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Aide Sociale à l’Enfance : le plus mauvais placement de la France

Par Neptune 

le 21/02/2017 

0 lectures


Rafles d'enfants en 2015



« L'enfer est pavé de bonnes intentions » s'applique à merveille à notre système social d'aide à l'enfance, et à nombre de magistratures dédiées. Le carburant des flammes de cet enfer : les milliards d'euros, en hausse constante, alloués à l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE), particulièrement mal dépensés.

Selon le rapport Naves (1), 80 % des placements d'enfants en institution ou en famille d'accueil rémunérée pourraient être évités si l'on prenait le soin, tout simplement, d'appliquer la loi : rechercher en priorité dans la famille proche : parents, oncles et tantes, grand-parents.

Les chiffres sont en augmentation effroyable : 150.000 enfants ainsi arrachés à leur famille, un chiffre qui a doublé en quelques années. Deux fois plus de placements rapportés à la population qu'au Royaume-Uni, 5 fois plus qu'en Italie. Une situation dénoncée clairement par l'ONU.

Bien pire et proprement incroyable : en cas de plainte contre un père sexuellement abuseur, l'enfant est bien trop souvent confié... au père !  A cause d'un système judiciaire arc-bouté sur des principes inopérants, et s'appuyant sur une psychiatrie et des "expertises" loufoques.

En effet, le temps que la justice pénale ne statue sur le père, ce qui prendra des années et n'aboutira qu'exceptionnellement, il reste présumé innocent. Pervers, il présentera un visage calme et bien sous tous rapports à l'expert, tandis que la mère bien-traitante, n'en pouvant plus, rendue folle par le mal que l'on fait à son enfant, passe pour une paranoïaque, une procédurière, un « Syndrome de Münchhausen par procuration » (2), un « Syndrome d'aliénation parentale » (3), et autant de troubles fictifs que le psychiatre, bien souvent un psychanalyste en mal de patients, décrira au juge. Celui-ci, faute de temps pour mener une véritable enquête, suivra aveuglément l'expertise. Le parent protecteur est accusé alors de ne pas permettre aux enfants de voir l'autre parent, mais on refuse de comprendre ses motivations : de toutes façons, puisque le psychiatre s'est prononcé, la messe est dite. Et l'enfant subit la triple peine : agression, séparation, perte des repères.

Aucune contre-expertise psychiatrique ne sera entendue, l'enfant ne sera pas pris au sérieux ni même entendu, et le violeur présumé pourra continuer en toute impunité. Le fameux  "principe de précaution", ici, a disparu. On préfère ne pas croire à la réalité des agressions sexuelles alors qu'il est établi et non contesté que 80 % d'entre elles sont le fait d'un parent.

L'influence de la "psy" dans les services sociaux, fait office de relai. Culture psy mal digérée, mère forcément coupable et trop possessive, parents "inaptes", tout y passe. Ainsi, les travailleurs sociaux notent, évaluent, examinent et jugent sévèrement les parents, leur imposent leurs "normes" sociales. Leur avis fait aussi office d'"expertises" et sont suivis tout aussi aveuglément par le juge. Lequel n'entendra que peu les principaux intéressés, appliquant avec autorité un système dans lequel le droit à un débat contradictoire est bafoué.

Les familles sont détruites, parfois pour une blessure anodine, et beaucoup ne retrouveront jamais leur enfant. Ce sont eux les plus touchés, une majorité aura des troubles mentaux. Selon l'Insee, 40 % des enfants placés dormiront dans la rue temporairement ou définitivement, et 40% des sans domicile fixe en France viennent de l'ASE (ex DDASS). C'est ainsi que la psychiatrie et l'aide sociale, fabriquent de nouveaux « clients » pour la psychiatrie et les services sociaux.  

Un drame national, couvert par la bonne conscience. Le « plus mauvais placement » social de notre pays, un budget ahurissant, pour une destruction systématique de l'avenir d'un grand nombre d'enfants et de familles, en toute bonne conscience.

