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Le psychiatre Christian Gaussares et les essais d'antidépresseurs Lundbeck : inculpation de mise en danger

Par Neptune 

le 03/06/2014 

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Un psychiatre d'Arcachon poursuivi après le suicide d'un patient



Mercredi 30 avril 2014, France 3 . Lien vers le résumé de l'émission de FR3

Six mois de prison avec sursis ont été requis mercredi soir contre le docteur Christian Gaussarès, un psychiatre d'Arcachon, poursuivi notamment pour mise en danger de la vie d’autrui. Il avait testé pour le laboratoire danois Lundbeck un antidépresseur sur 21 de ses patients… Or, huit d'entre eux n'auraient jamais dû être inclus dans cette étude clinique, vu leurs antécédents médicaux et les pathologies dont ils souffraient. Un de ces patients s'était même suicidé  en s'immolant par le feu deux mois après le début du traitement.

A la barre, lors d'une audience qui a duré plus de 10 heures, le psychiatre, ancien chef de l'Unité des malades difficiles de l'hôpital de Cadillac, s'est défendu en rejetant la faute sur les autres :

"Ce n'est pas moi qui ai mis mes patients en danger, explique le psychiatre,
mais le laboratoire qui m'a mis en danger"

Le prévenu explique que c'est le laboratoire Lundbeck qui l'a poussé à inclure dans les essais cliniques autant de patients - 21 au total - , alors que l'étude aurait dû porter sur six patients. Il affirme que c'est ce laboratoire aussi qui lui a demandé d'inclure même les patients qui auraient dû en être exclus en raison de leur état de santé.
Concernant cet homme qui a mis fin à ses jours alors qu'il était dépressif et qu'il avait déjà fait une tentative de suicide, le psychiatre répond qu'"il n'était pas au courant".

"Son médecin me l'avait envoyé pour anxiété, pas pour une dépression."

Tout au long de l'interrogatoire, le tribunal a mis en lumière les entorses au protocole, le non-respect des procédures dans le suivi médical. Pour les parties civiles, cette accumulation de violations du protocole était guidée uniquement par l'appât du gain. L'avocat de la partie civile explique :

"Plus il inclut de patients dans ces essais, plus le psychiatre gagne de l'argent, et ça l'amène fatalement à faire prendre des risques pour la santé de ses patients"

Selon l'avocat du médecin, la prise de ce médicament n'est pas la cause du suicide.

"Il y a peut-être des raisons sentimentales ou autres, un suicide par définition est inexplicable"
Finalement, le médicament n'a jamais été commercialisé, mais ces essais ont permis au psychiatre arcachonnais d'empocher 128.000 euros à travers deux associations dont la justice dénonce aussi le fonctionnement nébuleux, puisqu'il est aussi poursuivi pour blanchiment de fraude fiscale.

Le jugement a été mis en délibéré. 

Nous sommes abasourdis par un tel comportement.

1. On ne voulait pas croire qu'un homme qui gagne déjà sa vie bien mieux que la plupart d'entre nous, mette sciemment en danger des personnes fragiles, pour de l'argent, et rien que pour de l'argent, et aucunement pour la recherche.

2. On voudrait croire, naturellement, qu'il s'agit d'un cas isolé, d'un pathétique truand sans foi ni loi.

3. On voudrait croire que les autorités du monde de la psychiatrie partagent notre révolte devant ces faits, et agiront.

Pourtant, les faits nous donnent tort :

1. Les citations montrent que ce homme est de mauvaise foi. Un psychiatre qui dit au juge, à propos d'un patient décédé suite à sa négligence, "je ne le connaissais pas, on me l'avait envoyé pour anxiété", refuse de reconnaitre sa responsabilité, sa négligence et sa vénalité. Il avoue en fait qu'il teste des nouvelles molécules antidépressives, sur des patients qu'il ne connaît pas : antécédents inconnus, vague diagnostic ("anxiété") transmis par un confrère, etc.

