Motif d'admission : le témoignage d'ElodieAvec son accord explicite, le 30 novembre 2014 Bonjour, je souhaite apporter mon témoignage. Pour commencer je m'appelle Élodie, j'ai aujourd'hui 18 ans. J'ai été hospitalisée il y a 3 ans à l'hôpital psychiatrique Charles Perrens à Bordeaux pendant 1 mois et demi. 3 semaines en service adulte, puis 3 au centre de crise pour adolescents (et auparavant deux jours au SECOP, c'est à dire les urgences psychiatriques). J'ai été hospitalisée le 9 décembre 2011. Le 8 décembre, j'absorbais une très forte dose d'antidépresseurs et d'anxiolytiques qui m'étaient prescrits. Le lendemain, je me réveille, enfin qu'à moitié, je suis dans les vapes, des gens s'agitent autour de moi, j'entends ma mère sangloter, appeler des gens. Les pompiers et la police sont là. Ils vont m'emmener à l'hôpital. NON NON NON ! Tout mais pas ça je vous en prie... Ce n'est plus au centre Abadie qui ne veut plus de moi qu'on va m'emmener... c'est à Charles Perrens !Et ce n'est plus au centre Abadie qui ne veut plus de moi qu'on va m'amener... c'est à Charles Perrens ! Je vous en prie pas ca... Et pourtant. Je suis d'abord emmenée aux urgences de l'hôpital généraliste. On me prend ma tension, mon rythme cardiaque, ma glycémie, et tout le tintouin histoire de vérifier que je ne vais pas crever. MAIS MOI JE NE VEUX QUE ÇA VOUS L'AVEZ PAS ENCORE COMPRIS. Je dois attendre qu'une psychiatre vienne me voir et dise quoi faire. Mais j'ai compris ce qu'elle veut faire.. Je me lève, je tente de partir... Des infirmières arrivent et m'attrapent, me plaquent contre le lit, ma tête se cogne, j'ai mal... Je me débats j'en mords une. Elles crient d'aller chercher des contentions. Je ne suis même pas un chien car un chien est mieux traité que celaDes quoi ? Puis là c'est le drame : elles m'attachent au lit !! je continue de me débattre, je ne veux pas... Ils s'y mettent à beaucoup mais ils y arrivent. Me voilà attachée à mon lit, forcée d'uriner dans un bassin, je ne suis désormais plus un être humain, je ne suis même pas un chien car un chien est mieux traité que cela. On finit par me faire une piqure de ce qui était je pense du Tercian. Je somnole pourtant les heures sont interminables. Dans mon demi sommeil j'essaye toujours de me dégager de mes "chaînes". Je parviens à retirer un bras. Plus tard une infirmière à l'air sévère vient, elle me demande si je me suis calmée, je ne réponds pas et pleure en silence comme c'est le cas depuis plusieurs heures. Elle finit par me détacher. Sans le savoir mes parents s'apprêtaient à me faire vivre ce qui restera sans doute la pire période de ma vieJe veux voir mes parents, que font ils pour empêcher tout ça ? J'ai été mise dans un couloir à part des autres patients, histoire qu'ils ne voient pas la cinglée qui s'agite à côté. Finalement une psy arrive. Elle dit à mes parents que je vais être hospitalisée. Et le pire... ils donnent leur consentement. Sans le savoir mes parents s'apprêtaient à me faire vivre ce qui restera sans doute la pire période de ma vie. Je suis transférée aux urgences psychiatriques, j'ai encore mon téléphone à ce moment là et je dis à mon copain de ne pas s'inquiéter, qu'on se verra bientôt et que je l'appellerai le soir même. Si j'avais su... Ils mont pris tout ce que j'avais sur moi à savoir mon doudou et mon portable (...) Il me fout un coup de poing dans le visageLorsque j'arrive aux urgences quelques minutes plus tard, on m'enferme dans une chambre. Seule. Mes parents encore une fois n'ont pas le droit de me voir. Je suis dans une chambre fermée à clef car je suis mineure. Ils mont pris tout ce que j'avais sur moi à savoir mon doudou et mon portable et les ont mis dans un placard fermé à clé. J'attends, encore assommée par le Tercian. Puis mes parents et la psy viennent. Ils ont discuté, je vais être conduite dès que possible dans un service, ils