Trouble somatoforme indifférencié
Symptômes et critères de ce trouble au sens du DSM-IV - qui a créé cette "catégorie résiduelle" pour les cas où le diagnostic d'un autre trouble somatoforme n'a pas pu être fait de manière claire - et qui donne donc des critères "bas" de diagnostic.
Texte intégral.
Caractéristiques diagnostiques
Critère A
- La caractéristique essentielle du trouble somatoforme indifférencié est l'existence d'une ou de plusieurs plaintes physiques...
Critère D
- ...qui persistent pendant au moins 6 mois.
Critère B
- Les plaintes les plus fréquentes sont une fatigue chronique, une perte d'appétit, ou des symptômes gastro-intestinaux ou génito-urinaires. Ces symptômes ne peuvent s'expliquer complètement ni par une affection médicale générale connue ni par les effets directs d'une substance (p. ex., les effets d'un traumatisme, l'utilisation d'une substance, ou les effets secondaires d'un médicament), ou alors les plaintes physiques ou l'altération du fonctionnement qui en résulte sont nettement disproportionnées par rapport à ce que laisseraient prévoir l'histoire de la maladie, l'examen physique ou les examens complémentaires.
Critère C
- Les symptômes doivent être à l'origine d'une souffrance cliniquement significative ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.
Critère E
- On ne fait pas le diagnostic si les symptômes sont mieux expliqués par un autre trouble mental (p. ex., un autre trouble somatoforme, une dysfonction sexuelle, un trouble de l'humeur, un trouble anxieux, un trouble du sommeil, ou un trouble psychotique).
Critère F
- Les symptômes ne sont pas produits intentionnellement et ne sont pas feints (comme dans le trouble factice ou la simulation).
Il s'agit d'une catégorie résiduelle, prévue pour les tableaux cliniques somatoformes persistants qui ne répondent pas à l'ensemble des critères de l'un des troubles somatoformes spécifiques (p. ex., le trouble somatisation). Il faut s'assurer avec une attention particulière que le tableau clinique ne répond pas aux critères du trouble somatisation, car les éléments anamnestiques fournis par l'interrogatoire des sujets qui présentent ce trouble varient typiquement d'un examen à l'autre (c.-à-d. qu'ils rapportent lors d'une première évaluation une symptomatologie somatique insuffisante pour répondre aux critères, alors qu'elle est suffisante pour répondre à l'ensemble des critères une autre fois). Tous les exemples de symptômes énumérés dans les critères du trouble somatisation ou d'un autre trouble somatoforme peuvent s'y rencontrer. Il peut y avoir un symptôme unique, comme des nausées, ou bien, plus souvent, de multiples symptômes physiques. Les plaintes physiques chroniques et inexpliquées conduisent fréquemment à des consultations médicales, habituellement auprès d'un médecin généraliste.
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Caractéristiques liées à la culture à l'âge et au sexe
Des symptômes médicalement inexpliqués et une inquiétude à propos de la santé physique peuvent constituer des expressions idiomatiques (ndlr: idiomatique : expression d'un usage typiquement propre à la culture) de souffrance ou de détresse, propres à une culture, en rapport avec une grande variété de problèmes personnels et sociaux, sans traduire nécessairement un état psychopathologique.
C'est chez les jeunes femmes de niveau socio-économique inférieur que l'on observe la plus grande fréquence des plaintes somatiques inexpliquées, mais ces symptômes se voient à tout âge, chez les hommes et les femmes, et dans tous les groupes socioculturels. La « neurasthenie », syndrome décrit fréquemment dans de nombreuses régions du monde, caractérisé par la fatigue et la faiblesse, est classée comme trouble somatoforme indifférencié dans le DSM-IV si les symptômes durent plus de 6 mois.
Évolution
L'évolution de chaque plainte somatique inexpliquée est imprévisible. Fréquemment un diagnostic d'affection médicale générale ou d'un autre trouble mental est finalement porté.
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Diagnostic différentiel
- Se reporter également au diagnostic différentiel du trouble somatisation. Ce qui différencie le trouble somatoforme indifférencié du trouble somatisation est qu'il faut, pour porter le diagnostic de trouble somatisation, une multiplicité de symptômes, d'une durée de plusieurs années et un début avant l'âge de 30 ans. Les sujets présentant un trouble somatisation racontent leur histoire d'une façon typiquement inconsistante et contradictoire si bien qu'ils peuvent, lors d'un premier entretien, rapporter de nombreux symptômes et répondre aux critères diagnostiques du trouble somatisation, tandis qu'à à une autre occasion ils rapporteront beaucoup moins de symptômes et ne répondront plus entièrement aux critères. Si les plaintes physiques ont duré moins de 6 mois, il faut faire un diagnostic de trouble somatoforme non spécifié.
- Il ne faut pas porter le diagnostic de trouble somatoforme indifférencié si les symptômes sont mieux expliqués par un autre trouble mental. Les autres troubles mentaux qui comportent fréquemment des plaintes somatiques inexpliquées sont le trouble dépressif majeur, les troubles anxieux, et les troubles de l'adaptation.
- A la différence de ce que l'on observe dans le trouble somatoforme indifférencié, les symptômes physiques des troubles factices et de la simulation sont produits intentionnellement ou sont feints. Dans le trouble factice, la motivation est de jouer un rôle de malade et d'obtenir la prescription d'examens médicaux et d'un traitement, alors que dans la simulation apparaissent des motifs plus extérieurs, comme obtenir une compensation financière, se soustraire à une obligation, fuir des poursuites judiciaires, ou se procurer des drogues ou des médicaments.
Correspondance avec les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10
Les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10 et les critères diagnostiques du DSM-IV sont presque identiques.
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