Intoxication à une substance
Texte original du DSM-IV-TR.
Caractéristiques
Critère A
La caractéristique essentielle de l'intoxication à une substance est le développement d'un syndrome réversible spécifique dû à l'ingestion récente de (ou l'exposition à) cette substance.
Critère B
Les changements comportementaux ou psychologiques inadaptés, cliniquement significatifs, qui sont associés à l'intoxication (ex. : agressivité, labilité de l'humeur, altération cognitive, altération du jugement, altération du fonctionnement social ou professionnel), sont dus aux effets physiologiques directs de la substance sur le système nerveux central et se développent pendant ou peu après l'utilisation de la substance.
Critère C
Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.
L'Intoxication à une substance est souvent associée à un abus ou à une dépendance.
Cette catégorie ne s'applique pas à la nicotine.
La preuve d'une prise récente d'une substance peut être obtenue à partir des antécédents, de l'examen physique (ex. : odeur alcoolique de l'haleine), ou d'une analyse toxicologique des liquides biologiques (ex. : urine ou sang).
Les modifications les plus courantes comprennent des perturbations :
- de la perception,
- de la vigilance,
- de l'attention,
- de la pensée,
- du jugement,
- du comportement psychomoteur,
- du comportement interpersonnel.
Le tableau clinique spécifique de l'Intoxication à une substance varie notablement d'un sujet à l'autre et dépend :
- de la substance en cause,
- de la dose,
- de la durée ou de la chronicité des prises,
- de la tolérance de la personne à cette substance,
- de la durée écoulée depuis la dernière prise,
- des attentes de la personne quant aux effets de la substance
- de l'environnement ou du cadre dans lequel la substance est prise.
Des intoxications de courte durée ou « aiguës » peuvent avoir des signes ou des symptômes différents de ceux des intoxications de longue durée ou « chroniques ».
Par exemple des doses modérées de cocaïne peuvent produire initialement une recherche des contacts sociaux, mais un retrait social peut se développer si de telles doses sont répétées fréquemment pendant des jours ou des semaines.
Des substances différentes (parfois même des substances de classes différentes) peuvent produire des symptômes identiques. Par exemple, les intoxications à l'amphétamine ou à la cocaïne peuvent toutes les deux se manifester par des idées de grandeur, une hyperactivité, accompagnée de tachycardie, de dilatation pupillaire, d'une pression artérielle élevée, de transpiration ou de frissons. De même, l'alcool et les substances de la classe des sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques produisent des symptômes d'intoxication similaires.
Utilisé au sens de la physiologie, le terme intoxication est plus large que l'Intoxication à une substance telle qu'elle est définie ici. De nombreuses substances peuvent provoquer des modifications physiologiques ou psychologiques qui ne sont pas nécessairement inadaptées. Par exemple, un sujet ayant une tachycardie liée à une utilisation excessive de caféine présente une intoxication physiologique ; mais si c'est le seul symptôme, en l'absence d'un comportement inadapté, le diagnostic d'intoxication à la caféine ne s'applique pas.
Le caractère inadapté d'une modification du comportement liée à la substance dépend du contexte social et de l'environnement. Le comportement inadapté place, en général, le sujet dans des situations à risque (ex. : accidents, complications médicales générales, rupture dans les relations sociales ou familiales, difficultés professionnelles ou financières, problèmes judiciaires).
Des signes ou des symptômes d'intoxication peuvent parfois persister pendant des heures ou des jours au-delà du moment où la substance n'est plus détectable clans les liquides biologiques. Cela peut être dû à la persistance de concentrations faibles de substance dans certaines parties du cerveau ou à un effet de type « hit and run », où la substance altère un processus physiologique dont la récupération dure plus longtemps que l'élimination de la substance.
Ces effets plus prolongés de l'intoxication doivent être distingués du sevrage (c.-à-d. des symptômes déclenchés par une diminution des concentrations sanguines ou tissulaires de la substance).
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