ont contacté le centre Abadie qui ne m'accepte pas en hospitalisation car je suis agitée à ce qu'il paraît. Je commence à protester, encore une fois je tente de partir, je pleure, je crie. Des infirmiers en blouse blanche arrivent, ils me font peur mais peu importe je veux juste m'enfuir même si je suis en pyjama. Ils me plaquent sur le lit, je hurle. Je me débat, je donne des coups de poings, des coups de pieds, j'arrive à me relever. Puis une dizaine d'infirmiers bien costauds arrivent. Je suis collée contre le lit, je ne peux plus rien faire. J'en mords un encore une fois, jusqu'au sang. Et là ... il me fout un coup de poing dans le visage, je sens le sang qui coule le long de mes joues. Je fond en larmes recouverte de sang et bientôt d'urineJe pleure. mais ça semble monnaie courante ici. On me refait une injection de Tercian. Je finis par me réveiller en pleine nuit, je suis à nouveau attachée. Mais cette fois-ci je sens que je ne pourrais même pas réussir à enlever un seul des poignets de contention... Je sens quelque chose de visqueux... J'ai mes règles. Je crie, j'appelle quelqu'un pour qu'on me laisse aller aux toilettes, il faut vraiment que j'y aille ! Quelqu'un vient et me dit de la fermer, sinon Tercian. Même pas le temps de lui expliquer mon problème. Je fond en larmes recouverte de sang et bientôt d'urine. Je n'ai pas pu me retenir. Je me sens déshumanisée. Je ne suis plus rien. Je n'existe plus. Finalement le lendemain matin quelqu'un vient et m'apporte un pyjama (en papier) et une culotte (en filet) propre, ainsi que des protections intimes. Elle me nettoie, me détache un poignet et une cheville et me dit que si je suis sage on me détachera. Que dans quelques heures je rejoindrai le service. On finit par me détacher, on m'amène un petit déjeuner puis on me fait aller à la douche. Cette douche est absolument immonde, malgré ma crasse je n'ai pas envie de me laver, mais je m'exécute. Je repars à ma chambre et j'attends. On m'a encore donnée du Tercian. Un mois et demi d'enfer ponctué par le refus des médecins de communiquer avec moi (...) l'absorption d'une quantité énorme de Tercian, un œdème pulmonaire dû à celui-ci (...) "Si tu commences à chouiner je t'attache directJe finis par être transférée dans un service adulte car il n'y a pas de place au centre de crise pour ados. J'ai 16 ans. Je vais me retrouver avec des adultes de 40 ans et plus. Il n'y avait qu'une fille de 18 ans, adorable somme toute. J'arrive donc dans le service, je n'arrive pas à marcher, on doit me soutenir, d'après mes souvenirs et les témoignages de mes parents et copain, j'avais constamment le regard vide, la bouche légèrement entrouverte et je bavais beaucoup. Voilà l'image parfaite de l'internée psychiatrique. Je ne vais pas vous raconter la suite de mon séjour car ça serait trop long mais ce fut un mois et demi d'enfer ponctué par le refus des médecins de communiquer avec moi, l'absorption d'une quantité énorme de Tercian, un œdème pulmonaire dû à celui-ci, et la tentative de suicide d'un des patients du service adulte. Des menaces des infirmiers au centre ados telles que : "si tu commences à chouiner je t'attache direct" "c'est pas en pleurant que tu vas sortir". Mais j'ai vite compris. L'HP ne m'a pas aidé et m'a laissé cette sensation horrible que je conserverai toujours : celle d'être une minable, une moins que rien, de ne pas valoir le coup de vivre.J'ai fait mine pendant plus de 3 semaines d'aller bien, j'ai souris et ça a fini par payer j'ai pu sortir. Mais cette hospitalisation ne m'a apportée que du mal : j'en suis ressortie anorexique. J'ai fait une nouvelle TS deux mois plus tard et j'ai commencé à beaucoup plus me mutiler qu'avant. Voilà les souvenirs que je garde de Charles Perrens. Pire qu'une animalisation de la personne, une déshumanisation, la sensation de n'être rien, personne, pire qu'un animal