2. Le reportage de M6 sur la clinique de Chaulgnes près de Nevers, (1)
(1) voir notre article "Maltraitance d'enfants à la clinique de Chaulgnes"
montre bien que la maltraitance extrême a souvent la même cause : l'argent pour ces psys qui administrent, aux taux de 400 € d'argent public par jour et par malade, des doses ahurissantes de neuroleptiques de l'ancienne génération, et qui de surcroît attachent ces enfants. Et les mêmes alibis : ils déclarent qu'ils "font comme tout le monde" (sic), que c'est la faute des autres ...

3. Ce psychiatre, et, curieusement, ceux qui font l'objet des plus graves condamnations, ont le plus souvent des rôles importants dans la psychiatrie en France.  (2)
(2) Exemples :

Alain Pidolle, chef de clinique, condamné pour viol, alternait son activité entre ses "soins" et sa participation aux instances d'orientation de la santé mentale en France.

Dr L, délégué régional de l'Association Française de Psychiatrie et membre du bureau, condamné pour abus sexuel.

Gérard Massé, chef de service à Sainte-Anne, sommité active des instances pour les réformes de la Santé Mentale en 2009, suspendu pour un an en 2010 par l'ordre des médecins, de retour comme chef de service en 2013.


etc.


Lorsqu'on connaît le tarif (128 000 euros pour 21 patients) de la prestation, et la folie ou la perversité consciente de tant de psychiatres (notre site regorge d'exemples), on ne peut que refuser que les laboratoires achètent ainsi des criminels, ou transforment des idiots, des égopathes ou de simples chercheurs d'or, en criminels.

A l'hôpital de Strasbourg où nous habitons, nous sommes déjà choqués de voir les laboratoires venir tenir des conférences. Ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Aujourd'hui, les pratiques sont mises au grand jour grâce à la ténacité d'une famille qui aime son fils et qui ne veut que justice.

On ne peut pas rester passifs face à ce scandale mis à jour. Nous proposons deux actions, l'une à court terme, et l'autre à moyen terme.

1. De tels agissements sont impardonnables, et ce psychiatre doit être condamné par le public tant qu'il ne l'est pas par la justice pénale et par son ordre professionnel.

La peine requise est évidemment insuffisante, et cette clémence repose sur le fait que le lien de causalité direct ne peut être établi entre le psychiatre et le décès par suicide. C'est un point de vue pénal, dans lequel la relation de corruption par le laboratoire n'a pas été prise en compte comme elle l'aurait du.  Mais, même pour la seule mise en danger, nous trouvons cette peine inefficace. Un automobiliste conduisant à 220 km/h avec 0,5 g d'alcool, sera plus sévèrement condamné, sans même que la mise en danger ne soit suivie d'accident et de décès. Christian Gaussares, pleinement conscient et informé du risque par définition, et par son expérience à Cadillac, a donc fait sciemment courir un danger vital à de nombreuses personnes.   Au niveau professionnel, les articles du Code de la Santé Publique (R4127) sont clairs sur ce cas, et Chrisian Gaussares est passible d'une interdiction définitive d'exercer par l'Ordre des Médecins. Nous attendons que l'Ordre se saisisse de l'affaire. D'autres médecins ont été radiés à vie pour des faits similaires. On peut consulter la jurisprudence sur le site de l'Ordre National des Médecins pour s'en convaincre.  

2. Une nouvelle politique et règlementation des relations entre laboratoires et médecins privés, ou médecins exerçant en institution publique ou privée.

Neptune

Criminel par cupidité : Christian Gaussares, psychiatre
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Question 1 : combien de prisonniers de Cadillac, la prison psychiatrique française de "haute sécurité", ont servi de cobayes sous la direction de ce psychiatre, et avec quelle forme de consentement ?

Question 2 : combien d'autres psychiatres en France mettent en danger la vie de patients avec ce type de comportement vis-à-vis des laboratoires  ?

Question 3 : combien d'autres personnes sont mortes des essais de cet antidépresseur sans qu'on le sache ?

Question 4 : aura-t-on un jour une réponse à ces questions ?

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