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Trouble de dépersonnalisation - définition DSM-IV

Par Neptune 

le 27/02/2014 

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Caractéristiques diagnostiques




Critère A

    Les caractéristiques essentielles du trouble dépersonnalisation sont des épisodes prolongés ou récurrents de dépersonnalisation caractérisés par un sentiment de détachement ou d'éloignement de soi-même.

Critère B

    Le sujet peut avoir l'impression d'être un automate, de vivre dans un état de rêve ou encore de « tourner un film ». Il peut éprouver la sensation d'être un observateur extérieur de ses propres processus mentaux, de son propre corps, ou bien de certaines partie de son corps. On observe souvent différents types d'anesthésie sensitive, un manque de réaction affective, un sentiment de perte de contrôle de ses actes, notamment de ses propres paroles. Dans le trouble de dépersonnalisation, l'appréciation de la réalité demeure intacte (le sujet a bien conscience qu'il s'agit seulement d'une sensation et qu'il n'est pas vraiment un automate).

Critère C

    La dépersonnalisation est une expérience très courante et ce diagnostic n'est justifié que si les symptômes sont suffisamment graves pour provoquer une souffrance marquée ou une altération nette du fonctionnement.

Critère D

    La dépersonnalisation figure parmi les caractéristiques associées fréquentes de nombreux autres troubles mentaux et on ne fait pas un diagnostic séparé de trouble de dépersonnalisation si cette expérience survient exclusivement au cours de l'évolution d'un autre trouble mental (p. ex., la schizophrénie, le trouble panique, l'état de stress aigu ou un autre trouble dissociant).
    En outre, la perturbation n'est pas due aux effets physiologiques directs d'une substance ou d'une affection médicale générale.

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Caractéristiques descriptives et troubles mentaux associés




    Il arrive souvent que les sujets ayant un trouble de dépersonnalisation aient du mal à décrire leurs symptômes et craignent d'être ou d'être pris pour « fous ».

    Il peut s'y associer une déréalisation, vécue comme le sentiment que le monde extérieur est étrange ou irréel. Le sujet peut percevoir une modification inquiétante de la taille ou de la forme des objets (macropsie ou micropsie) ; les gens peuvent lui paraître étranges, parfois « robotisés ». Parmi les autres caractéristiques fréquemment associées figurent les symptômes anxieux, les symptômes dépressifs, les ruminations obsédantes, les préoccupations somatiques et une altération de la perception du temps.

    Dans certains cas, la perte des sentiments qui est caractéristique de la dépersonnalisation peut mimer un trouble dépressif majeur ; dans d'autres cas, les deux troubles sont associés. Peuvent également s'associer au trouble de dépersonnalisation l'hypocondrie, la dépression majeure et le trouble dysthymique, les troubles anxieux, les troubles de la personnalité (particulièrement évitante, borderline et obsessionnelle-compulsive) et les troubles liés à une substance.

    La dépersonnalisation et la déréalisation sont des symptômes très fréquents dans les attaques de panique, particulièrement lorsque les symptômes anxieux font suite à un facteur de stress traumatique, comme dans l'état de stress post-traumatique. Si dépersonnalisation et déréalisation ne sont éprouvées que pendant les attaques de panique, un diagnostic séparé de trouble de dépersonnalisation ne doit pas être porté.

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Examens complémentaires




    Les sujets ayant un trouble de dépersonnalisation peuvent avoir des scores élevés d'hypnotisabilité et de capacité dissociative à des tests standardisés.

Caractéristiques liées à la culture et au sexe




    Des expériences volontaires de dépersonnalisation ou de déréalisation font partie des pratiques méditatives et des états de transe qui sont répandus dans de nombreuses religions et cultures. Elles ne doivent pas être confondues avec un trouble de dépersonnalisation.

    Dans des échantillons cliniques, ce diagnostic est porté au moins deux fois plus souvent chez la femme que chez l'homme.