car comme je l'ai déjà dit nombre d'animaux sont mieux traités que la façon dont je l'ai été. L'HP ne m'a pas aidé et m'a laissé cette sensation horrible que je conserverai toujours : celle d'être une minable, une moins que rien, de ne pas valoir le coup de vivre. Elodie | L'hôpital Charles-Perrens à Bordeaux Le site internet est à l'image des soins : bâclé, du travail d'amateur. Même le plan de l'hôpital est illisible (il a la même taille sur le site !) La charte du patient : le minimum syndical, date de 2000. Elle ne dit strictement rien. Alain de Riccardis, Directeur, répondant aux journalistes devant sa bibliothèque Programme d'amélioration continue de la Qualité et de la Sécurité des Soins 2011-2015 (PACQSS) Objectif No 1 : "Gestion des évènements indésirables (EI) : poursuivre le déploiement de l'analyse des causes" Ndlr : le terme "évènement indésirable" concerne tous les dysfonctionnements (fugues, décès, agressions, plaintes, aggravation d'état, indisponibilité de places et de personnel etc.). Entre 2011 et 2015 on va donc "poursuivre le déploiement de l'analyse des causes". On imagine donc qu'entre 2016 et 2020 on "terminera le déploiement de l'analyse des causes", qu'en 2021-2025 on "réfléchira à des principes de base pour une méthode de priorisation de l'étude de solutions à ces causes ", pour aboutir, entre 2026 et 2030, etc etc. De quoi tenir jusqu'à la retraite et passer les certifications sans encombres. | ||
Le secteur couvert par le Centre Hospitalier Charles Perrens de Bordeaux. | Des avis contradictoires ou complémentaires peuvent nous être communiqués publiquement (bouton "répondre") ou par email, que nous publions uniquement s'ils sont émis par des personnes ayant été patient(e)s de ces lieux, en spécifiant bien la référence à cet article. Ils seront publiés en respectant l'anonymat si vous le demandez. Nous diffusons des témoignages difficiles et sévères. Souvent révoltés, nous ne sommes toutefois pas motivés par la colère, ni par volonté de nuire aux personnes, qui appliquent un système parfois contre leur gré. Même si nous avons nous-même vécu ce que les témoins racontent. Nous voulons par ces descriptions, que l'on prenne plus de soin. Que les personnes devant se rendre dans ces lieux soient vigilantes, Que les médecins prennent conscience des effets de certaines pratiques mécaniques, déshumanisantes, désocialisantes et finalement iatrogènes, Que les personnes découvrant cet univers réfléchissent avant d'y conduire un proche. Et qu'elles restent, justement, très proches et vigilantes avant, pendant et après le séjour. En diffusant aussi des descriptions de lieux de bientraitance, nous voulons montrer que c'est possible, ici et maintenant, et pour tous. Neptune. |
Maltraitance à l'hôpital psychiatrique Charles Perrens de Bordeaux - 2011
Par Neptune
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Dernière édition par Neptune le 8/1/2016, 20:41, édité 22 fois
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Un lecteur dont nous devons préserver l'anonymat pour cause de procédure en cours a écrit:Non Élodie ! Vous n'êtes pas une minable. Vous n'êtes pas une moins que rien. Vous êtes vous-même. Vous n'êtes pas ce que ces prédateurs pensent de vous. Vous êtes une personne courageuse et intelligente. Parce que vous parlez. Parce que vous témoignez. Parce que vous dites ce que vous pensez utile pour vous dans votre résistance pour vivre dans la dignité avec votre identité personnelle.
Bon courage !
Pour ma part Charles Perrens m'a détruit la vie. Mon père a été interné là bas en 1993 pour une dépression et schizophrénie, ils l'ont jugé apte à sortir et un mois après il s'est suicidé.
Ma grande soeur y a été internée l'an dernier elle souffrait de schizophrénie , elle n'est jamais sortie de l’hôpital puisqu'ils l'ont tué au bout de 3 semaines. Et moi je dois continuer à vivre.
