Épipsychiatrie
Le préfixe « épi » est employé également pour « extension» ou « élargissement ». L’épigénétique est ainsi une extension de la génétique au sens où elle étudie les mutations du patrimoine génétique au cours de la vie, phénomène non pris en compte – et non admis – par la génétique classique.
Le terme d’épipsychiatrie a ainsi été inventé en 2017 par l’association française d’usagers de la psychiatrie « Neptune », pour désigner les domaines médicaux d’extension possible de la psychiatrie dans son acception actuelle.
Selon cette association, le caractère singulièrement fermé de la psychiatrie par rapport aux disciplines connexes ne laisse pas ou très peu de place en son sein aux thérapies autres que médicamenteuses. Après avoir depuis longtemps abandonné, dans la majeure partie des pays occidentaux, les psychothérapies par la parole aux psychologues et psychothérapeutes, la psychiatrie actuelle, dite « conventionnelle », ignore aussi en général les disciplines médicales connexes qui portant jouent un rôle très important dans l’avènement ou dans la thérapie des troubles et handicaps psychiques :
- Diététique et supplémentation alimentaire,
- Rôle des agents infectieux,
- Régulation hormonale,
- Troubles mentaux induits par une affection médicale générale,
- etc.
Comme cette énumération le montre, l’épipsychiatrie n’est pas une antispychiatrie (contestation du principe même de psychiatrie), ni une forme de « médecine parallèle » (qui évolue indépendamment de la ligne principale) ou « alternative » (terme employé plutôt par des promoteurs d'une autre médecine, qui évoque un choix différent et s’inscrit dans l’opposition). Ces termes de « médecine parallèle / alternative » sous-tendent que deux formes de médecine coexistent, l’une étant officielle, l’autre étant rejetée par l’officielle, les deux étant en concurrence et même en confrontation l’une de l’autre.
La psychiatrie et la médecine officielle ont tendance à classer un peu rapidement en « médecine alternative » ou « parallèle » les innovations médicales les concernant, mais dont les preuves et pratiques ne sont pas encore suffisamment établies, ou le sont mais contestent trop fortement les paradigmes en place. La « médecine orthomoléculaire » par exemple a subi cette mise à l’écart par un simple jeu de vocabulaire, tout en ayant prouvé empiriquement son efficacité, à cause de ses thèses trop novatrices sur les vitamines et les allergies cérébrales.
L’épipsychiatrie, au contraire, est composée par définition de branches médicales, donc portées par des approches scientifiques, qui étendent le domaine psychiatrique en cherchant à l’améliorer, et non à le remplacer par une approche opposée. Lorsque l’amélioration ou la nouvelle discipline se répandra largement, alors elle intègrera le domaine « psychiatrie », tout comme, dans le même temps, les pratiques désuètes et moins efficaces rejoindront l’histoire.
Les travaux de Galilée ou de Copernic n’avaient pas droit à la qualification de « cosmologie » à l’époque où ils furent réalisés, et auraient été aujourd’hui qualifiés de « cosmologie parallèle » ou « cosmologie alternative ». En l’occurrence, à l’époque, ils ont été qualifiés d’« hérésie ». Ce qui dans l’univers socio-philosophique de l’époque était équivalent aux termes modernes « parallèle » ou « alternative », avec une tolérance encore plus basse qu’aujourd’hui à de telles « déviances ». Avec une tolérance encore plus moderne, celle que nous préconisons, ils auraient pu être qualifiés d’ « épicosmologie » pour montrer qu’ils ne remettaient pas en cause le concept fondamental de cosmologie dans laquelle ils s’inscrivaient en proposant de nouvelle théories et applications. Un siècle plus tard, la cosmologie intègre la rotondité de la terre et sa place non centrale dans le cosmos. Les travaux de Galilée et Copernic deviennent alors partie intégrante de la cosmologie.