Trouble dissociatif non spécifié
Texte intégral. Cette catégorie est destinée à des troubles dont la caractéristique principale est un symptôme dissociatif (c.-à-d. la survenue d'une perturbation touchant des fonctions normalement intégrées comme la conscience, la mémoire, l'identité ou la perception de l'environnement) mais qui ne répondent aux critères d'aucun des troubles dissociatifs spécifiques.
On peut donner les exemples suivants :
- Tableaux cliniques identiques à celui du trouble dissociatif de l'identité mais qui ne répondent pas à la totalité des critères de ce trouble. Cela peut être le cas par exemple si
a) il n'y a pas deux états de personnalité distincts ou plus,
b) ou si il n'y a pas d'amnésie pour des souvenirs personnels importants. - Déréalisation sans dépersonnalisation chez l'adulte.
- États de dissociation chez les sujets qui ont été soumis à des manœuvres prolongées de persuasion coercitive (lavage de cerveau, redressement idéologique, endoctrinement en captivité).
- État de transe dissociatif (1) : perturbations de l'état de conscience, de l'identité ou de la mémoire se produisant une fois ou bien de façon épisodique, propres à certains lieux et à certaines cultures. La transe dissociative implique un rétrécissement du champ de perception de l'environnement proche, et des comportements ou des mouvements stéréotypés que les sujets ressentent comme échappant à leur contrôle. Dans l'état de possession, il y a, à la place du sentiment de son identité propre, une identité nouvelle, ce qui est attribué à l'influence d'un esprit, d'une puissance, d'une divinité ou d'une autre personne, et peut s'accompagner de mouvements stéréotypes "involontaires" ou d'une amnésie. C'est peut-être le trouble dissociatif le plus fréquent en Asie. L'Amok (Indonésie), le Behainan (Indonésie), le Latab, (Malaisie), le Pibloktoq (Arctique), l'Ataque de Nervios (Amérique Latine) et la possession (Inde) en sont des exemples connus. Le trouble dissociatif ou l'état de transe ne fait pas partie de pratiques collectives culturelles ou religieuses largement admises (voir en annexe "critères proposés pour la recherche").
- Perte de conscience, stupeur ou coma qui ne peuvent pas être attribués à une affection médicale générale.
- Syndrome de Ganser(1) : réponses approximatives aux questions posées (p. ex., « 2 plus 2 égalent 5 ») en dehors d'une amnésie dissociative ou d'une fugue dissociative.
(1) Les codes de la CIM-10 permettent de distinguer la stupeur dissociative (F14.2), l'Etat de transe dissociatif (F44.3) et le Syndrome de Ganser ( ,44.80) ( N.d.T.).
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