Un seul conseil à donner à ceux qui veulent y interner leurs proches : Réfléchissez y 1000 fois avant de les y interner.
Je t'apporte mon soutien et je confirme que des infirmiers, (particulièrement un pseudo responsable) des urgences sont des incompétents en matière d'humanité, en effet voici 1 an j'ai été hospitalisé suite à une TS, j'avais bu pour me donner du courage, je souhaitais être écouté pour pouvoir me soulager de mon mal, je me suis retrouvé "coincé" assise sur une chaise dans un couloir, toutes porte fermé à 2 heures du matin, motif, manque de place! j'ai appelé, ils passait en me regardant indifférent sans me parler à travers la petite fenêtre, au bout de 3 heures ou plus, je me suis mise en colère et là ils ont appeler à police et je me suis retrouvé en garde a vue, "pour ivresse sur la voie publique", j'ai écopé d'une amende de que j'ai contesté, et au tribunal, un an après. Sa se dit infirmiers, il sont sous serment et dés qu'il y a un problème ils appel les flics, je précise que je n'est monter aucune violence, que j'était au URGENCE,(et non sur une voie publique) que c'était leurs bouleaux de me prendre en charge, en sortant le lendemain du poste de police, j'étais DEGOUTER. Courage Elodie <3
merci pour vos réponses
Prise en charge par l'institution psychiatrique, je n'ai pas eu á m'en plaindre car je suis tombée dans un bon service et sur un bon médecin
Pour autant, je compatis profondément. En lisant ton témoignage, j'en ai encore le souffle coupé. je suis en rage, et je ne trouve pas de mot pour exprimer mon indignation. Je suis incapable de comprendre le comportement des soignants qui t'on accueillie, à moins qu'ils soient tout simplement sadiques et qu'ils prennent un plaisir diabolique á faire souffrir leurs patients. Comme l'on dit d'autre témoignes, tu as été très courageuse de t'exprimer sur ce forum, et tu montre que tu as toute ta raison. Mais tu ne dois pas en rester là. Tu peux et tu dois faire remonter cela le plus haut possible (si opportun, au président de la république actuel, Macron...). Ces médicastres doivent faire l'objet d'une sanction exemplaire car je suis sûre qu'ils outrepassent - de loin - leurs limites. Tu n'as pas le droit de laisser passer cela. " Si tu recommence à chouiner, je t'attache direct"... Je crois halluciner. Bonne chance.
PS : Tu peux peut-être aller plus loin et lancer une pétition sur www.change.org pour que justice te sois rendue, ils sont souvent très réactifs et conduise souvent à des victoire á l'échelle nationale !
Oui vous avez raison maltraitance a charles perreins !
Moi a cause d une vie compliquée avec un ex j ai fait une tentative de suicide et pourtant je ne suis pas folle ! On m a fait foutu a charles perreins comme une merde ! C est une prison une cellule ! Pitié !moi aussi attachée lavage de cerveau il oblige de prendre des traitements les spychiatres ce sont des barges
Moi je faisais semblant de prendre les cachets
Au premier ca m avait rendu dingue donc les cachets dans les chaussures et refusée tout liquide
Au bout du 3eme rdv au spy soit disant qu il me trouvais mieux avec le traitement alors je ne le prenais pas ! Dans mes moustaches j ai bien rit ! Ils se sont apercu que j etais consciente de la manipulation des patiens je derangeais ! Heureusement que j ai une force de caractere et je suis intelligente je suis sortie au bout de 12jours mais je pouvais sortir plus tot et ces fumiers le savaient ils font tout pour garder les makades longtemps a raison de 800e par jour plus les traitements ça rapporte du fric ! C est honteux ! Et j avais même envie porter plainte ! C est l enfer mais
Les patients et les familles se font manipuler par ces salopards ! Un systeme de pourri
J'ai donc aussi subi la colère et la frustration de certain membre de l'équipe soignante mais j'ai été très surprise et indignée sur le fait que les infirmiers et les aides soignants ainsi que le médecin responsable du service, infantilisent des adultes et des personnes âgées. On nous traite pas comme des patients en souffrance mais comme des enfants qui feraient des bêtises. La seule chose qui m'a réellement aidé dans ce centre c'est la routine obligatoire de l’hôpital (médicaments à 8h, petit déjeuner à 8h30, repas à 12h, et 19h etc) j'ai donc repris un rythme de vie, moi qui en avait pas à cause d'une depression sevère.
