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Électroconvulsivothérapie ou sismothérapie ou électrochocs : notre enquête

Par Neptune 

le 27/01/2018 

0 lectures

Sismothérapie, Électroconvulsivothérapie, Électrochocs : l'enquête


Vol au dessus d'un nid d'informations contradictoires, par Neptune.

Résumé


Cette technique, une fois n’est pas coutume, divise aussi les psychiatres conventionnels : les uns expliquent pourquoi ils choisissent de ne jamais recourir aux électrochocs, tandis que d’autres multiplient les actions de communication en leur faveur auprès du grand public.

Nos recherches, systématiques, n’ont trouvé que des lacunes, des erreurs et des informations contradictoires sur ce sujet, autant dans la communication au public, que dans les textes officiels. Ceux qui tentent de dé-diaboliser cette pratique minimisent ou occultent les effets secondaires à moyen terme, maximisent les bénéfices, étendent ses indications, et se contredisent parfois au sein de la même communication.  

Les études sur les effets à moyen terme (quelques mois) sont rares, et, comme pour les psychotropes, absentes pour ce qui est du long terme : cette incertitude pour une technique pratiquée depuis 80 ans est incompréhensible et ne milite pas en faveur de son emploi. Elle est souvent déplorée par des auteurs sérieux. De même pour le mécanisme d'action, qu'aucun auteur ne prétend décrire.    

Nous déduisons de nos recherches que la sismothérapie - electroconvulsivothérapie - életrochocs devrait relever des mêmes indications que l'amputation d'un membre : à n’employer qu’en cas de pronostic vital imminent, avec l'accord véritablement éclairé de la personne, et en l’absence d’autre moyen de survie. Et non un remède banalisé pour « patients résistants aux autres traitements » comme on le lit trop souvent.

Neptune



electroconvulsivotherapie sismotherapie electrochocs enquete Neptune
Le spECTrum 5000 commercialisé en France


Quel terme employer ?


En 1997, l'ANAES, prédécesseur de la HAS - Haute Autorité Sanitaire, décrète en page 11 de sa recommandation (1) : « le terme "électrochoc" doit être abandonné », sans plus de précisions. L’intention est à l'évidence de parvenir à faire croire, par ce changement d’appellation, que les « électrochocs », de mauvaise réputation, appartiennent au passé, tandis qu’électroconvulsivothérapie et sismographie seraient des techniques modernes et douces.

L'association des psychiatres du Canada, elle, fait preuve de moins de complexes et continue d'employer le terme "électrochoc" tout en exprimant une opinion largement favorable à ces derniers (13).  

Après enquête, nous pensons que le terme "électrochocs" reste adéquat y compris avec les dernières évolutions technologiques. Car comment nommer honnêtement une thérapie consistant encore, en 2018, à administrer une série d'impulsions électriques de près d'un ampère, de tension comprise entre 50 et 400 volts, déclenchant une crise épileptique d'au moins 25 secondes, et qui sans immobilisation  ferme provoquerait des fractures osseuses ?



Notes et références


Indications officielles avec niveau de preuve "A"




La règlementation officielle en France se trouve dans les recommandations de l’ANAES de 1997 (1). Pour élaborer ces recommandations, l'ANAES, prédécesseur de la HAS - Haute Autorité de Santé, a procédé comme habituellement, par consultation des "autorités" et "experts" en la matière : en  l'occurrence, il s'agissait de la Fédération Française de Psychiatrie et de la Société Française d'Anesthésie et de Réanimation. Le groupe de travail était composé de 8 psychiatres (dont un psychanalyste, Jean-Marie Enjalbert), deux anesthésistes, un gériatre et un neurologue. Il n’y avait aucun représentant d’associations d’usagers.

Dans tout le texte, l'ANAES qualifie les affirmations et recommandations par un "grade" qui hiérarchise la valeur d'une affirmation en fonction du niveau de preuve de celle-ci. Extrait du texte de l'ANAES :

  • Grade A : Recommandations élaborées à partir de preuves scientifiques établies (plusieurs études comparatives randomisées, de résultats tous concordants).
  • Grade B : Recommandations élaborées à partir d'observations scientifiques de moindre niveau de preuve, avec l'existence d'un accord professionnel sur les résultats.
  • Grade C : Recommandations élaborées à partir d'un accord professionnel fort, en l'absence de preuves scientifiques.
    (2)

  • L'ANAES donne d'abord ses indications générales :

    • 1. « L'ECT peut être considérée comme un traitement de première intention lorsqu'existe un risque vital à court terme ou lorsque l'état de santé d'un patient est incompatible avec l'utilisation d'une autre forme de thérapeutique efficace, lorsque le bénéfice attendu par les traitements classiques est faible, voire, dans une indication appropriée, à la demande du patient. »
    • 2. « L'ECT sera utilisée en deuxième intention après l'échec d'un traitement pharmacologique de référence, ou en raison de l'intolérance à un tel traitement, ou devant l'aggravation de l'état du patient. »

    On relève un manque de précisions dans le terme "lorsque le bénéfice attendu par les traitements classiques est faible", laissant la porte ouverte à toutes sortes d'interprétations. La seconde indication générale est tout aussi sujette à interprétations.

    Puis, les "indications" en terme de trouble mental, qui relèvent souvent du "grade B" ou du "grade C" (2). On retiendra dans un premier temps celles de "grade A", c'est-à dire celles pour lesquelles l'ANAES estime disposer d'un niveau de preuve scientifique :

    • Épisode dépressif majeur, que l'épisode soit isolé ou récurrent :
      • En première intention pour les patients atteints de dépressions majeures psychotiques ou lorsque le pronostic vital est engagé (risque suicidaire, altération grave de l'état général) ;
      • En deuxième intention lorsque la thérapeutique pharmacologique de la dépression a échoué, ou a été mal tolérée.

      L'ANAES précise alors que « en raison du taux élevé (estimé dans la littérature entre 35 et 80 %) de rechutes dépressives dans l'année suivant la fin des séances d'ECT, un traitement de "consolidation" s'impose, et peut faire appel au traitement pharmacologique, ou à des séances d'ECT dites de consolidation. Les modalités de ce traitement sont "discutées" ».

      Ceci est moins précis et plus ambigü que la recommandation britannique (3).

    • Épisode maniaque : l'ANAES indique uniquement que « L'ECT est aussi efficace que le lithium comme traitement curatif de l'accès maniaque aigu chez des patients recevant des neuroleptiques ; elle permet d'obtenir une action rapide sur l'agitation et l'exaltation ». C'est donc une indication de deuxième intention et dans un cas bien précis : l'échec des neuroleptiques et du lithium ajouté.

      Il est contradictoire que cette "indication" soit citée avec un "niveau de preuve A", alors que, juste après, l'"épisode maniaque ou mixte, lorsque l'agitation est mal contrôlée par les thérapeutiques médicamenteuses ou lorsque l'amélioration tarde à se manifester" (ce qui est la même chose), soit donnée avec un faible niveau de preuve. L'ANAES répercute donc l'absence de consensus sur cette "indication".

    • Trouble schizo-affectif : dans les exacerbations symptomatiques schizophréniques, permettant d'obtenir un soulagement rapide, à court terme. (4)(4b)

      Pour la schizophrénie proprement dite, l'ANAES précise que « le traitement de choix de la schizophrénie est la chimiothérapie neuroleptique » (5).

    Ce sont les seuls cas où l'electroconvulsivothérapie est indiquée par l'ANAES avec mention d'un niveau de preuve scientifique.