Sylvie Castro nous livre un recueil de témoignages précis, avec un éventail de situations très variées, mais aussi des textes essentiels par des responsables internationaux (ONU, OCDE...), de hauts-fonctionnaires ou magistrats à la retraite, etc. "Rafles d'enfants en 2015" est un titre effroyable, mais réfléchi.

Nous recommandons cet ouvrage à toute personne souhaitant réfléchir sur des cas précis, et à comprendre les rouages pervers de cet enfer que notre société normalisatrice impose à ses enfants.

Neptune





Annonce
L'auteur Sylvie Castro prépare un prochain livre et des émissions TV sur ce sujet. Pour faire connaitre votre témoignage et être mis en relation avec Sylvie Castro, nous contacter en utilisant ce lien.



Sylvie Castro
Editions Egalité, 2015
18 €, 394 pages, à commander sur internet

Le dessin est d'Elodie, 13 ans, placée par décision de justice
Lire l'un des nombreux témoignages
(1) Rapport de l'IGAS, Inspection Générale des Affaires Sociales à télécharger

(2) Le Syndrome de Münchhausen par procuration est extrêmement rare (quelques cas par an) au point de n'être répertorié dans aucune classification. Consiste à infliger des souffrances à son enfant dans le but d'attirer l'attention des médecins. Il est pourtant employé à tour de bras dans les "expertises" psychiatriques en France pour disqualifier le parent protecteur et lui retirer ses enfants.

(3) Ce syndrome n'est reconnu par aucune communauté médicale (OMS, USA etc.). Sous la pression d'une minorité il a été suggéré, sous un autre nom, dans le DSM-5, l'American Psychiatric Association chargeant à son inventeur (Gartner) de prouver son existence. En France, il est omniprésent dans les "expertises psychiatriques" farfelues, supportant des décisions de justice familiale qui déchirent les familles sur ce motif, ou bien conduisent à placer l'enfant chez le parent maltraitant, au motif que le parent protecteur serait "atteint" de ce syndrome.

Associations spécialisées


Neptune se devait d'aborder ce sujet car en prise directe, en amont et en aval, avec une psychiatrie défaillante.

Si vous êtes concernés par ce sujet, voici toutefois une liste non exhaustive d'associations recommandées.

  • Comité CEDIF
    Comité pour la défense des individus et des familles
    Antennes dans toute la France

  • AVPE
    Association de Protection de l'Enfance
    11 rues des Ecoles 41000 Vendôme

  • Innocence en danger
    Association agissant au niveau international

    et d'autres associations citées dans ce livre.




Dernière édition par Neptune le 2/3/2018, 13:29, édité 5 fois

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+

dnrt

Par dnrt

 22/2/2017, 16:29
Excellent sujet  > Merci Neptune !
Rien n'a évolué...

Cet article fait écho en moi.
J'ai 52 ans.
En 1974 à mes 10 ans, mon père "malade des nerfs" a mis fin à ses jours. Ma vie elle, basculait.
Ma sœur n'avait que 17 ans, ma mère était malade... Des affres du mal de mon père.
Le mal, les maux de mon père a isolé la famille.

De ce fait, ayant les mêmes traits de caractère que mon père, je suis devenu un pestiféré.
Aucune personne de la famille n'a jugé bon qu'il serait judicieux de me prendre temporairement sous son aile. Sauf un cousin qui lui seul avait eu cette pensée mais, il était trop jeune pour concrétiser cette bonne pensée.

J'ai donc été "arraché" à ma mère et à ma sœur, arraché à mes racines puisque j'ai changé de village, d'école, de camarades par la DDASS - Bande d'assassins - disais-je ensuite.
Voilà succinctement résumé comment d'un drame familial, j'en suis devenu un cas social.
La DDASS n'est en rien responsable du drame mais, de leur appréciation, leur traitement.