Prévalence




    La prévalence sur toute la vie du trouble de dépersonnalisation dans la population générale et dans des échantillons cliniques est inconnue. Environ la moitié des adultes ont vécu un épisode unique et bref de dépersonnalisation à un moment de leur vie, avec généralement pour facteur précipitant un stress intense. Près d'un tiers des personnes exposées à une situation de danger vital et près de 40 % des patients hospitalisés pour des troubles mentaux vivent une expérience de dépersonnalisation transitoire.

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Évolution




    C'est en général à l'adolescence ou à l'âge adulte que les sujets atteints du trouble de dépersonnalisation consultent pour demander un traitement, mais le début du trouble peut se situer dans l'enfance et passer inaperçu. Un âge moyen de début d'environ 16 ans a été signalé. Dans la mesure où la dépersonnalisation est rarement le motif de la consultation, les sujets ayant des épisodes récurrents de dépersonnalisation mettent souvent en avant un autre symptôme (l'anxiété, la panique ou la dépression).

    La durée des épisodes de dépersonnalisation peut varier de quelques secondes (épisode très bref) à quelques années (épisode prolongé).

    La dépersonnalisation consécutive à des situations de danger vital (affrontements militaires, accidents traumatisants, crime violent) apparaît habituellement de façon soudaine au moment de l'exposition au traumatisme et des antécédents de traumatisme sont souvent associés à ce trouble. L'évolution est habituellement chronique, variant en intensité, mais elle peut également être épisodique. Le plus souvent les aggravations surviennent en relation avec des événements qui sont soit réellement stressants soit perçus comme tels.

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Diagnostic différentiel




  • Le trouble de dépersonnalisation doit être distingué des symptômes qui sont dus aux conséquences physiologiques d'une affection médicale générale spécifique (p. ex., l'épilepsie). La distinction est fondée sur l'histoire de la maladie, les examens complémentaires ou l'examen physique.

  • La dépersonnalisation provoquée par les effets physiologiques directs d'une substance se différencie du trouble de dépersonnalisation parce qu'une substance (p. ex., substance donnant lieu à abus ou médicament) est considérée comme liée étiologiquement à la dépersonnalisation. L'alcool et un grand nombre d'autres substances peuvent donner lieu à une dépersonnalisation soit au cours d'une intoxication aiguë soit au cours d'un sevrage. D'autre part, l'utilisation de substances peut accentuer les symptômes d'un trouble de dépersonnalisation préexistant. Pour parvenir a un diagnostic exact de trouble de dépersonnalisation chez un individu qui a présenté des épisodes de dépersonnalisation induits par l'alcool ou par une substance, on doit retracer à la fois l'histoire de l'abus de substances et celle des symptômes de dépersonnalisation.

  • Un diagnostic séparé de trouble de dépersonnalisation ne doit pas être porté quand les symptômes apparaissent uniquement au cours d'une attaque de panique dans le cadre d'un trouble panique, d'une phobie sociale ou phobie spécifique ou d'un état de stress post-traumatique ou aigu.

  • A la différence de la schizophrénie, l'appréciation de la réalité demeure intacte dans le trouble de dépersonnalisation.

  • Le sentiment d'engourdissement (p. ex., un « engourdissement » affectif) peut mimer la dépression. Cependant l'absence d'affectivité est associée dans le trouble de dépersonnalisation à d'autres manifestations de dépersonnalisation (p. ex., à un sentiment de détachement de soi-même) et elle est observée même lorsque le sujet n'est pas déprimé.

Correspondance avec les critères diagnostiques pour la CIM-10




La CIM-10 comporte une catégorie unique, le Syndrome de dépersonnalisation-déréalisation, qui s'applique aux tableaux cliniques caractérisés soit par la dépersonnalisation, soit par la déréalisation. La catégorie correspondante du DSM-IV concerne seulement la dépersonnalisation ; la déréalisation n'y figure que comme une caractéristique associée.
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