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    Troubles mentionnés par l'ANAES avec faible niveau de preuve




    Les cas ci-après sont mentionnés par l'ANAES en précisant que le niveau de preuve est faible :

    • Épisode maniaque : états maniaques aigus ou états mixtes, lorsque l'agitation est mal contrôlée par les thérapeutiques médicamenteuses ou lorsque l'amélioration tarde à se manifester.
    • Schizophrénie : dans les syndromes paranoïdes aigus lorsque l'intensité de l'angoisse ou la thématique délirante font courir un risque de passage à l'acte, lorsque la symptomatologie thymique est au premier plan, dans la catatonie.  
    • Troubles de l'humeur sévères concomitants à des pathologies somatiques (démence, sida, maladie de Parkinson ...) (4)
    • Syndrome malin des neuroleptiques (4)
    • Maladie de Parkinson : avec fortes réserves. (4)

    La catatonie est-elle une indication ?


    La catatonie est un syndrôme observé chez environ 10 % des patients hospitalisés, et concerne non seulement la schizophrénie mais aussi le trouble bipolaire, la dépression majeure et d'autres affections. Dans de nombreux textes vulgarisés, notamment en France, la catatonie serait une indication pour l'électroconvulsivothérapie. Or, selon les textes scientifiques, seuls les cas ne répondant pas à un traitement adapté justifient le recours à la sismographie. L'un des meilleurs spécialistes des situations d'urgence psychiatrique, le Pr Pierre Thomas du CHU de Lille, décrit le traitement mis au point par différentes équipes dans les années 1990 et à mettre en oeuvre avant le recours à l'ECT : efficace dans 80 % des cas, l'administration de benzodiazépines résoud la catatonie en moins de 6 jours. Source : Catatonie : définition et traitement, par Pierre Thomas, CHRU de Lille, Ed. Lavoisier, 2014  

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    (1) "Indications et modalités de l'électroconvulsivothérapie", ANAES, avril 1997

    (2) Idem, page 11.

    A nos lecteurs


    Nous sommes réceptifs à toute remarque sur le présent article dans le but d'améliorer nos connaissances, et celles des nombreux lecteurs d'un tel sujet. Aussi, n'hésitez pas à "répondre" à ce sujet, ou à nous contacter pour nous signaler toute information utile, remarque, observation, que nous étudierons dans les meilleurs délais.

    L'équipe Neptune


    (3) Dans les recommandations britanniques, la recommandation pour de nouvelles séances n'est pas automatique ; il est au contraire recommandé en premier lieu de
    - 1. reconsidérer l'adéquation de la précédente administration du traitement
    - 2. ET prendre en considération toutes les autres options
    - 3. ET de discuter des risques et des bénéfices avec la personnes et/ou lorsque nécessaire, leurs représentants ou aidants.
    2. et 3. sont aussi des prérequis très clairs pour la séance initiale.

    Source : Depression in Adults: recognition and management, $ 1.10.4 Electroconvulsive therapy (ECT), NICE, 2009


    (4) Cette indication est absente des recommandations britanniques.

    Source : Guidance on the use of electroconvulsive therapy NICE, 2003

    (4b) La notion "exacerbations symptomatiques schizophréniques dans le trouble schizo-affectif" est particulièrement vague, et n'est reprise dans aucune autre recommandation d'autres pays.

    (5) La recommandation britannique précise également que « Les données disponibles ne permettent pas de recommander l'ECT dans le traitement de maintenance de la schizophrénie  ».

    Relevé non exhaustif de cas où l'électroconvulsivothérapie est pratiquée en dehors de tout indication ou mention de l'ANAES




    Ce paragraphe a été ajouté à la demande de certains lecteurs ayant observé en France des pratiques ne relevant d'aucun des cas mentionnés dans le dernier texte cadre des autorités de santé françaises (1). Il n'est donc pas nécessairement exhaustif.

    Autisme


    En 2009, le service de neuropédiatrie ou psychiatrie de l'enfant de l'hôpital de la Pitié Salpétrière à Paris, soumet à l'Agence Régionale de Santé son projet d"Unité Sanitaire Interdépartementale d’Accueil Temporaire d’Urgence" (USIDATU), dispositif expérimental destiné à l'accueil des personnes autistes. Le projet comporte des électrochocs dans les "cas réfractaires d’auto/hétéro agressivité" (5b, page 17). Ce projet sera accepté et les électrochocs sont, depuis, régulièrement pratiqués sur des enfants ou adolescents autistes en cas d'agitation, en dehors de toute recommandation officielle.

    L'unité Pinel de la Pitié Salpétrière a donc été retenue par l'ARS, comme "unité non sectorisée pour enfants, adolescents et adultes franciliens en état de crise", malgré ses nombreuses pratiques non indiquées voire explicitement contre-indiquées par la Haute Autorité de Santé.

    Electrochocs sur autistes à La Pitié Salpétrière
    Extrait du document présenté par l'USIDATU à l'ARS (5b), page 17
    On remarque que l'étude citée porte sur 4 patients et que ceux-ci sont soumis à des électrochocs réguliers, dont la fréquence n'est pas indiquée.  


    Le professeur David Cohen, chef du service en question, est, par ailleurs, un fervent défenseur des approches psychodynamiques/psychanalytiques de l'autisme, et pratique le "packing" (contention dans des draps froids et humides) dans ce service. Ces approches ainsi que le packing sont clairement contre-indiquées dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé de 2005. Une plainte à l'Ordre des Médecins a été déposée en 2012 par l'association de parents d'autistes "Vaincre l'Autisme" contre les professeurs David Cohen et Pierre Delion pour la pratique du packing, mais cette plainte a été rejetée par l'Ordre des Médecins.  


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    (5b) Source : Projet USIDATU

    Mode d'emploi




    La sismothérapie consiste à déclencher une crise convulsive généralisée de type « grand mal », devant durer au moins 25 secondes (1), par une série d'impulsions électriques administrée à travers le cerveau pendant moins de 6 secondes (6). La crise et les convulsions sont violentes : avant que l’anesthésie ne soit généralisée dans les années 50-60, elles provoquaient des traumatismes physiques dans 40 % des cas, dont de fréquentes fractures vertébrales.

    Le courant électrique est d’une intensité apte à franchir le « seuil épileptogène », mais celui-ci est variable selon les personnes, leur âge et les psychotropes absorbés. De plus, les spécialistes s’accordent sur le fait que ce seuil augmente avec le nombre de séances (1). L'intensité du courant augmente donc au fur et à mesure des séances.

    Il n’est nulle part publié la tension ni l’intensité appliquées ; dans la littérature médicale, tout au plus dit-on que la « technique » a évolué. La source d’informations la plus précise est finalement la notice technique du seul appareil commercialisé en France (6) : le voltage est de 40 à 400 volts, permettant selon « l’impédance » (7) du patient, de délivrer un courant d’intensité comprise entre 0,5 et 0,8 ampères, avec une oscillation entre 20 et 120 Hz.

    Les défenseurs de la sismothérapie parlent d'un "courant électrique très léger" et de "très faible quantité d'énergie" ( 8 ). Il serait, selon le Dr Marion Plaze de Saint-Anne, "bien inférieur à celui utilisé lors d'un choc cardiaque pour faire repartir le cœur" ( 8 ). Ces affirmations sont fausses : un défibrillateur externe d'urgence délivre une énergie maximale de 150 joules (9), contre 200 joules pour l'appareil utilisé en sismothérapie (6).  

    De plus, la notice technique précise que "des poignées de stimulation à distance peuvent être adaptées à tous les appareils spECTrum. La stimulation est alors déclenchée par un bouton situé sur la poignée." (6) Si le courant est aussi léger que le disent les promoteurs des électrochocs, alors pourquoi éloigner le personnel des électrodes ?

    Les médecins promoteurs de l'électroconvulsivothérapie diffusent donc intentionnellement une fausse information dans des articles destinés au grand public. Et elle n'est pas la seule comme on le verra ci-après.