Pour ma part je ne souhaite jamais remettre les pieds là bas.
j'ai bien lu les témoignages précédents sur les maltraitances physiques, je ne suis pas entièrement d'accord car il est évident que si une personne résiste et qu'elle est un danger pour ses proches et elle même il faut pouvoir la controler, plus vous etes violents plus ils auront du mal à faire leur boulots...
PolieCha a écrit:Personnellement j'ai également était admise à Charles Perrens suite à une seconde TS, certes la plupart des infirmiers des bureaux de santé mental sont froid et sèvère, certains n'ont aucune patience avec les malades, Ils sont vite agacés et très peu à l'écoute (un matin, j'ai dit à une infirmière que j'allais très mal et que j'aurai voulu ne pas me reveiller, elle m'a seulement répondu que c'était faux et que j'allais bien avant de tourner les talons et de partir) mais j'ai eu la chance d'avoir 3 infirmiers (oui seulement 3 sur toute l'équipe) qui faisaient bien leur boulot.
J'ai donc aussi subi la colère et la frustration de certain membre de l'équipe soignante mais j'ai été très surprise et indignée sur le fait que les infirmiers et les aides soignants ainsi que le médecin responsable du service, infantilisent des adultes et des personnes âgées. On nous traite pas comme des patients en souffrance mais comme des enfants qui feraient des bêtises. La seule chose qui m'a réellement aidé dans ce centre c'est la routine obligatoire de l’hôpital (médicaments à 8h, petit déjeuner à 8h30, repas à 12h, et 19h etc) j'ai donc repris un rythme de vie, moi qui en avait pas à cause d'une depression sevère.
Pour ma part je ne souhaite jamais remettre les pieds là bas.
j'ai bien lu les témoignages précédents sur les maltraitances physiques, je ne suis pas entièrement d'accord car il est évident que si une personne résiste et qu'elle est un danger pour ses proches et elle même il faut pouvoir la controler, plus vous etes violents plus ils auront du mal à faire leur boulots...
Je ne suis pas d'accord, en tant qu'aide-soignant-e, vous êtes censé-e-s être formé-e-s (en pratique, la formation n'est toujours de la meilleure qualité), et il existe de nombreuses alternatives à la contention mécanique dans une situation violente. Il y a des formations à la désescalade, on peut discuter avec le patient. Il existe des formations pour ça, qui sont parfois appliquées avec succès.
on ne vous (je parle en général, je présume que vous n'êtes pas aide-soignant-e) demande pas d'être négociateur-trice de police, simplement d'essayer de calmer la situation. Si la seule réponse des aide-soignant-e-s à une violence, physique ou verbale, est la contention, solution violente, humiliante et dégradante dans une immense majorité des cas, c'est très décevant, "tu me fais mal, je te fais mal", des enfants de 3 ans en sont capables ça, désolé, mais j'attends mieux des aide-soignant-e-s. La violence n'est pas une réponse adéquate à la violence, si les aide-soignants, qui sont en charge de l'établissement, utilisent la violence pour résoudre les problèmes, les patients, surtout ceux influencables, vont intégrer que la violence est la solution, et donc mettront en place cette solution à chaque problème ou dès qu'ils sont insatisfaits. On est TRES influencés par le milieu dans lequel on vit et on évolue. Au contraire! Il faut être calme et calmer la situation! Sans recourir à la violence, physique ou verbale, et sans humilier les patients, les aide-soignant-e-s devraient être un exemple à ce niveau là.
A leur décharge, ils sont souvent en sous-effectif, mal formé-e-s, etc. Mais l'usage de la contention reste infâme et à éviter dans tous les cas.
