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Trouble oppositionnel avec provocation - définition DSM-IV

Par Neptune 

le 23/11/2013 

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Caractéristiques diagnostiques




Critère A


    La caractéristique essentielle du trouble oppositionnel avec provocation est un ensemble récurrent de comportements négativistes, provocateurs, désobéissants et hostiles envers les personnes en position d'autorité, qui persiste pendant au moins 6 mois.

    Il se traduit par la survenue fréquente d'au moins quatre des comportements suivants :

    • le sujet se met en colère (A1),
    • conteste ce que disent les adultes (A2),
    • s'oppose activement ou refuse de se plier aux demandes ou aux règles des adultes (A3),
    • fait délibérément des choses qui ennuient les autres (A4),
    • fait porter à autrui la responsabilité de ses erreurs ou de sa mauvaise conduite (A5),
    • est susceptible ou facilement agacé par les autres (A6),
    • se fâche et manifeste du ressentiment (A7),
    • se montre méchant ou vindicatif (A8).

Critère B


    Pour porter le diagnostic de trouble oppositionnel avec provocation, il faut que ces comportements surviennent plus fréquemment qu'on ne les observe habituellement chez des sujets d'âge et de niveau de développement comparables, et qu'ils entraînent une altération significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.

Critère C


    On ne fait pas ce diagnostic si les comportements pathologiques surviennent exclusivement au cours d'un troubles psychotique ou d'un trouble de l'humeur, si les critères d'un trouble des conduites sont présents ou si le sujet (âgé de 18 ans ou plus) répond aux critères d'une personnalité antisociale.

    Les comportements négativistes et provocateurs sont durables et se manifestent par de l'obstination, par une résistance à suivre les consignes et par le refus de faire des compromis, de céder ou de transiger avec les adultes ou avec les pairs.

    La provocation peut aussi se traduire par une attitude délibérée et permanente consistant à tester les limites d'autrui, à ignorer les ordres ou à les contester, et à refuser le blâme pour ses mauvaises actions.

    L'hostilité peut être dirigée envers les adultes ou envers les pairs, elle se traduit par une volonté délibérée d'embêter les autres ou par de l'agressivité verbale (sans toutefois, en général, d'agressivité physique comme dans le trouble des conduites). Les manifestations du trouble sont presque invariablement présentes à la maison mais ne sont pas toujours visibles à l'école ou en collectivité. Typiquement, c'est dans les interactions avec les adultes ou avec les pairs que le sujet connaît bien que les symptômes sont manifestes, et on peut ne pas les remarquer au cours d'un examen clinique.

    Habituellement, les sujets ne se reconnaissent pas eux-mêmes comme hostiles ou provocateurs mais justifient leurs conduites comme des réponses à des demandes déraisonnables ou des circonstances injustes.

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Caractéristiques et troubles associés




    Les caractéristiques et troubles associés varient en fonction de l'âge du sujet et de la sévérité du trouble oppositionnel avec provocation. Pour les garçons, on a montré que le trouble était plus fréquent chez ceux ayant présenté, à l'âge préscolaire, un tempérament difficile (ex. : réactivité excessive, difficulté à se calmer) ou une hyperactivité motrice.

    A l'âge scolaire, on peut observer :
    • une mauvaise estime de soi (ou une estime de soi démesurée),
    • une labilité de l'humeur,
    • une faible tolérance à la frustration,
    • un langage grossier,
    • et une consommation précoce d'alcool, de tabac ou de drogues illicites.

    L'enfant est souvent en conflit avec ses parents, ses professeurs ou ses camarades. Cela peut engendrer un cercle vicieux, parents et enfant semblant faire naître le pire les uns des autres.

    Le trouble oppositionnel avec provocation est plus fréquent dans les familles où la continuité de l'éducation a été interrompue à cause de la succession de personnes différentes, ou dans lesquelles les pratiques éducatives ont été dures, incohérentes ou négligentes.

    Un trouble de déficit de l'attention/hyperactivité est fréquent chez les enfants ayant un trouble oppositionnel avec provocation. Des troubles des apprentissages et des troubles de la communication peuvent également lui être associés.

Caractéristiques liées à la culture, à l'âge et au sexe




    Du fait de la grande fréquence des comportements transitoires d'opposition à l'âge préscolaire et à l'adolescence, il faut être particulièrement prudent avant de faire le diagnostic de Trouble oppositionnel avec provocation pendant ces deux périodes du développement.