    Comment établit-on l’intensité du courant à appliquer ?


      Comme on ne connaît pas le seuil épileptogène d’une personne, les praticiens auront recours à une table donnant un seuil moyen en fonction de l’âge, ou bien feront des « essais successifs avec une intensité croissante jusqu’à obtenir la crise comitiale » (méthode dite de « titration »). Les deux méthodes sont autorisées (1).

    Comment sait-on qu’il y a bien une crise convulsive ?


      Pour s’assurer qu’il y a bien une crise convulsive, il y a la technique déjà ancienne de mesure à l’aide d’un électro-encéphalogramme (EEG), mais il n’y a pas d’obligation pour cet équipement : plus économique est l’utilisation de simples brassards gonflables - comme ceux utilisés pour mesurer la pression artérielle - qui est permise et effectivement encore pratiquée, permettant de « voir » les tentatives de mouvement du patient attaché et en convulsion.

    Que fait-on si la crise convulsive n’est pas obtenue du premier coup ?


      L’ANAES (1) se contredit sur la méthode à appliquer, entre la page 20 et la page 21. Page 20 : « au  cours  de  la  première  séance,  administration successive de courant d'intensité croissante jusqu'au seuil épileptogène » ; Page 21, elle indique au contraire des mesures permettant d’effectuer certains réglages pour une nouvelle séance à reprogrammer : diminuer les doses de myorelaxants, d’anesthésiques, de psychotropes élevant le seuil épileptogène  - benzodiazépines et antiépileptiques utilisés comme thymorégulateurs dans les troubles bipolaires - , hyperventilation du patient, hydradation, faire boire du café avant la séance, changer d’anesthésique. Une fois que l’une et/ou l’autre de ces mesures sont prises, on reprogramme une séance. C’est lors de cette deuxième séance, si l’on n’obtient toujours pas la crise convulsive, que l’on augmente l’intensité électrique après une pause de 20 à 40 secondes, et ce jusqu’à 4 fois.  

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    (6) Informations détaillées de la notice technique des appareils MECTA spECTrun 4000 et 5000 commercialisés en France par Micromed. Seule source d'information en 2018.

    (6b) Le psychiatre Romain Padovani (25) de Sainte Marguerite (Marseille) parle lui d'une durée de "1 à 8 secondes". Soit il exagère, soit la notice technique de l'appareil est fausse quand elle parle d'une durée maximum de 6 secondes (6), soit il applique plusieurs chocs à la suite.

    (7) L’impédance W est l’équivalent pour le courant alternatif, de R, résistance, pour les courants continus. La relation entre le potentiel (en volts) et l’intensité (en ampères) est donnée par la formule U = R x I (courant continu) et U = W x I (courant alternatif), R et W étant exprimés en Ohms.

    ( 8 ) Emmanuel Poulet, Marion Plaze, David Szekely dans "La sismothérapie fait des étincelles contre la dépression sévère", Figaro Santé, 27-11-2015

    défibrillateur vs ECT
    Ce défribillateur cardiaque courant délivre 150 joules, contre 200 joules pour un appareil de sismothérapie.

    (9) Notice technique d'un défibrillateur externe courant choisi au hasard, 2018

    Electroconvulsivothérapie
    Emploi de brassards pour détecter une crise d'épilepsie lors d'une séance de sismothérapie ( 8 )

    Mécanisme d'action




    La plupart des auteurs affirment, 70 ans après le premier électrochoc de 1938, qu’on ne connaît pas le mécanisme par lequel la crise convulsive agit sur le trouble psychique. Dans un article réclamant le retour de l'autorisation de pratiquer l'électroconvulsivothérapie à Genève et parue en 2008 dans la Revue Médicale Suisse, le Pr Gilles Bertschy et le Dr Jean-François Etter estiment qu’ « il conviendrait d’étudier ce mécanisme, afin d’améliorer les modalités de ce traitement et de mieux comprendre les complémentarités entre ECT et pharmacothérapie » (10).  

    En 2011 on peut lire que « La sismothérapie serait associée à une réduction importante des connexions cérébrales dans la zone du cortex préfrontal dorsolatéral, cette réductivité des connexions cérébrales étant elle-même associée à une réduction significative des symptômes dépressifs » (11)

    ElectroconvulsivothérapieCette incertitude n'empêche pas nos promoteurs de publier un schéma pseudo-scientifique destiné à faire croire au public qu'ils maîtrisent le phénomène (8)
    En 2012, dans la même communication télévisée, le promoteur des électrochocs Romain Padovani (25) affirme successivement que "la sismothérapie provoque une neurogenèse qui résoud la dépression" puis, à la question "pourquoi est-ce que cela ne fonctionne pas chez certaines personnes ?" répond "dans la communauté scientifique, personne ne sait malheureusement pourquoi cela fonctionne ou ne fonctionne pas".   scratch .
    En 2014 (12), on indique encore que la manière dont la crise comitiale agit sur la dépression n’est pas claire, puis que beaucoup de modèles animaux ont été étudiés pour reproduire et élucider le mécanisme fondamental des effets du traitement ; qu'en dépit des similitudes variées entre les cerveaux humains et animaux, « la transposition de ces études en termes de dépression de compréhension chez l'homme, est sujette à caution ».

    Les théories dérivées de la recherche animale concernant le mécanisme d'ECT comprennent :  

    - Les études de Murine, qui ont montré que l'ECT, provoque une augmentation du facteur neurotrophique cerveau-dérivé (BDNF) et du facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF) dans la région de l’hippocampe. Il est par ailleurs prouvé que les augmentations dans les taux sanguins de BDNF et de VEGF peuvent augmenter la neurogenèse de l’hippocampe.
    - Les études qui ont montré que l'ECT peut augmenter le niveau de BDNF chez les animaux qui ne répondent pas aux antidépresseurs.

    Quant à la psychanalyse, ses théories psychodynamiques sont centrées sur la « fonction punitive » ou son « effet amnésique ». Si en France on évite de froisser 4000 psychiatres d'obédience psychanalytique en s'abstenant de commenter ces élucubrations, la Canadian Psychiatric Association se contente d'une phrase dans le document très dense de ses recommandations sur l'électroconvulsivothérapie : « Il est certain néanmoins que les théories psychodynamiques centrées sur la fonction punitive de l’ECT ou son effet amnésique sont sans fondement » (13).  

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    Efficacité




    Nous analysons ici les notions d'efficacité, et les sources d'information disponibles, pour les trois indications principales que l'ANAES a retenues comme disposant d'un niveau de preuve "Grade A" : dépression majeure résistante, épisode maniaque résistant, manifestations extrêmes du trouble schizo-affectif.  