Je peux essayer de vous retrouver un exemple, où des policiers américains abattaient systématiquement des personnes souffrant d'une certaine maladie psychiatrique losqu'elles intervenaient chez elles. Ensuite, les policiers ont été formés, à la désescalade et à ce genre de cas, bilan, plus de morts dans les interventions après formation (il devait y avoir 6 morts par ans dans une région des états-unis avant). Mes souvenirs ne sont pas exacts, mais si je me souviens bien, on peut voir dans la vidéo une personne hystérique ayant mis le jeu à son matelas, et un policier arrive et engage la conversation "qu'est-ce qui se passe? Tu as mis le feu à ton matelas?", etc.
Alors qu'avant la formation, la situation aurait finie avec quelques tirs à balles réelles.
Je vous souhaites Elodie beaucoup d'amour afin que votre douleur s'attenue jusqu'à s'estomper complètement afin que cette période de votre vie ne soit qu'un très loin souvenir.
Pas étonnant qu'une personne se débatte face à la contrainte psychiatrique. On s'étonne, on craint la violence... Mais de qui vient la violence ? De la psychiatrie ou d'Élodie ? Qui a cherché à restreindre les libertés de l'autre ?
Ce n'est pas de cette manière et en prescrivant des pseudo-médicaments qu'on aide une personne qui a des tendances suicidaires. Qu'on se le dise une bonne fois pour toutes : LA PSYCHIATRIE N'A JAMAIS PROUVÉ QUE LES TROUBLES PSYCHIQUES VENAIENT D'UN DYSFONCTIONNEMENT NEUROCHIMIQUE. C'est un mythe, un mensonge qui sert à dorer le blason de la profession qui, à une époque, n'était pas vraiment considérée comme une médecine qui se respecte. Et puis, quand on se penche un peu plus sur la question, on réalise que la psychiatrie déconsidère et occulte certains éléments du neurofonctionnement de l'humain. De l'humain, parce que ça ne se limite pas au cerveau, loin de là !
Rien ne justifie que des parents expédient leurs mômes en psychiatrie, quelles que soient leurs intentions. La grande majorité des psychiatres n'écoute pas, elle prescrit. La grande majorité des psychiatres ne soigne pas, elle punit.
"Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale que d'être bien adapté à une société malade." Bien adaptés sont les pompiers, les infirmiers et les psychiatres, même si certains d'entre eux ont du mal à se faire au métier. Qui est malade ? Posons-nous la question. Entre le perturbé qui vit un état de crise et le psychiatre qui déchaîne ses frustrations sur le patient, qui est malade ? Qui nuit à la santé de l'autre ? Qui enferme, contentionne, lobotomise ? Qui a le pouvoir sur l'autre ? Et qui, oui qui, par-dessus tout, est orgueilleux ? Bref, je vais m'arrêter là.
Que chacun reste à sa place dans cette histoire.
Par hasard donc je tombe sur ce témoignage d'élodie en unité adulte. Un témoignage qui m'horrifie, me révolte, tout autant que celui de cette femme qui ose lui répondre en s'adressant à elle "votre témoignage n'est que de l'interprétation"...Donc à cette personne qui a déjà été aussi humiliée par cette triste experience en psychiatrie, on vient, sous couvert en plus d'une ecoeurante empathie, lui répondre qu'elle a pu penser qu'à cause d'une confusion de son esprit, qu' être frappée au visage n'était qu'une interprétation, et en plus pour son bien??? aurait-elle aussi eu un problème d'audition quand on lui dit "si tu te plains on t'attache"? que c'est à mettre sur le compte de son jeune âge???...Je me demande même si le témoignage de cette femme est réel tellement il est répugnanent, tellement il est irrespectueux.
