Considérations spéciales
J’ai l’impression que quelqu’un est en surmédication, que dois-je faire ?
Parfois les gens ne réalisent pas qu’ils sont en surmédication, ou bien ils ont du mal à exprimer leurs pensées ou à avoir encore un espoir de changement. Si vous remarquez des tremblements, un sommeil excessif, des raideurs corporelles, un détachement affectif, de l’agitation, une prise de poids importante, ou d’autres signes possibles de l’état de surmédication, ne vous contentez pas de penser que le médecin s’en charge. Soyez un(e) “témoin actif(ve)”. Témoignez votre respect pour la décision de la personne, mais soulevez la question en douceur. Ne jugez pas et ne faites pas de conclusions hâtives, restez-en simplement à ce que vous avez remarqué et demandez à la personne si elle a remarqué la même chose. Demandez à cette personne si elle en a parlé à son médecin et quelle a été sa réponse. Vous pouvez commencer un dialogue au sujet des risques et des bénéfices de ses choix de traitement, et si cette personne est particulièrement introvertie ou passive, vous pouvez envisager d’approcher un des professionnels qui travaille avec elle. Ne laissez pas les préjugés et les craintes qui vous sont propres être des obstacles – vous ne savez pas ce que c’est que d’être cette personne – mais faites en sorte que ce que vous remarquez soit communiqué avec clarté. Aidez la personne à trouver les moyens d’exprimer ce qu’elle pense ; et rappellez-lui qu’il existe des alternatives.
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Se tourner vers l’avenir
La souffrance peut mettre le diagnostic et les traitements au centre de notre identité. Si pendant un certain temps, une attention à la santé mentale peut sauver la vie, il arrive un moment où nous avons besoin de rejoindre la communauté dans son ensemble et de nous concentrer sur nos capacités, nos talents et sur nos contributions positives. Pendant que vous améliorez votre relation aux traitements, demandez-vous : Comment cette crise a-t-elle interrompu ma vie, et qu’est-ce que je souhaite retrouver ? Quels sont mes futurs objectifs ? Où mes rêves me mènent-ils ? Que puis-je offrir aux autres ? Les leçons apprises sont très précieuses, envisagez donc de partager votre expérience. Vous pourriez écrire votre histoire et fermer un chapitre de votre vie pour en commencer un autre.
| Qu’il s’agisse d’arrêter totalement, de diminuer votre traitement jusqu’à un niveau plus satisfaisant ou d’arriver simplement à gagner un plus grand sentiment de maîtrise, revendiquez fièrement un nouveau renforcement de votre autonomie. Être humain ne signifie pas vivre sans épreuves ou cicatrices : il s’agit de suivre et d’exprimer vote vérité la plus profonde. Même si vous êtes diagnostiqué(e), que vous prenez un traitement, ou que vous avez traversé des crises, vous êtes toujours aussi pleinement humain(e) que les autres. Votre souffrance a fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui et il se peut même que cela vous ait rendu plus sage.
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Médicaments sous forme liquide, demi-vie, et pharmacies préparatrices Le passage à la forme liquide d’un médicament permet un meilleur contrôle sur la diminution progressive du dosage; demandez de l’aide à votre pharmacien, certaines marques peuvent être de différentes puissances. Vous pouvez aussi vous diriger vers une “pharmacie préparatrice” (présente sur internet) qui produira des doses de médicament selon vos spécifications. Certains comprimés peuvent être dissous dans de l’eau, et un coupe-pilule peut également être utile (les comprimés à libération prolongée ainsi que d’autres ne doivent pas être coupés ou dissous, il faut donc demander de l’aide à un pharmacien).
La “demi-vie” indique avec quelle rapidité le médicament est éliminé de l’organisme lorsqu’on arrête de le prendre. Des demi-vies plus courtes signifient que le médicament quittera le corps plus rapidement. Les effets du sevrage risquent donc d’être plus forts sous traitements à demi-vie plus courte. Ainsi, il peut être préférable, avant de diminuer, de passer à un traitement de dosage équivalent avec une demi-vie plus longue. De cette façon, on reçoit le même dosage mais par le biais d’un médicament qui quittera l’organisme plus progressivement.
| Les enfants et les médicaments psychotropes De plus en plus de jeunes adultes et d’enfants, et même de nourrissons, reçoivent des diagnostics psychiatriques et sont mis sous traitements psychotropes. La plupart des prescriptions concernent des stimulants contre le "Trouble Déficit de l'attention/hyperactivité" [TDAH], mais aussi des neuroleptiques antipsychotiques et d’autres médicaments. Cette mode reflète le marketing agressif des compagnies pharmaceutiques.