    Pour la dépression résistante


    Dans tous les textes destinés au grand public, il est question d'une efficacité "remarquable" des électrochocs contre la dépression sévère et résistante. Les chiffres publiés le plus souvent sans référence donnent le plus souvent une amélioration sensible pour "80 % à 95 %" des personnes. Toutefois on trouve des résultats allant de 0 % à 100 % selon les études, pour la dépression sévère. Il a donc été nécessaire d'examiner plus en détail ces études, mais au préalable de qualifier cette notion d'efficacité :

    • L'efficacité n'est pas mesurée sur le long terme dans les études citées, mais sur quelques jours, voire semaines. L'étude de Perrin de 2011 (11) mesurait les résultats de 9 patients à 48 heures, et nécessitait en moyenne 8 séances avec la méthode "bilatérale", la plus génératrice d'effets secondaires cognitifs, pour obtenir une amélioration moyenne importante de 35 points sur l'échelle de dépression MADRS.  
    • L'efficacité suppose un nombre indéfini de séances, à des niveaux d'intensité de plus en plus élevés à cause de l'élévation du seuil épileptogène en fonction du nombre de séances (1). On peut donc parler de "tolérance" au sens toxicologique du terme, à la sismothérapie. Les études et les recommandations relèvent qu'il est nécessaire, lorsqu'une première séance de sismothérapie et été efficace, de la renouveller à raison de 2 à 3 séances hebdomadaires : « La nécessité d'un traitement de consolidation s'impose dans les suites d'un traitement par ECT, en raison du taux élevé (estimé dans la littérature entre 35 % et 80 %) de rechutes dépressives dans l'année suivant la fin des séances d'ECT » (1). Il n'est pas précisé ce qu'on fait ensuite, sous-entendu que les séances peuvent durer indéfiniment.
    • Il est également admis que l'électroconvulsivothérapie bilatérale est "plus efficace" tout en générant des  effets indésirables cognitifs plus prononcés et plus fréquents (perte de mémoire rétrograde et pertes cognitives). La notion d"efficacité doit alors être relativisée au regard de ces pertes ; plus elle est efficace, plus le prix à payer est important.
    • Les groupes de mesure et les groupes contrôle (placebo) de ces mesures ne peuvent raisonnablement être composés de personnes dont le pronostic vital est engagé. Il n'existe donc pas de mesure d'efficacité contrôlée pour la partie de la population répondant au critère "risque vital imminent". Si de telles mesures existaient, cela signifierait qu'on comparerait le taux de survie des personnes recevant un électrochoc, à celui des personnes dans la même situation mais n'en recevant pas, intentionnellement, les deux groupes étant indifférentiables au départ, et en "péril imminent". Nous supposons que les études évitent de condamner à mort un nombre significatif de personnes volontaires pour un électrochoc, dans le seul but de prouver une théorie. Il n'y a donc pas d'étude d'efficacité contrôlée pour les personnes de cette catégorie, a fortiori pas d'étude randomisée, et donc on ne peut pas conclure scientifiquement d'une efficacité sur cette population.


    Nous nous intéressons maintenant aux méta-études réalisées, pour tenter de tirer au clair les chiffres discordants qu'elles ont produit.

    La méta analyse de 2003 (14) effectué par le "UK ECT Group" n'est pas gratuitement accessible au public, et son contenu a été effacé dans les textes publiés, sous la mention "Academic in confidence UK ECT Group Data Removed", ce qui n'est pas de nature à apaiser le débat sur cette question. Nous évoquons juste des éléments du résumé qu'en font ses auteurs : analysant 6 essais contre placebo (ECT simulés) - les 67 autres essais visant à comparer différentes techniques entre elles - elle en déduit que l'ECT apporte un avantage sur l'échelle HDRS compris entre 5.7 et 13.5 points, tout en précisant que « la qualité des mesures a été estimée faible par leurs auteurs ». Pourtant le groupe avait présélectionné 73 études sur un total de 624.

    Des réserves sur cette analyse sont exprimées par Bertschy et Etter (10) en 2008 « Une méta-analyse de l’effet de l’ECT sur la dépression (14), basée sur 73 essais randomisés, conclut qu’à court terme, l’ECT est plus efficace que l’ECT simulée, et qu’elle est probablement plus efficace à court terme que les traitements médicamenteux. Ces comparaisons ont cependant été faites surtout avec des antidépresseurs tricycliques, et il existe peu de comparaisons avec des médicaments plus récents (...) Les auteurs concluent qu’il existe peu de données provenant d’essais randomisés sur la persistance des effets de l’ECT à long terme dans la dépression, et qu’il n’existe pas de donnée indiquant si l’ECT prévient le suicide ».

    Le NICE britannique en 2003 estime, dans sa recommandation, que, entre autres, « d’avantages de recherches sont nécessaires rapidement pour étudier l’efficacité et la sûreté à long terme de l’ECT ». Il semble que cette recommandation soit restée lettre morte depuis 2003 puisqu'elle figure encore dans l'édition 2016 (15).

    L'étude de 2009 (16) de J. Read et R. Bentall, des Universités d’Auckland (NZ) et du Pays de Galles (UK), revient sur l'ensemble des textes, ouvrages et méta-études dont la précédente, qu'elle conteste sur le plan méthodologique. Elle inventorie, elle, non pas 6 mais 10 études comparant l’ECT à une ECT simulée (placebo). Sur les 10 études, 4 font état de résultats immédiats, mais aucune ne trouve de différence à 1 ou 6 mois par rapport au placebo. 6 études ne se sont même pas intéressées au résultat à moyen terme. Read & Bentall contestent aussi les résultats immédiats les plus connus (West, 1981) et fournissent quantité d'éléments de réflexion.

    Conclusion

    Par analyse des textes, nous rejoignons les avis qui en synthèse disent : "contre la dépression sévère, l'electroconvulsivothérapie n'apporte qu'un bénéfice de nature psychologique - placebo -  à moyen terme. Elle peut être une tentative de dernier recours pour sauver une vie dans les cas où le pronostic vital est engagé à court terme, et après échec de tous les autres moyens".

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    Pour l'épisode maniaque après échec des psychotropes


    Les données sont beaucoup plus rares que pour les dépressions sévères. Ainsi la synthèse de 2008 dans la Revue Médicale Suisse ne prend pas en compte la manie et le trouble bipolaire dans son évaluation (10).

    La recommandation britannique de 2003-2016 (15) indique que « Les quatre études randomisées contrôlées suggèrent que l’ECT pourrait être utile dans le contrôle rapide de la manie et de la catatonie, et cette suggestion est soutenue par un certain nombre d’études observationnelles et par le témoignage d’experts. Toutefois les preuves permettant de tirer toute conclusion générale sur le bénéfice de l’ECT, ou de déterminer la stratégie thérapeutique la plus appropriée, sont faibles. »

    En 2009 L’association des psychiatres du Canada dans son « Énoncé de principes sur l’électroconvulsivothérapie » (13) indique que « des études cliniques comparant l’ECT et le lithium (17), l’association de lithium et d’halopéridol (18) et sur l’ECT fictive (19) concluent que les électrochocs sont efficaces et qu’ils produisent en de meilleurs résultats que la pharmacothérapie ».

    Cet enthousiasme mérite d’être pondéré. En effet, nous avons lu l’étude de 1988 en question (17) : si elle conclut à une meilleure efficacité à court terme de 9 séances bilatérales (les plus efficaces mais aussi les plus génératrices d’effets secondaires cognitifs), elle indique également qu’après 8 semaines il n’y avait plus de différence entre les patients recevant les électrochocs, et ceux prenant du lithium. Pour la comparaison à l’ECT fictive (19), il n’y a pas de résultat à moyen et long terme. Quant à la revue de littérature citée (18), elle n’est pas publiée mais nous en avons demandé une copie via ResearchGate et ne manquerons pas de mettre à jour le présent paragraphe si l’auteur accepte de nous transmettre son texte.

    Conclusion

    Le recours à l'électroconvulsivothérapie pour les états maniaques n'apporte aucun bénéfice à moyen terme par rapport au lithium et à la pharmacopée existante, ni à long terme. Elle peut être une tentative de dernier recours pour sauver une vie dans les cas où le pronostic vital est engagé à court terme, et après échec de tous les autres moyens.

    Pour les manifestations extrêmes d'un trouble schizo-affectif



    La recherche par mots clé « schizoaffective disorder electroconvulsive » donne très peu de résultats : une étude comportant 4 personnes avec trouble schizoaffectif (Israël, 2015) dont les auteurs reconnaissent qu'elle n'est pas significative, une étude datant de 1981 mais non publiée (Richard K.Ries), une étude de 2001 comportant 8 personnes sur 20 (Autriche) et non publiée.