Moi je n'ai pas 18ans mais 40. J'ai été dans un service psychaitrique "soft" au RME mais j'ai pu tout de même m'y faire de mon idée de l'hopital psychiatrique. Que ça puisse en aider certains c'est possible -à prouver, j'essaye de me le prouver-, que ça puisse aggraver les choses tout autant, voire davantage. C'est aussi mon experience qu'on y est humilié, car infantilisé .je n'ai pas subi de violences physique d'ou le terme de "soft" mais j'estime y avoir vécu des maltraitances psychiques. Quand tout ce dont vous avez besoin c'est d'écoute et qu'on vous répond par des cachets qui assomment, quand vous avez besoin d'humanité plus qu'à aucun autre moment de votre vie, et que vous êtes face à des robots qui ne sortent pas de leurs livres de psychiatrie, quand vous avez besoin de retrouver le gout de vivre et que vous êtes enfermés dans un lieu glauque où tout est mort....comment aller mieux si ce n'est en pensant aux êtres chers à des bribes de ce qui peut aider à sortir de l'eau? ce qui est exterieur à ce triste endroit en somme. Et aussi la faculté d'avoir un libre arbitre, ce qui est difficile en étant sur-médicamenté, en ne cotoyant que des soignants qui nient vos ressentis, les mettent sur le compte de votre pathologie . Moi j'ai eu la chance d'avoir ça, ma lucidité et cette bouée qui flottait quelque part à la surface, mes proches. Si on n'a pas cette chance, alors....oui, il se peut qu'on puisse y mourrir, pas physiquement peut être mais psychiquement. Qu'on en ressorte bien pire que l'état si pire soit il que celui dans lequel on y est rentré. Les cachets ne sont qu'un leurre temporaire.
Je remercie énormément sarbacane de na pas avoir laissé sans suite le post après le commentaire de cette femme. D'avoir pansé la blessure d'élodie. tout le monde te soutient, mademoiselle, et un commentaire du type de celui de cette anonyme (même pas un pseudo pour la rendre plus humaine) est celui que tu as déjà surement trop entendu et n'a rien à faire ici. Il n'y pas d'age pour faire de tristes experiences hélàs et ton témoignage est tout aussi valeureux et objectif qu'un autre. Oui les psychiatres que j'ai pu rencontrer là bas sont imbus de leur profession, alors que tout n'est pas neurochimique dans un trouble psychique (je note; merci sarbacane ).Oui c'est révoltant car il s'adressent à des personnes en faiblesse, en plus, et qu'ils ne font pas preuve d'empathie, à aucun moment. Un robot ne va pas soigner un trouble humain. Il peut faire des statistiques ça c'est vrai, et vous les rabacher, ainsi que vous ressortir tous ses cours de fac par coeur.
J'espère que tu as pu prendre soin de toi, depuis tout ça...que tu as pu calmer ta colère, que la vie t'a offert de belles rencontre, et l'envie de participer à son jeu.
Permettez que je réponde à votre témoignage.
Je suis heureuse que vous ayez eu une bonne expérience de l'institution psychiatrique. Ceci étant, je ne vois pas ce qui peut vous amener à réduir le témoignage d'Élodie à de l'interprétation. Lisez les faits concrets évoqués. Les coups de poings au visages faisant couler du sang, les "ferme-la sinon Tercian", les "on te détachera si tu es sage", " si tu commence à chouiner je t'attache direct", "c'est pas en pleurant que tu vas sortir" et surtout l'oedème pulmonaire causé par le Tercian (maladie potentiellement mortelle !) et le refus des médecins de consulter, ce N'EST PAS de l'interprétation. CE SONT des REALITES et des manquements graves. Veuillez à l'avenir lire les témoignages de détresse que vous commentez et surveiller vos propos. Je vous remercie.
Après avoir pu observer ce qui se passe en psychiatrie, mon constat est le suivant: le but des psychiatres est de psychiatriser à vie le plus grand nombre possible de personnes. Plus ils trouvent de "malades mentaux", mieux c'est. Personne n'est fou dans l'histoire. Les victimes ciblées sont la plupart du temps des personnes isolées, ou en conflit avec leur famille dont un membre veut les faire interner, des personnes fragilisées. Les psychiatres posent le diagnostic (faux) à la tête du client. C'est la loterie. Ensuite, distribution de poison appelé "médicament", qui consiste à rendre la victime malade physiquement et mentalement. Et c'est ainsi que les psychiatres fabriquent des malades mentaux. L'HP est un endroit où on fabrique des cinglés, des traumatisés, des suicidaires, des tueurs, des psychopathes etc Il n'y a aucune intention de "guérir" qui que ce soit. Le but est plutôt de faire tourner la boutique, plus il y a de clients, mieux c'est. Telle est la vérité.