L'Hôpital Psychiatrique Pasteur de Nice facture 30.000 euros à une étrangère sans ressources et internée sans consentement
Témoignage d'Ekaterina
le 8 janvier 2016, par Ekaterina
Je vous autorise à publier cette histoire ainsi qu’à la médiatiser.
Entre septembre 2013 et juin 2014 j’étais étudiante à la faculté de Lettres de l’Université de Nice Sophia-Antipolis. J’étudiais en Master FLE (didactique des langues) afin peut-être d’enseigner le français. Pour préparer ce projet, j’avais travaillé une année dans mon pays : j’ai jonglé entre trois jobs différents afin de réunir la somme suffisante à assumer les charges minimum.
À Nice, j’ai également travaillé pendant mes études (serveuse et photographe free-lance) ainsi qu'après, jusqu’à la veille de mon retour pour la Russie en octobre 2014 . Parallèlement, j’ai engagé plusieurs démarches sociales pour assumer mon quotidien (demande de CMU temporaire, inscription à l’association d’entraide étudiante « Agora » qui fournit des paniers-repas, etc.) et je logeais en Résidence Universitaire. Ceci pour vous prouver que je suis responsable et que je viens d’un milieu modeste.
Contexte avant ma venue à Nice en août 2015 et circonstances de mon arrivée à Nice De retour en Russie, insatisfaite de ma situation personnelle et professionnelle, j’ai formé le projet de retourner à Nice. Ayant rompu avec mon fiancé de longue date, j’étais également à la recherche d’un futur mari. Voilà le contexte de ma rencontre avec un homme d’origine biélorusse installé à Nice (Andreï), avec qui j’ai entamé une relation virtuelle via Facebook, Skype et échanges de SMS.
Cette relation n’était pas seulement liée à l’espoir de revenir en France, je suis réellement tombée amoureuse de cet homme, qui m’a donné plusieurs signes de son très vif intérêt malgré un profil de « Casanova » (que j’ai délibérément occulté).
Nous avons décidé de nous rencontrer à Nice à l’été 2015. J’ai donc effectué les démarches nécessaires pour obtenir un visa touristique afin de passer quelques jours à Nice 7 jusqu’à 22 aout , Andreï étant parfaitement au courant de ce séjour. À mon arrivée à l’aéroport, il ne m’a pas accueillie, alors qu’il connaissait parfaitement la date et l’heure de mon arrivée. En réalité, son comportement a révélé qu’il ne s’intéressait à moi que pour une relation superficielle (nous nous sommes vus quelques heures). Ainsi, j’ai dû me loger chez le petit ami d’une ancienne camarade de la Résidence Universitaire Victor Skanele, ingénieur à Sophia-Antipolis. C’est ce dernier qui a effectué ma demande d’hospitalisation.
Contexte de mon enfermement surprise Ayant violemment pris conscience qu’Andreï ne partageait pas mes sentiments, j’ai été plongée dans une déprime. Je passais mon temps à me lamenter et à pleurer, mais sans aucune menace de suicide ! Excédée, je suis partie une journée et une nuit sans mon portable : j’ai dormi sur une plage, chose qui n’est pas exceptionnelle au mois d’août sur la Côte d’Azur. J’ai ensuite décidé de me rendre chez Andreï dont je n’avais pas l’adresse exacte. Alors que je me reposais sur les marches d’entrée d’un immeuble, une ambulance s’est arrêtée devant moi et trois hommes m’ont portée et mise de force dans le véhicule. On m’a emmenée à l’hôpital Pasteur de Nice.
J’ai eu beau expliquer que j’avais un visa touriste, un billet de retour, que je n’avais pas d’argent pour payer une hospitalisation, etc. On m’a rassuré en me disant que je n’allais rien payer (paroles du médecin psychiatre et de l’assistante sociale). On m’a fait rater mon avion et dépasser la date légale de séjour en France en me gardant enfermée et droguée contre mon gré. Les « autorités » hospitalières (ou que sais-je) ne m’ont autorisée à partir qu’à la condition d’un vol retour DIRECT, qui est bien plus cher que les autres types de vol. Ma mère a donc dû débourser 1000 euros pour me rapatrier. Trois mois plus tard, ma mère a reçu cette facture de 30 000 euros du CHU de Nice !!!
Donc, en plus de la violation de ma liberté — alors que je ne faisais de mal à personne, et que je n’ai à aucun moment troublé l’ordre public — je dois payer pour un enfermement SUBI et demandé par quelqu’un d’autre ! Pourquoi ce n’est pas au demandeur de l’hospitalisation de payer ?
La psychiatrie française vue par les étrangers
| La Baie des "Anges"
Trente-mille euros pour l'enfermement abusif d'une étrangère sans ressources pendant un mois.
L'avis du juriste L'Hôpital Pasteur est clairement en tort. Sans parler de la légalité de l'internement sans consentement lui-même, un hôpital public a l'obligation, en cas de ressources insuffisantes d'une personne non assurée et de nationalité étrangère sans qu'il existe un accord binational de prise en charge, inscrire le dossier en aide médicale d'état, qui dispose d'un fond destiné à ce type de cas.
La démarche doit être faite par l'hôpital. A défaut, l'hôpital est en faute, et Ekaterina peut lui réclamer à titre de réparation amiable, ou par voix judiciaire, la somme destinée à couvrir ses frais et à honorer une dette à l'état français.
Ordonnance pour un chagrin d'amour à Nice : 30mg Abilify, 750 mg Depakote, 36 tonnes de benzodiazépines. En prime, Pasteur s'occupe de votre rapatriement illico, ne tient aucune promesse et envoie 30.000 euros de facture. Le bulletin indique qu'Ekaterina n'a aucun antécédent. On sait qu'Ekaterina se porte très bien aujourd'hui, sans ces médocs évidemment.
|