    L’ANAES indique pourtant disposer de niveaux de preuve de grade « A », mais aucune référence accessible ne peut être vérifiée. L’ANAES précise que l’on obtient « un soulagement rapide, à court terme ».

    Conclusion

    Comme l’indique l’ANAES, à moyen et long terme on ne connaît aucun bénéfice de l’électroconvulsivothérapie dans le trouble schizoaffectif. Elle peut être une tentative de dernier recours pour sauver une vie dans les cas où le pronostic vital est engagé à court terme, et après échec de tous les autres moyens.

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    Effets secondaires




    Lors de la séance


    Le document de l’ANAES/HAS de 1997, mentionne une fréquence de décès de 0,01%, correspondant au taux habituel des incidents anesthésiques.

    Le taux de complications est de 1/1300 soit 0,08 % : laryngospasme, traumatisme dentaire, luxation ou fracture, défaillance  circulatoire, état de mal épileptique, paralysie des nerfs  périphériques, brûlure cutanée au point d'application des électrodes, apnée prolongée.

    En outre, l’ANAES indique que ce taux était de 40 %, dont une grande part de fractures cervicales avant que l’anesthésie générale ne soit systématique.

    La plupart des auteurs s'accordent sur le fait qu'aucune lésion cérébrale n'est observée à l'aide des techniques appliquées (IRM), ce qui reste une position prudente. Elle est mise en doute par Read & Bentall en 2009 (20)

    A court et moyen terme (de quelques jours à quelques mois)


    • Pertes de mémoire antérograde et rétrograde
      En dehors d’un consensus clair sur l’existence de pertes de mémoire, les auteurs et communicants ne donnent pas la même information sur la nature de ces pertes, leur portée, leur durée. Sur les pertes cognitives, le flou est total. Voici une synthèse des affirmations lues.

      Selon Rose & al. (2003), les pertes de mémoire sont l’effet secondaire le plus fréquent, rapporté par un tiers au moins des patients. Pour certaines personnes, ces pertes de mémoire peuvent causer une détresse considérable et être perçues comme inacceptables, au point que cet inconvénient dépasse les avantages de l’ECT (21).

      Selon l’ANAES (1), l’amnésie antérograde (perte de mémoire récente, c’est-à-dire incapacité de se souvenir d’évènements survenant après la séance) ne dure pas, tandis que l’amnésie rétrograde (perte de mémoire des évènements antérieurs à la séance) « peut être durable », sans autre précision.

      Aux USA il est précisé que l’amnésie rétrograde est plus fréquente lorsque les électrodes sont placées des ceux côtés du cerveau, et qu’elle porte généralement sur les semaines ou mois précédent la séance, les souvenirs plus anciens pouvant aussi disparaître mais revenir plus facilement. (22)

      Fottorusso et Ritter, en 2006, affirment que le traitement par ECT est suivi « d’une amnésie surtout rétrograde, souvent de courte durée, mais parfois persistante. » (23)

      Les canadiens de l’Association des psychiatres du Canada précisent en 2009 dans un avis très favorable aux ECT, que « le trouble mnésique s’accentue selon le nombre de séances et la fréquence d’administration des électrochocs, le placement bilatéral des électrodes, l’intensité de la stimulation électrique et la stimulation avec ondes sinusoïdales. Les données probantes confirment que l’amnésie antérograde ne dure que quelques semaines. L’amnésie rétrograde plus prononcée pendant la période suivant l’administration des électrochocs, s’estompe avec le temps. La période la plus longue d’amnésie est celle qui va de plusieurs mois avant à plusieurs semaines après le traitement. » (13).

      Dans la plupart des sources, on indique que certains patients peuvent présenter aussi des troubles non mnésiques tels qu’une désorientation ou un état confusionnel. Selon Xiberas (24), « contrairement aux troubles de la mémoire suite à l’ECT, les troubles non mnésiques se présentent de manière brève chez le patient. Ainsi, la désorientation « persiste pendant quelques heures, tandis que l’état confusionnel peut durer jusqu’à deux semaines après le traitement par ECT ».

    • Pertes cognitives
      Bien que la perte de capacités cognitives ne soit pas évoquée dans son paragraphe « effets indésirables » de la page 17, l’ANAES dans son paragraphe « mise en place des électrodes », laisse échapper une information importante : « L'ECT  bilatérale  est  plus  efficace  que  l'ECT  unilatérale.  L'ECT  unilatérale  peut être  appliquée  lorsque  l'on  souhaite  préserver  les  fonctions  cognitives » (page 20). Aux USA la méthode « unilatérale » est recommandée par l’American Psychiatric Association depuis 1978, malgré sa moindre « efficacité ».

      Autrement dit, on « résoud » mieux à court terme une dépression en électrocutant une partie plus importante du cerveau, mais dans ce cas on altère les fonctions cognitives, c’est-à-dire l’intelligence. L’ANAES ne dit pas qui décide de ce choix, et ne mentionne pas non plus ce risque ni de possibilité de choix donné au patient. Le psychiatre décide donc à la place du patient de le rendre moins intelligent mais temporairement plus heureux, ou bien moins heureux mais moins dégradé cognitivement. On notera quand même que les canadiens ne sont pas sûrs que l'ECT bilatérale soit plus efficace (13).

      Enfin sur la durée des effets cognitifs, l'organisation britannique NICE émet les réserves suivantes : « Il y a quelques données limitées des études contrôlées randomisées qui suggèrent que les effets sur la fonction cognitive pourraient ne pas durer plus de 6 mois, mais ceci n'a pas été étudié correctement. Il y a aussi des éléments qui suggèrent que la détérioration des fonctions cognitives liées à l'ECT est variable selon les individus, qu'elle est liée à la dose administrée, bien que la relation avec le seuil épileptogène n'ait pas été correctement défini. Il n'y a pas d'éléments pour dire que les effets de l'ECT sur la fonction cognitive dépendrait du diagnostic. » (15).

    • Virages maniaques, hypomaniaques, mixtes
      La sismothérapie peut aussi, tout comme les antidépresseurs (24c), provoquer des accès maniaques, hypomaniaques ou des épisodes mixtes. Le DSM-IV-TR (version 4 révisée du Manuel  Diagnostic et Statistique des troubles mentaux) a cité la sismothérapie comme exemple de tels épisodes induits, dans le "trouble de l'humeur induit par une substance", ainsi que dans le diagnostic différentiel des épisodes maniaques, hypomaniaques et mixtes. (24b) Ceci est confirmé dans l'ouvrage universitaire de référence sur les troubles bipolaires (24c).

      Il existe très peu d'études à ce sujet. Il est vraisemblable qu'un état euphorique faisant suite à une séance ou à une série de séances de sismothérapie pour dépression, ait été considéré comme un résultat satisfaisant, alors même que la réalité clinique est celle d'un virage maniaque ou, pire, d'un début de trouble bipolaire, ce qui constitue alors une aggravation iatrogène de la dépression.


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    A long terme


    Comme pour les psychotropes, il y a très peu, voire aucune étude sérieuse sur les effets à long terme. Parfois on peut lire « long terme » pour des effets à 6 mois. Une rapide revue de la littérature permet de se faire une idée.

    • Pertes de mémoire
      L’ANAES (1) n’indique rien de précis, uniquement que « l'amnésie rétrograde peut être durable chez certains patients ».

