risques qui peut très bien mal tourner si l'on ne suit pas des règles élémentaires. En premier lieu, il ne faut pas oublier que le symptôme est la propriété de celui qui le présente, et que seule cette personne détient la clé de décodage qui permet de comprendre ce que ce comportement précis signifie dans cette situation particulière. (...) Par ailleurs, même si l'interprétation est pertinente, le moment ne l'est pas nécessairement. Une interprétation toute faite donne rarement satisfaction. (...) Il faut de la place, et du temps, pour accepter une vérité pareille. On fait de la place en ayant la possibilité sur le long terme d'examiner sa vie et ses vérités avec un compagnon de voyage intéressé, fiable et dévoué. (...) mais il doit avoir à l'esprit qu'une seule personne a le corrigé des exercices : le patient lui-même."


Arnhild Lauveng

Extraits de "Demain j'étais folle, un voyage en schizophrénie".
Arnhild Lauveng est psychologue et conférencière, après avoir guéri d'une très longue schizophrénie.

Anglais


    Self-harm




Dernière édition par Neptune le 4/2/2018, 22:45, édité 1 fois

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Par diantre

 14/8/2015, 16:01
Je ne me suis jamais adonnée à cette pratique, ou alors, de façon encore plus insidieuse, mais un être très cher le faisait, à mon grand désarroi, et personne ne l'a écoutée cette douleur, que moi-même j'ai traversée de tout mon saoul. Mais quand on est mal, comment aider celui qui va mal ?

elle permettait d'exprimer une douleur plus grande qu'aucun de mes mots. Un moyen de montrer au monde environnant que j'allais mal, mais aussi une manière de rendre la douleur concrète et tangible, solide.

Rien n'est plus juste que ces paroles. Il y a aussi des fois où la douleur est tellement évidente que l'exprimer verbalement serait une belle bêtise, dans un contexte où si on a tellement mal, c'est à cause des paroles justement. De ces paroles trop dures à encaisser pour un enfant, et je me mets à la place de la personne qui s'automutilait, c'était pour dire à ses parents "Regardez ce que vous me faites"

Fin mot de l'histoire ?
Il en est mort.

Je sais, c'est pas le lieu du témoignage. Mais on s'en tape à un stade. Si seulement l'humain existait en tant qu'humain.

Neptune

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