    Le nombre des symptômes du trouble oppositionnel avec provocation tend à augmenter avec l'âge. Avant la puberté, le trouble est plus fréquent chez les garçons que chez les filles ; après la puberté, les taux de prévalence semblent se rapprocher.

    Les symptômes sont généralement similaires dans les deux sexes, si ce n'est que les garçons ont davantage de comportements de confrontation et, dans l'ensemble, des symptômes plus durables.

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Prévalence




    Selon les types de population étudiés et les méthodes d'investigation utilisées, le taux de prévalence du trouble varie de 2 % à 16 %.

Évolution




    Le trouble oppositionnel avec provocation se révèle habituellement avant l'âge de 8 ans, et généralement pas après le début de l'adolescence.

    Le plus souvent, les symptômes se manifestent d'abord à la maison et peuvent s'étendre, avec le temps, à d'autres environnements.

    Typiquement, le début des troubles est progressif, sur des mois, voire des années.

    Dans un pourcentage important de cas, le trouble oppositionnel avec provocation représente, dans le développement du sujet, un antécédent du trouble des conduites. Bien que le trouble des conduites à début dans l'enfance soit souvent précédé d'un trouble oppositionnel avec provocation, beaucoup d'enfants ayant un trouble oppositionnel avec provocation ne présentent pas secondairement de trouble des conduites.

Aspects familiaux




    Le Trouble oppositionnel avec provocation semble plus fréquent dans les familles où au moins l'un des parents a des antécédents de troubles de l'humeur, de trouble oppositionnel avec provocation, de trouble des conduites, de déficit de l'attention/hyperactivité, de personnalité antisociale ou de trouble liés à une substance.

    De plus, certaines études suggèrent que les mères ayant un trouble dépressif ont plus de risques que les autres d'avoir un enfant présentant un comportement oppositionnel, mais on ne sait pas dans quelle mesure la dépression maternelle est la conséquence ou la cause du comportement de l'enfant.

    Le trouble oppositionnel avec provocation est plus fréquent dans les familles où existe un conflit conjugal grave.

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Diagnostic différentiel




    Les comportements perturbateurs des sujets présentant un trouble oppositionnel avec provocation sont moins sévères que ceux des sujets ayant un trouble des conduites, et n'incluent généralement pas d'agressions physiques envers des personnes ou des animaux, de destruction de biens matériels, ou de recours habituel au vol ou à l'escroquerie. Du fait que toutes les caractéristiques du trouble oppositionnel avec provocation sont habituellement présentes dans le trouble des conduites, on ne fait pas le diagnostic de trouble oppositionnel avec provocation si les critères du trouble des conduites sont tous présents.

    Des comportements oppositionnels avec provocation sont fréquemment associés aux troubles de l'humeur ou aux troubles psychotiques observés chez les enfants et les adolescents et, s'ils surviennent exclusivement au cours de l'évolution de ces troubles, on ne doit pas faire un diagnostic additionnel de trouble oppositionnel avec provocation.

    Les comportements d'opposition doivent aussi être distingués des comportements perturbateurs liés à l'inattention et à l'impulsivité présents dans le déficit de l'attention/hyperactivité mais si les deux troubles coexistent, on portera les deux diagnostics.

    Chez les sujets ayant un retard mental, on ne fait le diagnostic de trouble oppositionnel avec provocation que si les comportements d'opposition sont nettement plus fréquents qu'on ne les observe habituellement chez des sujets de même âge, de même sexe et d'un degré de retard mental similaire.

    Le trouble oppositionnel avec provocation ne doit pas être confondu avec l'incapacité à suivre les consignes qui peut résulter d'un défaut de compréhension du langage (ex. : déficit auditif, trouble du langage de type mixte réceptif-expressif).

    Les comportements d'opposition sont une caractéristique de certains stades du développement (ex. : la petite enfance et l'adolescence). Là encore, on ne fera le diagnostic de trouble oppositionnel avec provocation que si ces comportements surviennent plus fréquemment ou ont des conséquences plus graves que cela n'est habituellement le cas au cours de ces périodes, et s'ils donnent lieu à une altération significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.

    La survenue pour la première fois de comportements d'opposition à la période de l'adolescence peut être liée au processus normal d'individuation.

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