      Lisanby, en 2007 (26) estime qu’ « il est possible que les effets sur la mémoire ne s’étendent pas au-delà de quelques mois, mais trop peu d’études ont été conduites pour l’affirmer avec certitude, et les instruments utilisés pour mesurer les troubles cognitifs consécutifs à l’ECT manquant souvent de validité. On ne peut donc pas exclure que les troubles cognitifs causés par l’ECT soient durables, voire permanents. »

      Bertschy et Etter, citant Lisanby en 2008 (10), regrettent qu’il existe peu, ou pas de données provenant d’essais randomisés sur les effets cognitifs à long terme de l’ECT. Ils estiment que « les instruments utilisés pour mesurer les troubles cognitifs consécutifs à l’ECT manquaient souvent de validité » Malgré tout ils demandent, en conclusion, à ce que l’interdiction de pratiquer les ECT dans certains cantons suisses et notamment à Genève, soit levée.

    • Effets cognitifs
      Selon une étude de 2009 sur le ressenti de personnes ayant suivi une électroconvulsivothérapie, sont citées des pertes des fonctions motrices, de capacités intellectuelles, de la mémoire à long terme, la perte de la capacité à assurer les activités de la vie quotidienne, un comportement maniaque suite au traitement (27).

      Les recommandations officielles du NICE britannique de 2003, reprises dans l’édition 2016, (15) concluent aussi que « d’avantages de recherches sont nécessaires rapidement pour étudier l’efficacité et la sûreté à long terme de l’ECT ». Il semble bien que cette recommandation soit restée lettre morte depuis 2003.

    • Aggravation d'un trouble dépressif en trouble bipolaire
      Voir plus haut, le déclenchement d'épisodes maniaques, hypomaniaques ou mixtes par la sismothérapie. Ces épisodes peuvent être le début d'un trouble bipolaire chronique, s'ajoutant au trouble initialement traité par la sismothérapie.

    • Tolérance et dépendance
      L'efficacité suppose un nombre indéfini de séances, à des niveaux d'intensité de plus en plus élevés à cause de l'élévation du seuil épileptogène en fonction du nombre de séances (1). On peut donc parler de "tolérance" au sens toxicologique du terme, à la sismothérapie.

      La tolérance étant l'un des critères de la dépendance, il serait judicieux de déterminer dans quelle mesure les personnes se disant satisfaites sur le long terme d'un traitement par sismothérapie, sont ou non rendues dépendantes à ce traitement.

      De plus, une tolérance ou accoutumance ne signifie pas que les effets négatifs suivent cette tolérance. Par exemple la tolérance à l'alcool permet de boire toujours d'avantage avant d'atteindre le seuil d'ivresse, mais ne diminue pas les effets négatifs sur le foie, le cerveau, le métabolisme. Il peut en être de même pour la sismothérapie.

      Là aussi, l'absence d'études ne permet pas de connaître précisément les effets de l'accumulation des séances, de la tolérance, et le degré de dépendance installé.


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    témoignage sismothérapie

    Le dilemme est présenté involontairement par une patiente choisie par l'HP de Ste Marguerite, et qui  s'exprime ainsi : "Jusque là j'avais été dans quelque chose de terrible (...) J'ai été hospitalisée pendant 11 mois, j'étais vraiment dans un état terrible, dont je n'ai pas trop le souvenir"  

    (25) Source : Vidéo de promotion de la sismothérapie, par l'hôpital Sainte-Marguerite de Marseille, 2012

    (26) Lisanby SH. Electroconvulsive therapy for depression. N Engl J Med 2007;357:1939-45

    (27) Electroconvulsive therapy: The struggles in the decision-making process and the aftermath of treatment (Smith et al., 2009)

    (27b) voir aussi Caractéristiques et évaluation des altérations mnésiques objectives et subjectives lors d’un traitement par
    électroconvulsivothérapie d’entretien, Libert, 2015


    Comparaisons internationales




    Les statistiques sont extrêmement rares sur ce sujet, quel que soit le pays. Nous donnons sous toutes réserves les chiffres retrouvés dans plusieurs sources de données, pour quelques pays.

    Le nombre annuel de séances de sismothérapie généralement estimé est de 200 000 au Royaume-Uni, 70 000 en France, 100 000 aux États-Unis, 30 000 en Allemagne. Ceci fait de la France le deuxième pays en terme de fréquence par habitant, avec trois fois plus de séances par habitant qu'aux USA et qu'en Allemagne. L'électroconvulsivothérapie est bannie notamment en Islande et en Slovénie, et dans certains cantons Suisses dont celui de Genève.

    Le nombre de personnes "bénéficiant" d'ECT est difficile à établir, car le nombre annuel de séances par personne est très variable, et rarement publié. En considérant une moyenne de 8 séances par patient, chaque année le nombre de personnes subissant une électroconvulsivothérapie serait d’environ 9000 en France, et de 12500 aux USA.  

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    electroconvulsivotherapie sismotherapie electrochocs graphique comparaison internationale
    Nombre d'électrochocs par an pour 1000 habitants



    Dernière édition par Neptune le 16/8/2018, 08:44, édité 18 fois

    Sujets similaires

    +

    Aspects juridiques




    Résumé


    En France, une personne majeure refusant que lui soient pratiquées des électrochocs ou, s’il n’est pas en état, ayant refusé par des directives anticipées ou par une lettre remise à la personne de confiance sinon à sa famille proche, verra normalement et de droit cette demande acceptée par le service de psychiatrie :
    • s’il n’y a pas urgence vitale à pratiquer des électrochocs sans que d’autres traitements soient envisageables,
    • s’il y a un pronostic vital engagé et inéluctable et que la personne a bien mentionné dans des directives anticipées correctement rédigées, qu’elle refuse les électrochocs y compris et explicitement dans ce cas, en exerçant son droit au refus de l’acharnement thérapeutique (loi Leonetti de 2005).
    Restent les cas suivants :
    • existence d’une urgence vitale, sans autre solution, et sans que les directives anticipées s’opposent explicitement aux électrochocs dans cette situation, ou si ces directives sont jugées délirantes : le médecin passera outre le refus du patient.
    • il n’y a pas d’urgence vitale mais une situation sérieuse et correspondant aux indications ; le médecin estime qu’il n’y a pas d’autre solution pour obtenir une amélioration :
      • il doit légalement s’abstenir de pratiquer les électrochocs si le patient a fait savoir qu’il s’y oppose, même si cette opposition est considérée comme exprimée à un moment où le patient n’est pas en capacité de prendre des décisions sur sa santé. Il peut y avoir des abus dans cette situation particulière.
      • si le patient a accepté les électrochocs, cette acceptation doit être « éclairée », c’est-à-dire qu’il doit s’assurer que le patient dispose à ce moment-là des facultés lui permettant de comprendre et d’accepter ce traitement. Il y a de nombreux abus dans cette situation : les consentements sur formulaires sans véritable explication, sont pratique courante en France, et illégaux.

    Il importe de noter que la famille proche et, avant elle, la personne de confiance éventuellement désignée, sont normalement et suivant la loi « consultées » par le médecin, mais ne sont pas décisionnaires à la place du patient, même si celui-ci n’est pas en état de s’exprimer.  

    Les textes de loi


    Il n'existe pas de texte de loi spécifique à la sismothérapie - électroconvulsivothérapie - électrochocs, ces actes médicaux sont donc régis par des lois s'appliquant à tout traitement médical.


    Article L1111-4 du Code de la Santé Publique, sur le consentement.

    Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé.

    Toute personne a le droit de refuser ou de ne pas recevoir un traitement. Le suivi du malade reste cependant assuré par le médecin, notamment son accompagnement palliatif.

    Le médecin a l'obligation de respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix et de leur gravité. Si, par sa volonté de refuser ou d'interrompre tout traitement, la personne met sa vie en danger, elle doit réitérer sa décision dans un délai raisonnable. Elle peut faire appel à un autre membre du corps médical. L'ensemble de la procédure est inscrite dans le dossier médical du patient.

    Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.

    Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l'article L. 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté.

    Les dispositions du présent article s'appliquent sans préjudice des dispositions particulières relatives au consentement de la personne pour certaines catégories de soins ou d'interventions.


