Le contexte
Trop souvent, nos adhérents relatent des signatures apposées dès les premiers jours d'internement, sur des documents qui leur sont présentés comme de simples "formalités". Leur état d'abrutissement par les psychotropes administrés à haute dose pendant cette période, ne leur permet la plupart du temps même pas de lire, a fortiori d'analyser la portée des documents en question. Souvent ils sont réveillés de leur première nuit de vraie sommeil, rien que pour signer ces documents.
C'est fait exprès : par ces documents les hôpitaux maltraitants vous font signer ce qui les arrange pour vous "soigner". Voici des exemples rencontrés ces derniers mois :
- Un souhait de ne pas comparaître en personne devant le juge des libertés et de la contention (1)
- La désignation d'une personne de confiance de leur choix (2)
- Une demande de mise en curatelle ! (3)
Et, comme l'a découvert le public lors du reportage sur l'hôpital Sainte-Anne, dans le contexte d'une dépression résistante et d'une sédation manifeste de l'intéressé :
- Un consentement à subir des électrochocs (2)
- etc.
Nous sommes régulièrement sollicités par les proches, inquiets des portées de documents dont ils ne savent rien, si ce n'est que "on m'a fait signer des papiers à mon réveil, je n'étais pas en état de savoir de quoi il s'agissait". Comme décrit ci-dessus, l'inquiétude est légitime, et nous pensons que la rétractation doit être systématique : appliquons nous aussi le "principe de précaution".
La loi permet, dans les 7 jours après une signature, de se rétracter par lettre simple, de toute signature vous engageant. La rétractation annule de facto l'accord et la validité de la signature initiale. Si il y a parmi ces signatures un document que vous tenez à garder valable (par exemple une vraie désignation de tiers de confiance réellement approuvée par l'intéressé), alors précisez "à l'exception de" + description assez précise du document que vous maintenez.
Lettre-type
A recopier ou à télécharger
Garder impérativement un double signé et tamponné par l'hôpital : si vous faites ce papier sur place, exigez d'avoir une photocopie de votre lettre avec un tampon de l'hôpital. Sinon, faites le en recommandé, depuis l'extérieur de l'hôpital. Trop de documents disparaissent en effet des dossiers médicaux et administratifs.
Prénom NOM
(adresse)
a:
Monsieur le Chef de Service de l'Unité __________________
Monsieur le Directeur de l'Hôpital __________________
(adresse de l'hôpital)
A _________________, le __/__/____
Je, soussigné _________ __________, me rétracte par la présente de toute signature que j'aurais pu apposer à tout document entre le __/__/____, ma date d'admission en soins psychiatriques, et le __/__/____, étant donné que pendant cette période j'étais extrêmement diminué intellectuellement et physiquement du fait des doses de psychotropes que l'on m'a administré.
Fait à ___________, le __/__/__, pour servir et valoir ce que de droit
Sommaire du chapitre "Lois et procédures"
(1) Voir Strasbourg : mainlevée de l'hospitalisation psychiatrique abusive de Simon
(2) Voir Sainte-Anne, Hôpital Psychiatrique, Paris, 4 ans après le film
(3) CHS de Thuir, Pyrénnées Orientales, adhérent n'ayant pas souhaité publier un témoignage, preuves conservées
- Changer de psychiatre ou d'hôpital
- Désigner un tiers de confiance - lettre type - Loi Kouchner L1111-6
- Signature forcée ou inconsciente de documents à l'hôpital psychiatrique: que faire ?
- Obtenir la levée d'une mesure d'hospitalisation psychiatrique sans consentement à la demande d'un tiers (ASPDT ex HDT)
- Obtenir la levée d’une mesure de soins psychiatriques sans consentement pour non respect de la loi L3222-5-1 de 2016 sur la contention et l’isolement
- Obtenir la levée du "programme de soins" psychiatriques contraignant et imposé à domicile
- Porter plainte contre un hôpital psychiatrique
- Témoignage : comment je me suis évadée d'un hôpital psychiatrique