800 places non pourvues, de plus en plus de médecins étrangers (1), une profession en situation de dissociation entre soin et contrainte, le divorce entre patients et "soignants".... Nous souhaitions prendre le micro et effectuer ce sondage à la sortie des cours de la Faculté de Médecine de Strasbourg. Le Ministère de la Santé l'a fait pour nous, et ne résistons pas à la tentation de reproduire l'article de Sciences et Avenir, une revue que nous recommandons pour son sérieux, son accessibilité, sa rigueur d'analyse et ses prises de positions étayées. Quelle est la spécialité préférée des étudiants en médecine ?L'ophtalmologie est arrivée en tête des spécialités les plus prisées par les étudiants en médecine ayant réussi les épreuves classantes nationales (ECN), la médecine générale restant parmi les moins attractives, selon une étude publiée par le ministère de la Santé. La radiologie, la dermatologie et la cardiologie bien placéesEn 2013, l’ophtalmologie était la spécialité la plus attractive pour les futurs internes, devant la néphrologie (spécialité médicale visant à prévenir, diagnostiquer et soigner les maladies des reins), selon le tableau dressé par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), en fonction notamment du nombre de postes offerts dans une spécialité, des demandes des étudiants et de leur classement. Suivent la radiologie, la dermatologie et la cardiologie, en tête d'une hiérarchie "stable d'une année sur l'autre", selon la Drees, qui précise que les disciplines les plus prisées "sont, en général, les spécialités médicales dont le mode d'exercice dominant est pour la plupart d'entre elles libéral". La psychiatrie dernière ex-aecoEn bas de tableau se trouve, comme en 2012, un groupe de spécialités "plutôt salariées qui peinent à recruter les internes les mieux classés aux ECN": la génétique médicale, la psychiatrie, la biologie médicale, la santé publique et la médecine générale, devant la médecine du travail, relève l'étude. Avant-dernière en termes d'attractivité, la médecine générale parvient toutefois à recruter "à tous les niveaux du classement" grâce à un nombre de postes plus important, précise la Drees. Comme en 2012, la psychiatrie, la médecine générale, la médecine du travail et la santé publique n'ont pas pourvu tous leurs postes. (2) 59% des internes sont des femmesAutre fait notable, l'inégale répartition des hommes et des femmes selon les spécialités, en raison de préférences distinctes, selon l'étude. Ainsi, si les femmes représentent 59 % des internes en 2013, elle constituent les trois quarts des internes en pédiatrie, en gynécologie-obstétrique en encore en gynécologie médicale. "A contrario, elle sont moins de 40 % parmi les internes en médecine nucléaire, neurochirurgie, chirurgie générale et anesthésie-réanimation", poursuit l'étude. RégionsEnfin, "la mobilité géographique continue d'être importante", plus de la moitié des étudiants changeant de région à l'entrée en 3e cycle. Parmi eux, les deux tiers le font par choix. Montpellier, Lyon, Rennes, Grenoble ou encore l'Ile-de-France figurent parmi les zones les plus attractives et parviennent à pourvoir presque tous leurs postes, contrairement aux "moins attractives (Reims, Antilles-Guyane, Angers, Brest et Nancy)". | L'étude publiée par le ministère de la Santé (1) Non pas que ceci nous pose problème en tant que tel, mais il est évident que, dans la mesure ou une communication très fine et nuancée devrait être la qualité essentielle d'un soignant en psychiatrie, les médecins étrangers et vivant depuis peu dans notre pays, ne constituent pas forcément le choix optimal : ils occupent une majorité de postes dans les hôpitaux secondaires en France. (2) La médecine du travail est la moins choisie des spécialités ; la psychiatrie a l'une des moins bonnes "notes d'attractivité" : sur une échelle où les meilleures spécialités ont une note de 0,11, la pire une note de 0,84, la psychiatrie a une note de 0,68. Notre avisCe classement serait "amusant" si nous ne ressentions directement, sur le terrain, la médiocrité tant humaine que scientifique et médicale, de quantité de psychiatres. Il faudrait déjà réconcilier le public avec la psychiatrie, en commençant par abolir les pratiques archaïques (contention, soins non consentis, rôle policier contradictoire avec celui de soignant) pour rétablir la confiance et l'attractivité. Le 8000eme et dernier étudiant en classement s'est orienté vers la psychiatrie, le meilleur est tout de même 9eme, il reste donc de brillantes vocations, minoritaires. Les salaires sont bas, la charge de travail importante : sans vocation, il ne peut y avoir qu'abandons de poste (au profit du temps passé en congrès divers et multiples), corruption passive par les laboratoires qui vont jusqu'à doubler les salaires, surexploitation du personnel infirmier et soignant, absence de présence, de soin, de finesse dans la relation et l'établissement de diagnostics, et, pour résumer, maltraitance. |
Pourquoi les étudiants français ne choisissent pas la psychiatrie ?
Par Neptune
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