    Commentaire : nous déclinons plus haut ce que cette loi permet et implique dans différentes situations liées à la sismothérapie.


    Section 2 : Expression de la volonté des malades refusant un traitement et des malades en fin de vie

    Article L1111-11 sur les directives anticipées

    Toute personne majeure peut rédiger des directives anticipées pour le cas où elle serait un jour hors d'état d'exprimer sa volonté. Ces directives anticipées expriment la volonté de la personne relative à sa fin de vie en ce qui concerne les conditions de la poursuite, de la limitation, de l'arrêt ou du refus de traitement ou d'actes médicaux.

    A tout moment et par tout moyen, elles sont révisables et révocables. Elles peuvent être rédigées conformément à un modèle dont le contenu est fixé par décret en Conseil d'Etat pris après avis de la Haute Autorité de santé. Ce modèle prévoit la situation de la personne selon qu'elle se sait ou non atteinte d'une affection grave au moment où elle les rédige.

    Les directives anticipées s'imposent au médecin pour toute décision d'investigation, d'intervention ou de traitement, sauf en cas d'urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation et lorsque les directives anticipées apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale.

    La décision de refus d'application des directives anticipées, jugées par le médecin manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale du patient, est prise à l'issue d'une procédure collégiale définie par voie réglementaire et est inscrite au dossier médical. Elle est portée à la connaissance de la personne de confiance désignée par le patient ou, à défaut, de la famille ou des proches.

    Lorsqu'une personne fait l'objet d'une mesure de tutelle, au sens du chapitre II du titre XI du livre Ier du code civil, elle peut rédiger des directives anticipées avec l'autorisation du juge ou du conseil de famille s'il a été constitué. Le tuteur ne peut ni l'assister ni la représenter à cette occasion.


    Article L1111-12

    Lorsqu'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, est hors d'état d'exprimer sa volonté, le médecin a l'obligation de s'enquérir de l'expression de la volonté exprimée par le patient. En l'absence de directives anticipées mentionnées à l'article L1111-11, il recueille le témoignage de la personne de confiance ou, à défaut, tout autre témoignage de la famille ou des proches.


    Commentaire : malgré l'intitulé de cette section "Expression de la volonté des malades refusant un traitement et des malades en fin de vie", le contenu se limite aux volontés de la personne relative à sa fin de vie". Les directives anticipées n'ont en réalité un caractère contraignant que dans une situation de fin de vie. Ceci est vrai en France comme dans tous les pays où les directives anticipées sont pratiquées. (28)

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    Pratique et recours


    En France, le « consentement éclairé » aux électrochocs pose une question de fond : un simple formulaire avec une signature ne peut pas être considéré comme un consentement éclairé, notamment si la signature a été obtenue dans des conditions où l'intéressé est fortement sédaté, ou intellectuellement ralenti comme c’est généralement le cas en psychiatrie, très dépressif, n’est de manière générale pas en état de comprendre les impacts d’une sismothérapie, ni surtout d'appréhender la complexité des aspects de droit.

    La pratique, fréquemment observée, consistant à faire signer un formulaire sans réellement s’assurer de la compréhension par l’intéressé de sa portée (30,31), est contestable devant la justice. La rétractation de la signature de tout document signé est possible sous 7 jours (32), et dans le cas d'une signature de consentement aux électrochocs, à tout moment (loi L1111-4 ci-dessus).

    La justice cherchera à établir si le consentement a été donné à un moment où le patient est en état de consentir librement et de manière éclairée. Le "consentement" est un acte régi de manière générale par le code civil, article 414-1 : "Pour faire un acte valable, il faut être sain d’esprit. C’est à ceux qui agissent en nullité pour cette cause de prouver l’existence d’un trouble mental au moment de l’acte."

    Il est évident qu'un consentement donné pendant une hospitalisation en psychiatrie sera le plus souvent nul car non "éclairé" : il suffit de fournir au juge n'importe quel certificat ou preuve que l'on souffrait d'un trouble mental au moment de cette signature, ce que l'hôpital aura du mal à contester.

    De plus et même si le "consentement" semblait "éclairé", l'information donnée préalablement à tout séance d'ECT doit être précise. Ainsi, par exemple, s’il n’y a pas d'information sur le fait que l’on propose plutôt une ECT bilatérale que latérale (plus efficace mais plus dangereuse), sur les avantages et inconvénients de la technique choisie, autrement dit, un résumé de tout cet article, le juge pourra considérer que le consentement n'était pas éclairé car l'information fournie était tronquée sur des aspects essentiels.

    Une fois la question du consentement éclairé traitée, que celui-ci soit ou non nul, il restera à statuer sur les autres aspects légaux de la décision de soumettre aux électrochocs :

    • Sur le plan médical : respect des indications en vigueur de l'ANAES (1) et à défaut, preuves scientifiques, justifier que la situation extrême rendant impossible toute autre option médicale : ces motifs se plaident devant un tribunal administratif, et/ou devant une juridiction pénale (prendre conseil de votre avocat)
    • L'invocation par l'hôpital du "consentement" ou même d'une "demande" pour se justifier, n'est pas valable : la médecine n'est pas un exécutant des volontés des citoyens.      
    • Le cas échéant, si des directives anticipées n'ont pas été respectés dans le contexte de "fin de vie", il appartient à l'hôpital de donner ses motifs de ne pas avoir suivi les directives anticipées (Loi Leonetti, articles L1111-11 et L1111-12)  

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    Dernière édition par Neptune le 7/8/2018, 12:58, édité 4 fois

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/11/15/volte-face-sur-l-electrochoc_1791344_1650684.html

    En clair, il est actuellement impossible de savoir précisément combien de malades sont traités par sismothérapie dans l'Hexagone. Pour le docteur David Szekely, le manque de données est d'autant plus paradoxal que tous les centres pratiquant cette technique font l'objet d'une autorisation spécifique des agences régionales de santé. Avec l'Association française de psychiatrie biologique et neuropsychopharmacologie (AFPBN), le psychiatre envisage de réaliser une cartographie recensant tous ces centres et le nombre de patients traités.

    Rien c'est une bêtise, c'était dans le but de me moquer des termes employés pour des électrochocs en somme. Electroconvulsothéraphie ferai penser qu'on irai à une soirée du club med écouter de la musique éléctro.
    Genre:
    -Ça vous dit une soirée d'Electroconvulsothérapie jeune homme/mademoiselle ?
    C'est DJ David Cohen à la platine avec équaliseur graphique, il a du super matos!Électroconvulsivothérapie ou sismothérapie ou électrochocs : notre enquête 180108104635668522
    Et on y va dans un éléctrocar ambulance
    -Ho oui ho oui super! Arrow clown



    Dernière édition par Distant-Noise le 7/8/2018, 02:38, édité 5 fois

    avatar

    Par Biais bugsi

     3/8/2018, 23:45
    Bande de psychopathes, vous avez tué des millions de personnes sous le couvert d'une pseudo science. Bientôt on vous enfermera !! Honte à tout ces fous !

    Distant-Noise a écrit:Quelquechose

    Bonjour Mr Distant-Noise,

    Nous n'avons pas trouvé cette citation du Pr Cohen, même si nous savons par ailleurs qu'il pratique dans son service de neuropédiatrie à La Pitié Salpétrière, des électrochocs sur de jeunes autistes, après avoir pratiqué également le packing, etc. Ceci nous choque beaucoup, comme explicité dans cet article, et devrait également choquer les autorités de santé, car l'autisme et les "troubles du comportement" éventuels ne sont pas l'objet d'une indication d'électroconvulsivothérapie dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), également analysées dans cet article. Nous ne doutons pas une seconde que les électrochocs "calment", mais il y a d'autres méthodes, et surtout on n'a jamais étudié les séquelles possibles et spécifiques de cette pratique sur des personnes autistes, bien que l'on connaisse les séquelles possibles sur des personnes ayant une dépression ou autre.