A défaut d'une prise en charge par la famille proche, la structure n'aurait pas dû me faire changer d'école.
Parce que pour un enfant de 10 ans, elle est surtout le lieu où l'on retrouve ses camarades et, la joie que cela procure. A défaut d'une structure familiale en décomposition.
Garder mes camarades en vue, être avec eux, et, lorsque cela était possible, revenir au foyer familial, même progressivement, aurait été LA solution pour ma reconstruction.
D'un enfant joueur, rieur, avec qui l'on pouvait chahuter sans soucis, je suis devenu un être agressif.

Je reste convaincu que si je n'avais pas été autant éloigné, déraciné, déstructuré, je n'en serai pas là.
Je ne voyais plus qu'épisodiquement ma mère et ma sœur...
Plus de père, plus de repères.
Dès lors, je me suis emmuré dans mon mal, enfermé, et l'ouverture aux autres a été impossible Anéanti.
Et ça, contrairement au suicide d'un père, on ne s'en remet pas. Cela vous poursuit toute votre vie avec
laquelle vous "composez".

Cela conditionne toute une vie où, nouer, entretenir et maintenir des relations devient une maladie. Incurable.
Me sont impossibles, toutes formes de relations. Qu'elles soient familiales, affectives, amicales ou professionnelles.

J'en veux bien sûr à mon père, mais plus encore en ces structures inhumaines qui, de par leur incompétence, démolissent encore plus une vie blessée, brisée.

Je laisse aux lecteurs, le soin d'imaginer mon mal-être, ma haine intériorisée envers la DDASS.
La structure n'est en rien responsable du drame, mais du traitement qui en a suivi.
Après avoir été trahi par mon père, j'avais eu le sentiment d'être trahi ensuite par ce dispositif censé m'aider à surmonter...
Mal soigné = mal guéri => Bipolaire.
De là j'en suis persuadé, est né mon mal.

J'aime cependant regarder à la télévision  "Famille d'accueil", même si 42 ans près le drame, chaque épisode quasiment, me fait pleurer. Car les fins, sont elles positives.

Humainement.



Dernière édition par dnrt le 1/4/2020, 19:29, édité 1 fois

Merci pour votre témoignage, tristement douloureux.
Une lecture ne vous rassurera pas sur les méthodes de travail des Juges aux affaires familiales (JAF), expliquant que les JAF n'ont pas le temps de traiter correctement les dossiers, ni les moyens de vérifier l'efficacité des mesures prises, laissant tout le monde dans le désarroi.
Article de sociologie, titré "Le JAF, ce meilleur ennemi de la justice familiale" paru dans la revue "Délibérées" publiée par le Syndicat de la magistrature et disponible en ligne (gratuit) sur l'éditeur CAIRN (l'article date de 2017): https://www.cairn.info/revue-deliberee-2017-1-page-44.htm

Bonsoir,

DDASS - BanDe D'ASSassins disais-je lorsque mes douleurs intérieurs étaient insupportables.
C'était en 1974, je "basculais".
Je me rends compte de cela, après 45 ans de mal-être.
Cela aurait pu être bien différent. Ne serait-ce qu'en ne me changeant pas d'école, à 10 ans, suite au suicide de mon père qui a rendu ma mère malade.
A 10 ans, lorsque l'on est déraciné de sa famille, on se raccroche à ses camarades d'école par exemple.
Je n'avais donc plus rien, ni personne auprès de qui me rapprocher, nouer, entretenir des liens sociaux.
La seule chose à laquelle je me suis raccroché, c'était... Mon vélo !
Voilà comment le déracinement par la DASS a selon moi, stoppé mon évolution enfant.
Je dois ajouter, pour être juste, que la "famille" qui restait, était aux abonnés absents...
Quant à la famille d'accueil, agréée, elle était exceptionnelle mais, elle n'aurait jamais pu combler ma profonde blessure qui ne s'est JAMAIS refermée.
Devenu père, je ne suis jamais parvenu à tisser des liens normaux avec mes propres enfants que pourtant, j'adore...

Humainement.

Neptune

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