Aucune étude à long terme n’existe sur l’impact des traitements psychotropes sur les enfants. Certains médicaments prescrits ne sont même pas autorisés pour les enfants par l’agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux. Ce n’est que récemment que la psychiatrie a accepté de diagnostiquer des enfants avec des maladies mentales : par le passé ils étaient considérés comme encore en développement avec des personnalités évolutives, et n’étaient pas soumis aux mêmes critères que les adultes.
L’étendue exacte des risques des médicaments psychotropes sur les enfants est inconnue, et les laboratoires n’ont pas été honnêtes. Par exemple, il a fallu des années de pressions avant que l’emballage des antidépresseurs portent une mention légale avertissant qu’ils pouvaient provoquer des suicides, ou des avertissements sur le fait que les médicaments contre le TDAH pouvaient provoquer une dépendance et une psychose.
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Les problèmes de comportements des enfants sont très réels et les familles ont besoin d’aide pour y faire face. Cependant, tenter de résoudre ces problèmes avec des médicaments soulève de sérieuses questions. Contrairement aux adultes, les enfants n’ont pas la possibilité légale de refuser les traitements. Les cerveaux et les corps des enfants sont encore en formation et exceptionnellement vulnérables. Les personnalités des enfants sont très influencées par leur entourage et le soutien qu’ils reçoivent, ce qui rend encore plus difficile l’évaluation de la nature des problèmes de comportements. Certaines familles subissent une pression croissante liée à la compétitivité et aux performances demandées à l’école, qui les poussent à demander l’aide supplémentaire que les médicaments et la reconnaissance de “besoins particuliers” peuvent apporter. L’étiquetage peut engendrer une stigmatisation à vie et créer des attentes qu’un enfant ne peut pas modifier.
Une confusion supplémentaire provient du fait que parfois les enfants avec des troubles du comportement obtiennent de l’attention – punition ou traitement différent – lorsqu’ils se comportent de la façon qui pose problème, ce qui peut finir accidentellement par renforcer ce comportement. Les enfants deviennent aussi parfois les “patients identifiés” de systèmes familiaux qui ont eux-mêmes besoin d’aide pour changer.
| En raison de leur jeunesse, du temps relativement court pendant lequel ils sont généralement sous médicaments, de leur résistance physique et de la façon avec laquelle leurs vies sont supervisées, les enfants sont souvent très aptes à réduire et arrêter les médicaments psychotropes. Le fait de créer des alternatives est souvent synonyme de tentatives et d’erreurs : il faut répondre aux besoins des parents, travailler sur les conflits familiaux, et changer le mode de vie des enfants. Alors que beaucoup des pressions sur les familles sont d’ordre économiques et circonstancielles, les ateliers de compétences parentales et la thérapie familiale se sont avérés efficaces et utiles, comme beaucoup d’autres alternatives, y compris le régime alimentaire, l’exercice physique, le sommeil, l’homéopathie et le contact avec la nature.
Poursuites judiciairesSi vous avez pris un médicament psychotrope et ressenti des effets négatifs, y compris des difficultés de sevrage, vous pouvez peut-être engager des poursuites contre les fabricants du médicament s’ils ont agi de manière incorrecte. Ceci est particulièrement vrai pour les médicaments les plus récents. Au cours des années, des milliers de gens sous médicaments psychotropes ont reçu des dédommagements s’élevant à des milliards de dollars. Contactez un avocat réputé pour plus d’informations.
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Sommaire
I. Introduction
II. Réduction des effets nocifs
III. Nous sommes tous différents
IV. Regard critique sur les 'troubles mentaux' et la psychiatrie
V. Sevrage - introduction
VI. Psychotropes et cerveau
VII. Risques des psychotropes pour la santé
VIII. Effets du sevrage
IX. Avant de commencer un sevrage
X. Stratégies alternatives
XI. Etape par étape
XII. Considérations spéciales
XII. Perspectives
Annexes : Bibliographie et remerciements
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