Rafles d'enfants en 2015
« L'enfer est pavé de bonnes intentions » s'applique à merveille à notre système social d'aide à l'enfance, et à nombre de magistratures dédiées. Le carburant des flammes de cet enfer : les milliards d'euros, en hausse constante, alloués à l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE), particulièrement mal dépensés.
Selon le rapport Naves (1), 80 % des placements d'enfants en institution ou en famille d'accueil rémunérée pourraient être évités si l'on prenait le soin, tout simplement, d'appliquer la loi : rechercher en priorité dans la famille proche : parents, oncles et tantes, grand-parents.
Les chiffres sont en augmentation effroyable : 150.000 enfants ainsi arrachés à leur famille, un chiffre qui a doublé en quelques années. Deux fois plus de placements rapportés à la population qu'au Royaume-Uni, 5 fois plus qu'en Italie. Une situation dénoncée clairement par l'ONU.
Bien pire et proprement incroyable : en cas de plainte contre un père sexuellement abuseur, l'enfant est bien trop souvent confié... au père ! A cause d'un système judiciaire arc-bouté sur des principes inopérants, et s'appuyant sur une psychiatrie et des "expertises" loufoques.
En effet, le temps que la justice pénale ne statue sur le père, ce qui prendra des années et n'aboutira qu'exceptionnellement, il reste présumé innocent. Pervers, il présentera un visage calme et bien sous tous rapports à l'expert, tandis que la mère bien-traitante, n'en pouvant plus, rendue folle par le mal que l'on fait à son enfant, passe pour une paranoïaque, une procédurière, un « Syndrome de Münchhausen par procuration » (2), un « Syndrome d'aliénation parentale » (3), et autant de troubles fictifs que le psychiatre, bien souvent un psychanalyste en mal de patients, décrira au juge. Celui-ci, faute de temps pour mener une véritable enquête, suivra aveuglément l'expertise. Le parent protecteur est accusé alors de ne pas permettre aux enfants de voir l'autre parent, mais on refuse de comprendre ses motivations : de toutes façons, puisque le psychiatre s'est prononcé, la messe est dite. Et l'enfant subit la triple peine : agression, séparation, perte des repères.
Aucune contre-expertise psychiatrique ne sera entendue, l'enfant ne sera pas pris au sérieux ni même entendu, et le violeur présumé pourra continuer en toute impunité. Le fameux "principe de précaution", ici, a disparu. On préfère ne pas croire à la réalité des agressions sexuelles alors qu'il est établi et non contesté que 80 % d'entre elles sont le fait d'un parent.
L'influence de la "psy" dans les services sociaux, fait office de relai. Culture psy mal digérée, mère forcément coupable et trop possessive, parents "inaptes", tout y passe. Ainsi, les travailleurs sociaux notent, évaluent, examinent et jugent sévèrement les parents, leur imposent leurs "normes" sociales. Leur avis fait aussi office d'"expertises" et sont suivis tout aussi aveuglément par le juge. Lequel n'entendra que peu les principaux intéressés, appliquant avec autorité un système dans lequel le droit à un débat contradictoire est bafoué.
Les familles sont détruites, parfois pour une blessure anodine, et beaucoup ne retrouveront jamais leur enfant. Ce sont eux les plus touchés, une majorité aura des troubles mentaux. Selon l'Insee, 40 % des enfants placés dormiront dans la rue temporairement ou définitivement, et 40% des sans domicile fixe en France viennent de l'ASE (ex DDASS). C'est ainsi que la psychiatrie et l'aide sociale, fabriquent de nouveaux « clients » pour la psychiatrie et les services sociaux.
Un drame national, couvert par la bonne conscience. Le « plus mauvais placement » social de notre pays, un budget ahurissant, pour une destruction systématique de l'avenir d'un grand nombre d'enfants et de familles, en toute bonne conscience.
Sylvie Castro nous livre un recueil de témoignages précis, avec un éventail de situations très variées, mais aussi des textes essentiels par des responsables internationaux (ONU, OCDE...), de hauts-fonctionnaires ou magistrats à la retraite, etc. "Rafles d'enfants en 2015" est un titre effroyable, mais réfléchi.
Nous recommandons cet ouvrage à toute personne souhaitant réfléchir sur des cas précis, et à comprendre les rouages pervers de cet enfer que notre société normalisatrice impose à ses enfants.
Neptune
Annonce
L'auteur Sylvie Castro prépare un prochain livre et des émissions TV sur ce sujet. Pour faire connaitre votre témoignage et être mis en relation avec Sylvie Castro, nous contacter en utilisant ce lien.
Editions Egalité, 2015
18 €, 394 pages, à commander sur internet
Le dessin est d'Elodie, 13 ans, placée par décision de justice
(1) Rapport de l'IGAS, Inspection Générale des Affaires Sociales à télécharger
(2) Le Syndrome de Münchhausen par procuration est extrêmement rare (quelques cas par an) au point de n'être répertorié dans aucune classification. Consiste à infliger des souffrances à son enfant dans le but d'attirer l'attention des médecins. Il est pourtant employé à tour de bras dans les "expertises" psychiatriques en France pour disqualifier le parent protecteur et lui retirer ses enfants.
(3) Ce syndrome n'est reconnu par aucune communauté médicale (OMS, USA etc.). Sous la pression d'une minorité il a été suggéré, sous un autre nom, dans le DSM-5, l'American Psychiatric Association chargeant à son inventeur (Gartner) de prouver son existence. En France, il est omniprésent dans les "expertises psychiatriques" farfelues, supportant des décisions de justice familiale qui déchirent les familles sur ce motif, ou bien conduisent à placer l'enfant chez le parent maltraitant, au motif que le parent protecteur serait "atteint" de ce syndrome.
Associations spécialisées
Neptune se devait d'aborder ce sujet car en prise directe, en amont et en aval, avec une psychiatrie défaillante.
Si vous êtes concernés par ce sujet, voici toutefois une liste non exhaustive d'associations recommandées.
- Comité CEDIF
Comité pour la défense des individus et des familles
Antennes dans toute la France - AVPE
Association de Protection de l'Enfance
11 rues des Ecoles 41000 Vendôme - Innocence en danger
Association agissant au niveau international
et d'autres associations citées dans ce livre.