Caractéristiques diagnostiques
Critère A
La caractéristique essentielle de la pyromanie est le fait de mettre plusieurs fois le feu de manière délibérée et réfléchie.Critère B
Ces personnes éprouvent une tension ou une excitation émotionnelle avant l'acte.Critère C
Il y a une fascination, un intérêt, une curiosité ou une attirance pour le feu et pour tout ce qui s'y rapporte (p. ex., matériel, utilisation, conséquences).Critère D
Ces sujets figurent souvent parmi les badauds quand il y a un incendie dans leur quartier ; ils déclenchent parfois de fausses alarmes et ils se passionnent pour les institutions, les équipements et les personnes qui interviennent dans la lutte contre les incendies. Il fréquentent parfois la caserne des pompiers de leur quartier, ils allument des incendies pour pouvoir être au contact des pompiers ou peuvent même devenir pompiers eux-mêmes. Ces sujets ressentent du plaisir, de la gratification ou du soulagement en allumant des incendies, en les contemplant ou en participant aux événements qui en résultent.Critère E
Le feu n'est pas allumé pour un bénéfice commercial, ni pour manifester une idéologie sociopolitique, effacer les traces d'une activité criminelle, exprimer la colère ou la vengeance, améliorer ses conditions de vie, ni en réponse à des idées délirantes ou à des hallucinations.Critère F
Il ne s'agit pas non plus d'un trouble du jugement (comme, p. ex., dans la démence, le retard mental ou l'intoxication par une substance). On ne porte pas le diagnostic si un trouble des conduites, un épisode maniaque ou une personnalité antisociale permettent mieux d'expliquer l'allumage des incendies.Revenir au sommaire
Caractéristiques et troubles associés
Les individus pyromanes font parfois des préparatifs minutieux avant de mettre le feu. Ils peuvent être indifférents aux conséquences matérielles ou humaines de l'incendie ou peuvent même éprouver du plaisir devant les destructions qui en résultent. Ce trouble peut être source de dégâts matériels, de conséquences judiciaires, de blessures voire de décès pour le patient et pour autrui. Les personnes qui allument des incendies de façon impulsive (qu'ils soient pyromanes ou non) présentent souvent une dépendance alcoolique ou un abus d'alcool dans leur histoire actuelle ou dans leurs antécédents.
Caractéristiques liées à la culture et au sexe
Bien que beaucoup d'enfants et d'adolescents allument des incendies (plus de 40 % des personnes arrêtées aux États Unis pour avoir mis le feu sont des mineurs), la pyromanie semble rare chez l'enfant. L'allumage d'incendies par des mineurs est généralement en rapport avec un trouble des conduites ou un déficit de l'attention/hyperactivité. La pyromanie est beaucoup plus fréquente dans le sexe masculin, notamment en cas de mauvaise adaptation sociale et de difficultés d'apprentissage.
Prévalence
La pyromanie semble rare.
Évolution
Les informations disponibles ne permettent pas de définir un âge de début typique de la pyromanie. Il n'existe pas de données sur le lien éventuel entre l'allumage d'incendies pendant l'enfance et la pyromanie de l'adulte. L'allumage d'incendies est épisodique chez les pyromanes et la fréquence des actes peut fluctuer. L'évolution à long terme est inconnue.
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Diagnostic différentiel
Divers
Il est important d'exclure les autres causes d'allumage d'incendies avant de porter un diagnostic de pyromanie. Le fait de mettre volontairement le feu peut avoir pour but le profit, le sabotage, la vengeance, la dissimulation d'un crime, une cause politique (terrorisme ou protestation) ou bien il peut s'agir d'attirer l'attention et d'être reconnu (en allumant un incendie, en le signalant et en devenant le héros du jour). Il peut aussi s'agir d'un désir d'apprendre en expérimentant chez l'enfant (en jouant p. ex., avec des allumettes ou du feu).Divers troubles mentaux
Certains sujets atteints de troubles mentaux peuvent allumer un incendie pour exprimer un désir, un souhait ou un besoin, souvent dans le but d'obtenir un changement dans la nature ou le lieu de leur prise en charge. Ce type de conduite a été appelé « allumage d'incendie relationnel » et doit être distingué de la pyromanie.Il n'est pas justifié de porter un diagnostic additionnel de pyromanie quand les incendies sont allumés dans le cadre d'un trouble des conduites, d'un épisode maniaque ou d'une personnalité antisociale, ou bien en réponse à des idées délirantes ou à des hallucinations (p. ex., dans la schizophrénie) ou comme conséquence directe des effets physiologiques d'une affection médicale générale (p. ex. une épilepsie).
Le diagnostic de pyromanie n'est pas fondé non plus quand les incendies sont allumés à cause de troubles du jugement en rapport avec une démence, un retard mental ou une intoxication par une substance.
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Correspondance avec les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10
Les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10 et les critères du DSM-IV pour la pyromanie sont pour l'essentiel identiques.