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Faut-il arrêter les psychotropes ? - Chapitre II - Réduction des effets nocifs

Par Neptune 

le 20/04/2014 

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Réduction des effets nocifs en santé mentale





"Nous vivons dans un monde qui, lorsqu’il s’agit de psychotropes, devient assez fou."



D’une part il y a la “guerre contre les drogues”, qui déclare illégaux certains psychotropes, remplit nos prisons, et n’a pas mis fin à la consommation de drogue. Ensuite, il y a les psychotropes acceptables comme l’alcool et le tabac, dont on fait la publicité partout avec des promesses de bonheur et de succès bien qu’ils causent une dépendance généralisée, des maladies, et la mort. Les psychotropes prescrits légalement comme les stimulants, les analgésiques, et les anxiolytiques sont tout aussi addictifs et dangereux que la drogue qu’on peut trouver dans la rue, mais ils ont l’approbation d’un médecin. Et puis il y a les neuroleptiques, le lithium, et les antiépileptiques, qui ont des effets indésirables et dangereux mais qui aident à maîtriser et calmer l’état psychique des gens lorsqu’ils se sentent incontrôlables, et alors on les appelle des “antipsychotiques” et des “stabilisateurs d’humeur”.

Quand il s’agit de psychotropes, les vies sont souvent en jeu, que ce soit à cause d’une addiction, des effets indésirables des médicaments, ou des risques liés aux crises émotionnelles et à la folie. Si l’on combine cela aux messages confus envoyés par la société au sujet des psychotropes, il en résulte beaucoup de peur. Les psychotropes deviennent anges ou démons. Il faut en prendre à tout prix, ou les arrêter à tout prix. Nous ne voyons que les risques, ou bien nous sommes trop effrayé(e)s pour voir le moindre risque. Il n’y a pas de compromis: c’est noir ou blanc, tout ou rien.
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Il est facile de tomber dans la pensée absolutiste lorsqu’il s’agit de médicaments psychotropes. Les pro-médicaments se focalisent sur les risques des psychoses et des états émotionnels extrêmes, alors que les antimédicaments se focalisent sur les risques de la consommation de médicaments. Mais l’esprit de ce guide et la philosophie de travail du Freedom Center et de l’Icarus Project pour l’auto-détermination face au traitement, est d’envisager la pensée du tout-ou-rien au sujet des psychotropes comme une grande part du problème.
Les approches absolutistes vis à vis de la drogue et de l’éducation sexuelle apprennent à être abstinent, à “simplement dire non”, et c’est pareil pour tout le monde. Elles fonctionnent pour certaines personnes, mais pas pour la majorité, et celles/ceux qui ne suivent pas le modèle finissent par être jugé(e)s, et non aidé(e)s.

“La réduction des effets nocifs” est différente : elle est pragmatique, pas dogmatique. La réduction des effets nocifs est un mouvement international d’éducation sanitaire communautaire qui reconnaît qu’il n’existe pas de remède unique valable pour tout le monde, pas de standard universel de “succès” ou “d’échec”. Se débarrasser du problème n’est pas nécessairement la seule solution. La réduction des effets nocifs préfère accepter les personnes là où elles en sont et les éduquer à faire des choix éclairés et des compromis calculés qui diminuent les risques et augmentent le bien-être. Les gens ont besoin d’information, de choix, de ressources et de soutien pour pouvoir avancer vers une vie plus saine, à leur propre rythme et selon leur propres termes.

Appliquer la philosophie de réduction des effets nocifs à la santé mentale est une approche nouvelle mais qui se développe. Cela signifie ne pas toujours vouloir éliminer les “symptômes” ou interrompre tous les traitements. Cela implique de reconnaître que les gens prennent déjà des médicaments psychotropes, sont déjà en train d’essayer d’arrêter, et vivent déjà avec des symptômes, et que, dans cette réalité complexe, les gens ont besoin d’aide réelle, et non de jugement. Cette philosophie encourage à peser les différents risques impliqués: les effets nocifs des états extrêmes, aussi bien que les effets nocifs des traitements, tels que les effets indésirables des médicaments, les étiquettes invalidantes, et les hospitalisations traumatisantes.

Prendre des décisions basées sur la réduction des effets nocifs signifie analyser honnêtement tous les côtés de l’équation : l’aide que peuvent apporter les médicaments lorsqu’une vie semble hors contrôle, à quel point ces mêmes médicaments peuvent être risqués, et les différents choix et alternatives. Toutes les décisions impliquent un processus d’expérimentation et d’apprentissage, y compris un apprentissage à partir de ses erreurs et un changement d’objectifs en cours de route. La réduction des effets nocifs accepte tout cela, car elle considère que l’essence de n’importe quelle vie saine est dans la capacité à renforcer son autonomie.
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Sommaire

I. Introduction

II. Réduction des effets nocifs

III. Nous sommes tous différents

IV. Regard critique sur les 'troubles mentaux' et la psychiatrie

V. Sevrage - introduction

VI. Psychotropes et cerveau

VII. Risques des psychotropes pour la santé

VIII. Effets du sevrage

IX. Avant de commencer un sevrage

X. Stratégies alternatives

XI. Etape par étape

XII. Considérations spéciales

XII. Perspectives

Annexes : Bibliographie et remerciements


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