Dissociation, dissociatif
Préambule
La dissociation mentale est un phénomène difficile à appréhender, notamment lorsque l'on n'a pas vécu soi-même un état dissocié. De plus, il existe de multiples formes, très différentes l'une de l'autre, et vécues de manière très différente. Une dissociation n'est pas en elle même une maladie, mais la manifestation d'un fonctionnement cérébral inhabituel et potentiellement pathologique à un instant donné. De nombreuses personnes menant une vie normale, ont connu des phénomènes de dissociation, sans pour autant être atteintes d'un trouble mental sévère.
Définition
La dissociation mentale ou psychique, s'oppose étymologiquement à l'association (mentale ou psychique). L'association désigne la manière, en principe, harmonieuse et coordonnée avec laquelle le cerveau fonctionne et le psychisme s'organise. Les différents appareils psychiques se coordonnent et s'échangent les informations fondamentales pour assurer une présence congruente (convergente) au monde. En cas de dissociation, il y a un manque de congruence des propos ou des attitudes. Le terme de schizophrénie (schizo=séparation et phrénie, phrên, -phrène, -phrénie= esprit) possède la même origine étymologique. Celui de dissociation a d'ailleurs été utilisé tout d'abord pour désigner les psychoses précoces, dites "schizophrénies". Des éléments qui constitue l'esprit, comme la conception qu'on à de son corps, de la réalité, de sa conscience etc. sont, chez les personnes non dissociantes, connectés dans le cerveau, associés pour former la personnalité, l'esprit. La dissociation est une perte de cette connexion pour un ou plusieurs des éléments constituant le "moi".
Sur le plan fonctionnel, la dissociation est un processus mental complexe permettant à des individus de faire face à des situations douloureuses, traumatisantes ou incohérentes. Elle est caractérisée par une désintégration de l'ego. L'intégrité de l'ego peut être définie comme la capacité d'incorporer à la perception les évènements externes ou les expériences sociales et d'agir en conséquence. Une personne incapable de faire cela avec succès peut vivre des dérèglements émotionnels ainsi que l'écroulement potentiel de l'intégrité de l'ego. En d'autres termes, cet état de dérèglement émotionnel peut être si intense qu'il peut produire, dans les cas extrêmes, une "dissociation". La dissociation est un écroulement de l'ego si intense que la personnalité est considérée comme littéralement cassée en morceaux.
La différence entre une fugue psychotique et la dissociation est que le psychotique "part" de la réalité alors que dans la dissociation, une partie de la personne essaye de se détacher d'une situation qu'elle ne peut pas gérer tandis qu'une autre partie reste connectée à la réalité. Alors que le psychotique rompt avec la réalité, une partie de la personne dissociée y reste connectée.
Les types de dissociation
- Ces troubles comprennent par exemple la déréalisation, dissociant la réalité qu'on a du monde : la personne vivant ces troubles témoigne vivre comme dans un rêve, dans un monde dépourvu de sens voir inexistant.
- Se poser des questions métaphysiques aussi intenses soient-elles est plus ou moins normal et ne correspond pas a une dissociation. La dissociation arrive quand ces doutes deviennent réellement vécus par l'individu, de manière concrète.
- La dépersonnalisation correspond à une dissociation non pas de la réalité, mais de son propre corps, l'individu ne se reconnait plus dans le miroir, son corps lui semble étranger. Parfois, la pensée peut être également dissociée, la personne ressent alors un énorme recul sur sa propre pensée.
- Parfois l’expérience d'une dissociation peut être recherché par les toxicomanes. Certaines molécules (hallucinogènes dissociatifs) permettent dans certaines conditions d'arriver à un état plus ou moins dissocié.
- Une dissociation peut survenir quelques secondes après un très grand stress ou un état émotionnel très important. Le trouble apparaît quand la dissociation persiste. C'est alors une expérience extrêmement choquante pour l'individu, le traitement médicamenteux est largement envisageable pour ce type de pathologies. On recourt souvent a des anxiolytiques benzodiazépines pour lutter contre l'angoisse engendrée par l'état dissocié puis un traitement de fond pour combattre le trouble (antidépresseurs ISRS). Celui-ci est souvent très efficace quand il est associé à un retour de l'individu à ses activités et à sa vie sociale.
Les dissociations dans les troubles psychiatriques.
- Les personnes schizophrènes voient ou sentent des choses dans une zone psychique inaccessible à leur raison.
- Les personnes ayant une amnésie dissociative ne communiquent pas avec une partie de la mémoire (qui pourtant reste présente).
- Les personnes ayant un trouble dissociatif de l'identité (ou "personnalité multiple") ne communiquent pas avec les autres personnalités qui cohabitent dans leur psychisme.
Les personnes souffrant de troubles dissociatifs entendent souvent avoir fait des choses dont elles ne se souviennent pas mais qu'elles ont réellement faites. Elles peuvent présenter des amnésies d'évènements qui se sont produits entre le milieu de leur enfance et le début de leur adolescence. L'amnésie d'évènements antérieurs à ces périodes est considérée comme normale. - Les troubles dissociatifs de la personnalité (1) (1) Les "troubles dissociatifs de la personnalité" n'existent pas dans les définitions officielles psychiatriques comme le DSM ou la CIM ; il s'agit d'un raccourci de langage désignant les symptômes dissociatifs affectant la notion d'identité, et décrits ici dans le paragraphe "types de dissociation".sont attribués à l'interaction de différents facteurs :
- stress trop intense,
- capacité à se dissocier (comprenant la capacité à détacher ses souvenirs, perceptions et identités de la perception consciente),
- mise en place de défenses dans le processus normal de développement,
- prise de drogues (hallucinogènes dissociatifs, notamment la kétamine, DXM ou PCP (le LSD, les champignons ou l'ectasy ne sont pas considérés comme dissociatifs mais délirants),
- durant l'enfance, manque de soins en réponse à des expériences douloureuses ou manque de protection contre de nouvelles expériences de ce type.
Les enfants ne naissent pas avec une personnalité unifiée. Celle-ci se développe à partir de nombreuses sources et expériences. Chez les enfants subjugués, son développement est entravé et de nombreuses parties de ce qui aurait dû être incorporé à une personnalité unifiée reste séparé. Des études faites en Amérique du Nord montrent que 97 à 98 % des adultes présentant des troubles dissociatifs de l'identité rapportent avoir été victimes d'abus dans leur enfance. Bien que ces données présentent les abus comme cause principale de la maladie, la cause peut être différente dans des cultures où les conséquences de guerres et d'épidémies jouent un plus grand rôle. De graves problèmes médicaux comme un deuil important et précoce (p.ex. la mort d'un parent) ou d'autres évènements générateurs de stress intense peuvent aussi entrer en ligne de compte. Une amnésie de l'évènement traumatique est possible. - stress trop intense,
Source: d'après Wikipedia 2013, avec corrections
Anglais
Dissociation