    Merci de bien vouloir préciser d'où provient votre citation.

    Neptune



    Dernière édition par Neptune le 4/8/2018, 14:53, édité 1 fois

    Les ECT prodigués à des enfants autistes dans le service du Pr David Cohen à la Pitié-Salpétrière sont en effet référés dans ce document de 2015 page 357 : https://projet.chu-besancon.fr/pmb/PMB_Ecoles/opac_css/doc_num.php?explnum_id=1021

    ... alors que la spécificité de la "crise catatonique" chez les personnes autistes est montrée ici, et que rien ne montre l'efficacité des médicamentions ou des ECT par rapport à une prise en charge de type comportementale et cognitive dans ce contexte.

    https://network.autism.org.uk/good-practice/evidence-base/catatonia-and-catatonia-type-breakdown-autism

    Tentative de suicide après sismothérapie



      À Toulouse, aujourd'hui, le mari d'une adhérente vient de faire la première tentative de suicide par pendaison, suite à 6 séances de sismothérapie, et sans aucun autre fait qui puisse expliquer ce geste.

      Tous les psychiatries, au premier rang desquels Mr le Dr Antoine YRONDI (qui par ailleurs est en infraction à la loi loi L4113-13 Art. 26 sur les liens d'intérêt), nous expliquent en long en large et en travers que les ECT son bénins, sans risque, etc. Ils ont mis des mois à convaincre ce monsieur d'accepter. A sa femme, la psychiatre a dit "Vous savez, il n'est pas bipolaire, il ne risque pas de faire une manie suite aux ECT". Il a avait fini par consentir.

      Voilà. Ceci ne veut pas dire qu'il n'y a pas des cas qui fonctionnent, juste que l'on nous raconte n'importe quoi sur le risque que l'on nous fait prendre et que l'on fait prendre à nos enfants, nos proches.

      Les ECT devraient être pratiqués comme on pratique l'amputation : en cas de risque vital certain et à court terme, pas en cas de dépression standard

      Neptune.



    Dernière édition par Neptune le 16/8/2018, 08:10, édité 1 fois

    Bonjour Neptune

    Peut-être serait-il bon de préciser que malgré cette TS, les ECT ont été continués, que le patient à été mis à l'isolement, que son comportement est interprété comme "résistance aux ECT", que le médecin généraliste ne veut pas se mouiller et passe la main au psychiatre, que le patient perd la mémoire de ce qu'il a fait la veille...

    Tout ceci ce sont les joyeusetés liées à la pratique des ECT en France.

    Bonjour,

      D'après mes informations, son comportement (la TS) a aussi été qualifié de "désinhibition" causée par la sismothérapie.

      On ne sait pas si ce type de "désinhibition", qui ressemble à celle des deux premières semaines de prise d'antidépresseurs (le risque suicidaire établi et reconnu par l'inscription en gras et encadré dans les notices des pays anglo-saxons, et en tout petit dans les notices françaises), a pas fait l'objet d'une information préalable lors de la demande de consentement.

      On a affirmé à cette personne et à son entourage qu'il n'y avait "aucun risque", et ce, de manière répétée pendant des mois, jusqu'à ce qu'elle accepte l'électroconvulsivothérapie. On l'a également découragée de consulter d'autres experts pour avoir d'autres avis, au motif que "Hantouche se fait du fric sur le dos des patients" (sic).

      Ce qui n'est certainement pas le cas de cette clinique ni des hôpitaux, qui facturent une séance de sismothérapie entre 300 et 400 euros (somme des actes nécessaires à 1 séance, hors coût du séjour et des consultations avant / après). A raison de 3 par semaine cela fait une petit pécule par patient de 3600 à 4800 euros mensuel, à ajouter au tarif journalier de la clinique ou de l'hôpital, entre 500 et 1000 euros par jour, et des "consultations de spécialiste", frais de déplacements des spécialistes en question, etc. Hantouche, lui, "se fait du fric" avec ses 100 euros la consultation tous les 3 mois...


    Neptune



    Dernière édition par Neptune le 11/8/2018, 19:19, édité 1 fois

    Permettez-moi de corriger...


    "ce type de "désinhibition", qui ressemble à celle des deux premières semaines de prise d'antidépresseurs (le risque suicidaire établi et reconnu par l'inscription en gras et encadré dans les notices des pays anglo-saxons, et en tout petit dans les notices françaises), n'a pas fait l'objet d'une information préalable lors de la demande de consentement.">>>Je ne sais pas

    avatar

    Par Invité

     14/8/2018, 08:26
    Hier, je postais ici ce message...qui semble avoir disparu...me voilà à nouveau…

    Je vous ai beaucoup écouter, beaucoup suivi, vos conseils étant toujours très bien documentés, vos témoignages aidants...Mais pour les ect, je pense qu'il est temps pour moi de relativiser vos propos...Même si je suis dans le très court terme, les ect ont guéri là où aucune thérapie ne fonctionnait. Les ect n'ont pas induit autre chose qu'une perte de mémoire antérograde et un raptus (oui, l'idée de suicide était présente bien avant...regardez mes messages…).

    Quel plaisir de voir à nouveau des sourires, des rires, un regard lumineux, d'imaginer l'avenir…


    Après des mois d'angoisses, de peurs, d'effets secondaires...le traitement a permis de baisser la médication, en particulier celle des benzo…


    Oui, il a fallu à un moment une accélération des séances qui a pu paraître barbare…

    Oui l'effet est arrivé tardivement...


    Mais les ect sont une chance, et peuvent guérir.

    Foumoilapaix a écrit:Hier, je postais ici ce message...qui semble avoir disparu...me voilà à nouveau…

    Bonjour Foumoilapaix,

    Votre message n'a pas été supprimé, il est en bleu clair ci-dessus. Vous confondez peut-être avec le forum interne contenant une copie de ce sujet, et dans lequel votre autre message est toujours visible.

    Nous ne pratiquons la sélection/modération des messages dans aucun forum, interne ou externe.
    Neptune



    Dernière édition par Neptune le 18/9/2018, 23:31, édité 1 fois

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    Par Invité

     17/9/2018, 19:04
    J+ 21 ect...
    Le moral, ça baisse...
    Pourquoi?
    Parce qu'il s'est rendu compte que sa mémoire avait disparu..
    La mémoire de la durée du traitement, certes, comme l'avait annoncé le psy...antérograde/rétrograde vous dites?
    La mémoire de la durée de la maladie, 2 ans...
    La mémoire, du séjour d'il y a 6 ans...
    La mémoire, de choses faites il y a 20 ans..."Il me semble que j'y suis allé..." à confirmer...

    Après nous avoir bien rassuré, AVANT le traitement sur le fait qu'il ne perdrait que peu de mémoire, voilà des pans entiers de mémoire disparus... et voilà que l'on nous précise que "ce n'est pas l'effet des ect, mais plutôt des narcoses à répétition"...
    Et voilà que le moral rebaisse, car un homme sans mémoire, n'est plus tout à fait un homme...

    Alors, chaque semaine, je reraconte toujours les mêmes choses..."Tiens, que fais le frigo ici ?"...(mais c'est toi qui m'a aidé à le déplacer la semaine dernière car il était en panne...)..

    Avant, la mémoire devait revenir avec l'espacement des séances...Et maintenant, voilà ce que disent les médecins "La mémoire perdue ne reviendra pas"...

    Les doutes quant à la capacité à reprendre une vie "normale" l'assaillent...

    Comment accepter d'avoir perdu la mémoire...???

    Neptune

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